Haute-Savoie | Kevin Lepelletier, un violeur multi-récidiviste ayant fait au moins 8 victimes, écope de 15 ans de prison

Accusé de multiples viols : 15 ans de réclusion criminelle

Huit victimes ont raconté leur histoire à la barre de la cour d’Assises de Haute-Savoie.  Photo l e DL/K.B

La 3e session d’assises qui s’est achevée jeudi soir avec la cour d’assises des majeurs va rester, sans nul doute, gravée dans les mémoires. Elle s’est ouverte avec la venue d’un des pénalistes les plus médiatiques de France, Éric Dupond-Moretti.

Et la semaine qui vient de s’écouler a été le théâtre d’un procès “particulier”. Le conseil de la défense, du barreau de Paris, a eu des contractions pendant l’audience et a accouché, mercredi soir, au centre hospitalier d’Annecy. Les sapeurs-pompiers ont dû intervenir, jeudi soir, pour prendre en charge la mère de l’accusé, la mère d’une des parties civiles et l’accusé lui-même, en état de sidération.

Huit victimes, dont six sur le banc des parties civiles

Un procès “particulier”, enfin, en raison de la multiplicité des victimes. Elles étaient huit à faire face à Kevin Lepelletier, accusé de viols et tentatives de viol. De très jeunes filles, mineures pour la plupart au moment des faits ou jeunes majeures, dont les parcours présentent de nombreuses similitudes.

Retour sur cette affaire qui commence en mars 2014 par les plaintes d’une jeune fille. June (*), alors âgée de 19 ans, se rend à la gendarmerie de Thônes. Elle accuse son compagnon de violences physiques et de viol. Il nie. L’affaire est classée sans suite. Quand bien même, le casier judiciaire du jeune homme porte la mention d’une condamnation pour atteinte sexuelle en 2011 et d’une autre pour violence par conjoint en décembre 2013.

Kevin Lepelletier, serveur, avait séduit June en 2012 alors qu’elle prenait part dans un restaurant à un repas de famille. Ils se voient à l’insu des parents de la jeune fille ; ces derniers apprendront la liaison le jour où June leur annonce sa grossesse non désirée. Les liens entre eux se distendent. Puis June décide de suivre Kevin Lepelletier en Haute-Savoie. Leur vie de couple est émaillée de nombreuses disputes.

Il mentait sur son âge

Novembre 2015, gendarmerie d’Annecy-le-Vieux. Une adolescente raconte avoir été violée, en mars 2014. Lorraine (*) a 15 ans et demi quand elle croise Kevin Lepelletier lors des portes ouvertes de son établissement scolaire. Le jeune homme qui a une fâcheuse tendance à mentir sur son âge, est alors âgé de 29 ans. Au prétexte d’une balade sur la plage à Talloires, il va lui imposer une relation sexuelle.

Dès lors, les gendarmes vont entendre les ex-amies de Kevin Lepelletier.

Julia (*) a 17 ans quand elle croise le chemin de l’accusé en discothèque. Ils vont s’installer ensemble mais rapidement, le climat va devenir délétère. Elle raconte la violence des rapports sexuels imposés par son compagnon.

Claire (*) a, pour sa part, 19 ans lorsqu’elle rencontre Kevin Lepelletier en soirée, alors qu’il est en couple avec Julia. Elle va raconter le viol dont elle a été victime, un soir, alors qu’elle s’était endormie, sous l’emprise de l’alcool.

Laura (*) a 16 ans quand au cours d’une promenade sur la plage de Menthon-Saint-Bernard, elle croise le regard de Kevin Lepelletier qui « “mate” les filles ». Il s’invite chez elle et se montre très pressant. Elle va tenter de repousser ses avances. En vain. Pétrifiée, elle va céder. Il va la rappeler et la convaincre de poursuivre une relation, à condition qu’elle soit secrète,

« craignant d’avoir des ennuis avec la justice à cause de leur différence d’âge (NDLR : il disait avoir 24 ans) ».

Par deux fois, il va lui imposer des pratiques sexuelles marginales.

Emma (*) a 16 ans quand, en vacances en Haute-Savoie, elle rencontre Kevin Lepelletier en août 2015. C’est encore dans un restaurant à Annecy où il servait qu’il fait la connaissance de la jeune fille, avant de la poursuivre de ses assiduités… Jusqu’à Sallanches !
L’adolescente venait à peine de le rejoindre dans sa voiture qu’il va se montrer très entreprenant. Il va lui imposer un rapport sur le parking.

Les témoignages de ses anciennes compagnes vont confirmer son appétit sexuel, une sexualité bestiale, sa violence.

(*) Les prénoms ont été modifiés.

Source : ledauphine

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