Canada | Il a détruit la vie d’une gamine en la violant de ses 5 ans à ses 11 ans, 32 ans plus tard il paye enfin

 

Il aura fallu plus de 30 ans avant qu’un septuagénaire de la Petite-Nation paye pour ses gestes odieux commis à l’endroit d’une femme qui était à l’époque une fillette.

L’expression ne perdre rien pour attendre colle aujourd’hui à la peau d’Yves Blais, un ex-résident de Thurso aujourd’hui établi à Lac-Simon.

L’homme de 71 ans a été reconnu coupable, il y a quelques jours, au palais de justice de Gatineau, de la totalité des six accusations de nature pédophile qui pesaient contre lui depuis son arrestation en 2010.

De 1978 à 1985, il a carrément fait vivre l’enfer à celle qui était alors sa nièce par alliance.

La dame maintenant âgée de 44 ans avait 5 ans quand son oncle s’est brusquement emparé de son innocence dans l’unique but d’assouvir ses pulsions sexuelles déviantes.

«Au début, il me demandait de lui faire des attouchements.

Mais plus ça avançait, plus…

Vers huit ans, c’était des fellations», relate-t-elle.

Le manège cauchemardesque s’est poursuivi ainsi jusqu’à ses 11 ans.

«Je le côtoyais beaucoup, car nos familles étaient proches.

Ça se passait toujours quand mes parents n’étaient pas là.

On n’était pas censé aller chez ma tante (à Thurso) quand elle était absente, à cause de la piscine.

C’était l’entente.

Mais lui me donnait rendez-vous (souvent pour se baigner) quand elle travaillait.»

Les agressions ont aussi été perpétrées au chalet d’Yves Blais, à Lac-Simon.

«Il me disait que si je parlais de quoi que ce soit, personne ne me croirait.

Et qu’il ferait la même chose à mon frère et à ma cousine.

Il disait que j’étais une bonne comédienne», raconte la victime.

«Il n’était pas méchant, il n’était pas rough.

Je savais ce que j’avais à faire et je le faisais.

Je gardais ça vraiment pour moi.

Je ne voulais pas que mon frère ou ma cousine en subit les conséquences.»

Yves Blais, «c’est une personne que tout le monde admire, souligne la mère de quatre enfants.

Il a beaucoup de connexions.

Je me disais:

“Je suis qui pour raconter ça.

Qui va me croire?”»

 

Réussir à briser le silence 25 ans plus tard

C’est en 2009, 25 ans après la dernière agression subie, que la victime a décidé de prendre son courage à deux mains et de dénoncer.

Sans l’avertir de ses plans cette journée-là, c’est son conjoint qui s’est pointé le premier au poste de la Sûreté du Québec de Papineauville pour lever le voile sur le passé obscur de cet ancien travailleur de l’usine thursolienne de pâte et papier.

«Je pensais aller voir les policiers depuis 2002, note la principale concernée.

Si mon conjoint n’y était pas allé, je ne sais pas si j’aurais été capable de faire les premiers pas.

Il y a juste lui qui était au courant de mon histoire.»

«J’ai fait deux tentatives de suicide quand j’étais ado, mais j’ai réussi à vivre avec ça par la suite.

J’avais ancré ça au fond de moi.

Le tiroir était bien fermé.

Par contre, j’avais peur que mes enfants subissent la même chose au cours de leur vie.»

C’est ce qui l’a incité à s’ouvrir à un enquêteur de la SQ.

 

«Contente d’être encore là»

Même si elle admet se sentir enfin «libérée» depuis le verdict rendu par le juge Valmont Beaulieu, vendredi dernier, la quadragénaire n’est pas convaincue qu’elle repasserait à travers le long et douloureux processus judiciaire qui tire finalement à sa fin.

«Si c’était à refaire, je ne suis pas certaine que je le referais.

Ç’a m’a tellement viré à l’envers de tout revivre et revoir ça dans ma tête.

J’ai trouvé ça extrêmement difficile, le procès.

J’ai pris ça une journée à la fois.

Sincèrement, je suis juste contente d’être encore là», confie-t-elle.

«Je me sens encore tellement dégueulasse d’avoir fait ça et d’avoir été la petite fille incapable de dire non.

Je suis plus fâchée contre moi que contre lui.

C’est difficile à comprendre.

Je sais que j’étais un enfant, mais…»

Yves Blais devrait recevoir sa sentence le 13 février prochain.

«Le temps qu’il va faire, je laisse ça au juge.

De toute façon, ça ne me ramènera pas ma vie d’enfant.

Elle est passée.

J’ai fait ce que je pouvais avec les outils que j’avais.

Je peux remercier le petit Jésus, je ne suis pas tombée dans l’alcool ou la drogue.»

«Ce qui était super important pour moi, c’est qu’il ne puisse plus être en contact avec aucun enfant, que ce soit chez lui ou dans les parcs, et qu’il soit inscrit au Registre des délinquants sexuels.»

Source : La Petite Nation

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