États-Unis | Des centaines de nouvelles plaintes à New York pour agressions sexuelles sur mineurs

L’État de New York a adopté une nouvelle loi permettant pendant un an à toute victime présumée de demander réparation quelle que soit l’ancienneté des agressions subies

Spencer Platt/Getty Images/AFP

Les tribunaux new-yorkais ont enregistré mercredi des centaines de nouvelles plaintes au civil pour agressions sexuelles sur mineurs, en vertu d’une nouvelle loi permettant, pendant un an, à toute victime présumée de demander réparation, quelle que soit l’ancienneté des agressions subies.

Le «Child Victims Act» avait été ratifié par l’État de New York en février, à la grande joie des associations de victimes, après avoir été longtemps combattu par l’Église catholique.

Il prévoit notamment une fenêtre d’un an, à compter de ce mercredi, pendant laquelle aucun délai de prescription ne peut être invoqué. On ignorait le nombre total de plaintes déposées mercredi dans les multiples tribunaux de cet Etat de 20 millions d’habitants, qui compte plus de 7 millions de catholiques.

Un avocat, Jeff Anderson, spécialisé dans la défense de victimes de crimes sexuels, a déclaré que sa seule firme allait déposer plus de 200 plaintes au nom de victimes présumées de membres du clergé, plus d’autres plaintes contre des chefs scouts, des professeurs et des médecins.

«C’est un grand moment pour les courageux rescapés qui ont attendu si longtemps pour obtenir justice à New York», a-t-il déclaré.

«Ils ont maintenant la possibilité de reprendre le pouvoir qui leur avait été enlevé quand ils étaient enfants et d’entamer leur guérison». «Jamais je n’aurais imaginé voir ce jour», a indiqué une de ses clientes, Jeanne Marron, qui a raconté avoir été sexuellement agressée par un professeur de son lycée dans les années 1970, à partir de l’âge de 15 ans

Le nombre de dossiers attendu est tel que 45 juges – dont 12 pour la seule ville de New York – ont été spécialement désignés pour les traiter, a indiqué le chef des tribunaux new-yorkais, dans un communiqué.

Ces dossiers sont «très importants, soulèvent de nombreuses questions juridiques, et doivent être jugés de façon aussi cohérente et rapide que possible», a-t-il indiqué.

Au-delà de cette fenêtre d’un an, la nouvelle loi allonge les délais de prescription pour les crimes d’agressions sexuels sur mineurs : les victimes présumées auront désormais jusqu’à l’âge de 28 ans, au lieu de 23 auparavant, pour poursuivre les criminels au pénal, et jusqu’à 55 ans pour les attaquer au civil.

Depuis la publication, en août 2018, d’un rapport choc sur des décennies d’agressions sexuelles en Pennsylvanie, de nombreux États ont relancé des enquêtes pour mettre au jour les abus causés au sein de l’Église et obliger la hiérarchie catholique à ouvrir ses archives.

Source : lefigaro.fr

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