Témoignage – Elsa | “Enfant abusée, je m’adresse à mon violeur”

Elsa, 42 ans, est aujourd’hui une mère de famille heureuse, une femme amoureuse et une infirmière épanouie.

C’est le message qu’elle souhaite faire passer pour la première fois, visage découvert et face caméra, à l’homme qui l’a agressée sexuellement puis violée entre 8 et 12 ans.

 

Cet «homme de confiance» vers lequel ses parents l’envoyaient était son kinésithérapeute.

Manipulateur, cet homme lui progressivement fait croire qu’il devait passer par voix interne pour replacer son coccyx.

Honteuse, Elsa n’en a jamais parlé jusqu’à enfouir le souvenir de ces séances au plus profond d’elle.

La vie fut ensuite un long chemin de souffrances durant lequel son corps – dont elle voulait faire le deuil – enchaînait les maux.

C’est à 38 ans, à la suite d’un avortement traumatisant, qu’Elsa a réalisé qu’elle avait été victime de viols.

Elle ne peut plus porter plainte aujourd’hui car les faits sont prescrits.

Elle s’insurge contre une «injustice» et veut mettre la lumière sur les preuves multiples de son agression, soit les psycho-traumatismes qui s’en sont suivis.

Enfant abusée, elle est aujourd’hui une «femme engagée».

Nous l’avons rencontrée dans le cadre des 4e Assises nationales sur les violences sexuelles qui ont eu lieu à l’Assemblée nationale les 9 et 10 janvier derniers.

Organisées par l’association SVS (Stop aux violences sexuelles), ces assises ont permis aux trente-cinq acteurs pluridisciplinaires intervenants de réaffirmer la nécessité de mettre fin au délai de prescription et de mettre en place un parcours de soin pertinent pour les victimes de violences sexuelles.

L’association rappelle qu’1 homme sur 6 et 1 femme sur 4 ont été victimes de telles violences dans leur vie.

75 % des cas de violences sexuelles ont également été perpétrées dans le cercle intrafamilial.

Source: Paris Match

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