Douai | Assises : Un Fourmisien condamné à huit ans de prison

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La victime, la belle-fille de la femme épousée en secondes noces, avait 12 puis 14 ans
Un Fourmisien au moment des faits comparaissait, cette semaine, devant la cour d’assises du Nord, à Douai, pour viols et agressions sexuelles sur mineure de « moins de 15 ans ». Les faits datent de 2012 à 2014. Il a été condamné à huit ans de prison.

En 2009, l’homme et sa conjointe de l’époque avaient fait le buzz dans une émission de téléréalité. Depuis, il avait divorcé et s’était remarié. Treize ans plus tard, cette semaine, il s’est présenté à la barre de la cour d’assises du Nord, à Douai, devant juges et jurés.

L’accusé était poursuivi pour deux viols et des agressions sexuelles sur mineure de « moins de 15 ans », sous la contrainte, la menace ou par surprise. À Fourmies puis à Sains-du-Nord. Entre 2012 et 2014. La victime, la belle-fille de la femme épousée en secondes noces, avait 12 puis 14 ans. Elle ira déposer une plainte quand le couple est parti en vacances.

La présidente de la cour, Véronique Pair, est d’abord revenue sur l’ambiance qui régnait dans le foyer. En interrogeant la conjointe – son premier mari étant décédé en 2012. Si dans les premiers mois, le trentenaire a accueilli sa nouvelle épouse et ses quatre enfants avec bienveillance, cela n’a pas duré :

« Il me disait d’aller me coucher à l’étage et je n’avais plus le droit de redescendre. J’écoutais parce que j’avais peur ; il était violent . Il restait en bas avec ma fille ».

Un témoignage tardif. Madame a toujours soutenu son époux jusqu’à l’an passé, date de leur séparation – ils sont en instance de divorce.

« Il me tuerait »

L’homme aura, lui, eu le même discours depuis le début de l’affaire :

« Je ne vais pas avouer un crime que je n’ai pas commis. Je n’ai rien à me reprocher. »

Reste des messages comme ce SMS envoyé alors que l’adolescente a été placée :

« Reviens à la maison. On passera des bons moments ensemble quand maman sera au travail ».

À la barre, la victime – elle a aujourd’hui une vingtaine d’années – évoque les faits avec précision. D’autant qu’un viol aurait eu lieu sous la menace d’un couteau :

« Il m’avait dit que si j’en parlais, il me tuerait. »

L’avocat général requiert dix ans

Dans ses réquisitions, l’avocat général, Matthieu Debris, avait indiqué « qu’il y a des éléments suffisants, comme les constatations médicales, pour entrer en voie de condamnation ». Et d’ajouter : « La personnalité de l’accusé interroge. Son ambiguïté à l’égard des mineures, les violences qu’il minimise tout le temps… Il n’a eu de cesse de mentir alors qu’il y a des détails qu’on ne peut pas inventer ». M. Debris citait aussi des circonstances aggravantes comme l’ascendance ou l’inceste de « quelqu’un qui se mure dans le silence pour éviter de s’effondrer ». Puisque « les faits sont graves », il avait réclamé une peine d’emprisonnement, soit dix ans de réclusion criminelle.

Son avocat, Me Frédéric Dartigeas, évoque les personnes qui se sont succédé pour témoigner que l’accusé est non seulement « violent » mais qu’il aurait eu également des comportements inappropriés envers des enfants. Et de se tourner vers lui : « La victime vous l’a demandé. Elle souhaite que vous reconnaissiez la vérité. Cela peut paraître pas grand-chose mais c’est tellement important pour elle ». Pour se reconstruire.

Le conseil de la défense, Me Jean-Yves Houzeau, parle quant à lui de rumeur infondée : « Elle a bon dos. Le portrait qu’on fait de lui, je ne l’ai pas vu dans le dossier. Il n’y a eu aucun signalement avant. On est dans le ressenti. Et on ne juge pas sur la rumeur ».

Verdict : si l’accusé comparaissait libre, il est finalement condamné à huit ans de prison avec mandat de dépôt.

(1) Afin de protéger la victime, les identités ne sont pas révélées.

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