Évreux | Procès hors norme pour un père incestueux accusé d’avoir tué sa fille

Denis Mannechez a tiré sur sa fille qui voulait mettre fin à leur relation puis a tenté de se suicider. Handicapé, il répondra au tribunal via une tablette.

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Procès très inhabituel en vue devant les assises de l’Eure tant sur le fond que sur la forme.

En décembre, Denis Mannechez, 56 ans, habitant l’Oise, comparaîtra pour le meurtre de sa fille, Virginie, avec laquelle il entretenait une relation incestueuse depuis une quinzaine d’années. Au point qu’un fils est né de cette union hors norme.

Ayant annoncé son intention de rompre, la jeune femme âgée de 32 ans s’est réfugiée chez son employeur, un garagiste de Gisors (Eure). Décrit comme ultra-jaloux, le père a fini par retrouver sa fille : avec un pistolet, il a tiré sur elle et sur le garagiste, le 7 octobre 2014. Tous deux ont succombé.

Au pied des deux corps, le père a tenté de se suicider en retournant l’arme contre lui : il a miraculeusement survécu, mais reste très handicapé. Il a perdu l’usage d’une main, ne se déplace qu’en fauteuil roulant et ne peut plus parler. Selon Le Courrier picard, le juge d’instruction s’est contenté d’une seule audition, le mis en examen ne pouvant répondre qu’avec l’aide d’une tablette tactile.

Condamné en 2012, mais ressorti libreAu vu des expertises, la justice a cependant estimé que le quinquagénaire pouvait comparaitre devant une cour d’assises. Mais les audiences prendront une forme très particulière : l’accusé ne s’exprimera qu’avec sa tablette tactile. Ce procédé sera utilisé avec retranscription des propos sur un grand écran à l’intention de la cour et des jurés.

Quand on sait l’importance des débats oraux aux assises, cette méthode explique la longueur du procès : il est prévu sur trois semaines. Autre explication : « La durée des audiences quotidiennes sera réduite puisque l’état de santé de mon client ne permet pas de prolonger pendant de longues heures sa présence », confie Me Xavier Hubert, avocat de l’accusé, à l’hebdomadaire L’Impartial des Andelys.

Il s’agira du troisième procès aux assises pour le père incestueux.

En 2011, il avait comparu devant la cour de Beauvais (Oise) pour le viol de deux de ses filles alors mineures. Sanction : huit ans de prison.

L’année suivante, la peine avait été ramenée en appel à cinq ans de prison, dont trois avec sursis, devant les assises d’Amiens (Somme).

La détention provisoire couvrant la partie ferme de la peine de prison, le père était ressorti libre du deuxième procès. Avec, à son bras, sa fille Virginie…

Source : lepoint.fr

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