Pédocriminel incestueux de 72 ans accusé d’agressions sexuelles

Tribunal correctionnel de Tours

Sacha (1), victime de celui qu’il considère comme son grand-père, est accompagné de ses parents.

Contrairement aux habitudes, ils ne s’installent pas devant leur avocate, mais derrière elle.

Le moment est particulièrement difficile.

En face d’eux, à la barre, Georges (1), un vieux monsieur de 72 ans pour qui les magistrats doivent « parler fort » dans le micro.

Détenu depuis août 2020, ce n’est pas la première fois qu’il agresse sexuellement. En 2009, il avait déjà été condamné à 3 ans de prison pour diverses agressions sexuelles.

Contraint à un suivi sociojudiciaire pendant 5 ans, il n’a commis aucune agression pendant cette période, mais il ne continue pas le suivi.

« C’est plus fort que moi […] Des fois, dans ma tête, ça me dépasse »,

assure-t-il lorsqu’on le questionne.

Il y a presque un an, c’est le père de Sacha qui porte plainte, son fils s’est confié à lui :

« Papi m’a touché le zizi ».

Le prévenu évoque un jeu entre lui et le petit garçon avant que la situation ne dégénère.

« Est-ce que vous trouvez normal, ce jeu entre un grand-père et ce quasi-petit-fils ? »,

lui demande le tribunal.

« Non »,

répond-il.

Des victimes « fragiles »

Sacha a 14 ans à l’époque, il est particulièrement fragile et placé dans un institut médico-éducatif.

Une fragilité commune à toutes les victimes de Georges.

Ce jeudi 24 juin, il est présent pour 2 affaires, l’agression de son petit-fils en 2020 et celle de son ancienne belle-fille, placée sous curatelle, en 2016.

L’expert psychiatre qui a rencontré Georges note chez lui un faible niveau intellectuel et culturel.

« On a l’impression qu’il n’a pas 72 ans mais 12 et qu’il découvre la sexualité avec quelqu’un de son âge »,

arguera son avocate pendant sa plaidoirie.

Pendant l’audience, le prévenu demande pardon à Sacha.

Trop difficile pour le jeune garçon qui s’effondre et sort de la salle, avant de revenir à la fin du procès.

Son avocate, Me Vinqueur, est là pour porter sa voix :

« Il a ressenti de la honte, de la culpabilité. J’espère qu’il arrivera à se reconstruire. »

Reconnu coupable d’agression sexuelle incestueuse et d’agression sexuelle, le septuagénaire est condamné à 3 ans de prison et à un suivi sociojudiciaire pendant 10 ans.

Il a obligation de se faire soigner pendant cette période, et interdiction d’entrer en contact avec les victimes.

Il reste également inscrit au fichier des auteurs d’infraction sexuelle et devra verser 600 euros à son ancienne belle-fille, 2.000 euros à Sacha et 800 € à ses 2 parents.

(1) Les prénoms ont été modifiés.