Nevers | Beau-père pédocriminel de 63 ans accusé d’inceste sur sa belle-fille
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
oui
Pédocriminel En liberté
- 06/07/2021
- 15:15
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Un mois et demi de détention ont apparemment fait réfléchir le Nivernais de 63 ans qui a commis des atteintes sexuelles sur la fille de son ancienne compagne.
Il a reconnu les attouchements. Enfin.
Et, au terme d’un second procès, mardi 29 juin, à Nevers, sa peine ferme a été transformée en sursis.
« Je suis musicien. Je devais avoir des concerts à cette époque. J’ai complètement oublié la date de la convocation. »
Ce n’est pas un rendez-vous chez le dentiste qui lui est sorti de la tête, c’est un procès pour des attouchements sur sa belle-fille, un cunnilingus, des pénétrations digitales, une demande de fellation… alors qu’il avait 54 ans et qu’elle en avait 13.
« Comment peut-on oublier une convocation pour des faits aussi graves ? »,
réagit la présidente du tribunal correctionnel, Florence Pillet.
Le 23 février, elle prononçait, en l’absence du prévenu, sa condamnation à 3 ans de prison et décernait un mandat d’arrêt à son nom. Il a été retrouvé.
Il a fait opposition au jugement.
Il comparaît donc.
« Que de temps perdu »,
déplore Axel Schneider, vice-procureur.
« Cela fait 7 ans, maintenant, que [la victime] a révélé les faits. »
Il admet des gestes, mais pas tous ceux qu’elle décrit
Le parquet n’est pas innocent à l’affaire, ayant classé sans suite la première plainte pour « infractions insuffisamment caractérisées ».
Les parents ont saisi un juge d’instruction, qui a conclu dans un sens opposé.
Le consentement de l’enfant ne change rien à l’affaire. Elle ne s’est pas opposée aux premiers gestes, dont elle ne comprenait pas la portée.
Quand ils sont devenus plus invasifs, elle s’est décrite « comme hypnotisée », une réaction connue des experts et parfois qualifiée de « cécité émotionnelle ».
Le prévenu a posé plusieurs lapins au magistrat instructeur (d’autres concerts ?). Il n’est venu qu’une fois, pour la confrontation avec la victime, devant laquelle il a expliqué qu’elle l’aguichait et qu’il n’avait, malgré cela, rien fait de répréhensible.
Changement de cap à la barre : il reconnaît, pour la première fois, des actes déplacés.
Des bisous sur la bouche et des caresses sur le sexe. Mais
« 2 ou 3 fois seulement » et,
surtout,
« sans aucun but pervers »,
alors que la jeune fille parle d’atteintes régulières et d’une demande en mariage avec promesse de la mettre enceinte.
« Jamais je ne lui pardonnerai. Jamais, jamais, jamais.»
« Hi, hi, mais c’était en plaisantant… »,
dit-il aujourd’hui, dans un rire nerveux.
« J’ai manqué de retenue. Mais je n’aurais jamais été plus loin, je vous jure. Je demande pardon à la maman, à la fille et au papa. »
Tous les 3 sont dans la salle.
« Jamais je ne lui pardonnerai. Jamais, jamais, jamais »,
rétorque la mère.
Me Sophie Allaert, l’avocate de la famille, rappelle les conséquences pour une enfant « déjà sensible ». « Un tank lui est passé dessus. » Elle souffre d’anorexie. À la pire période traumatique, elle pesait « 38 kg pour 1,62 m » et il a fallu l’hospitaliser.
Ce mal-être l’a conduite à « tenter de se suicider en se plantant des ciseaux dans la cuisse. » Elle évoque aussi une séquelle qui, pudiquement, n’est pas souvent abordée dans les prétoires : le préjudice sexuel.
« Elle a eu un flirt, mais n’a jamais eu de relations sexuelles avec lui. Je lui ai demandé si elle en avait envie, elle m’a dit que ça ne l’intéressait plus. »
En défense, Me Jean Chevais rejette les accusations de la partie adverse. Non, il n’a pas poussé son client à des « demi-aveux » pour pouvoir plaider une peine moindre.
« Même s’il ne reconnaît qu’une partie des faits, il est dans un processus. Un mois et demi de détention lui ont permis de réfléchir. Et ce qu’il a dit en deux heures de procès, c’est déjà beaucoup. »
Il cite également une liste de « 11 grands musiciens de jazz » ayant écrit une lettre pour soutenir le prévenu,
« un homme exceptionnel ».
Mais quel rapport l’art entretient-il avec ces faits ?
Le tribunal condamne, à nouveau, le sexagénaire à 3 ans de prison.
Mais il assortit, cette fois, la sentence de 2 ans de sursis probatoire avec obligations de se soigner, d’indemniser et de travailler.
L’année de détention restante est aménageable. Le beau-père est, par conséquent, remis en liberté, avec un rendez-vous devant le juge d’application des peines.
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