Espagne | Disparition de Diana Quer, le principal suspect, un multi-récidiviste, refuse d’avouer le viol

Le 23 août 2016, la jeune Diana Quer disparaît. Interrogé, le principal suspect ne reconnaît l’assassinat qu’à moitié, mais refuse d’avouer le viol qu’il aurait commis.

Vue aérienne de La Corogne, la région dans laquelle Diane Quer était partie en vacances. CC/Cqui

Le corps de la jeune fille a été retrouvé, en Galice, où elle passait ses vacances d’été.

C’est également dans cette région qu’habite l’assassin présumé.

Depuis, la haine explose dans tout le pays.

Sur les plateaux de télévision, en prêtant l’oreille à ce qui se dit dans les lieux publics et en mesurant ce qui se commente sur les réseaux sociaux, l’affaire de Diane Quer est sur toutes les lèvres.

Dans les recherches sur internet effectuées en Espagne sur l’année 2017, derrière la Catalogne et le président des Etats-Unis Donald Trump, c’est Diane Quer qui a reçu le plus de visite, le plus d’intérêt.

Mais si elle intéresse tant de monde, c’est parce que c’est une affaire de meurtre au long cours : un an et demi est déjà passé, et les rebondissements s’accumulent.

L’affaire pourrait se résumer de façon simpliste et manichéenne, digne d’un scénario de film ou de série de télévision.

Pourtant, elle a déclenché une vague de réactions à fleur de peau, viscérales, violentes.

De plus, le tueur présumé, José Enrique Abui, alias El Chicle, le chewing-gum littéralement, présente un lourd passé judiciaire.

En 2005, il fut accusé de viol sur une adolescente de 17 ans, parente de sa femme.

En 2007, il a été jugé et condamné pour trafic de drogue, dans le rôle du délateur.

Et, pendant les fêtes de 2017, il aurait tenté d’enlever et de violer une autre jeune femme.

Il est présenté comme un délinquant sexuel psychopathe, compulsif.

Tout cela fait écho au contexte très tendu en Espagne puisqu’en 2017 il y aurait eu près de 1 500 viols et personne n’a oublié l’affaire de la meute : cinq jeunes sévillans qui ont violé et traumatisé une jeune fille lors des fêtes de Pampelune.

Abuin, ou El Chicle, est en prison préventive.

Mais toute sa famille est l’objet d’insultes, de tags terribles et des pires attaques ou menaces sur les réseaux sociaux.

Sa fille est traitée de fille d’assassin.

D’autres de ses parents sont reclus chez eux.

La haine est si grande que le cas du Chicle a relancé le débat sur la prison à vie.

En effet, depuis 2015, une législation espagnole permet des « peines de prison permanente révisable » ce qui, dans la pratique, revient à la réclusion à perpétuité, pour les pires criminels.

Néanmoins, la jurisprudence fait que jusqu’alors, tous les condamnés ont bénéficié de remises de peine.

Mais pour les internautes et les deux leaders politiques de premier rang, dont le chef de file du parti Ciudadanos Albert Rivera, cette jurisprudence doit disparaître, car les peines doivent être purgées de façon intégrale.

Et El Chicle doit finir ses jours dans une cellule.

Source : RFI

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