Lisieux | Il filmait sa belle-fille sous la douche : six mois ferme

Un homme de 49 ans a été condamné, mardi 30 avril 2019, à Lisieux pour atteinte à la vie privée. Il a écopé de deux ans de prison dont dix-huit mois avec sursis.

L’homme qui filmé sa belle-fille sous la douche a été condamné par le tribunal de Lisieux. | ARCHIVES OUEST-FRANCE.jpg

Violences conjugales, harcèlement sur sa compagne, détention d’images possiblement pédopornographiques, un homme de 49 ans était, mardi 30 avril 2019, à la barre de Tribunal correctionnel de Lisieux pour plusieurs faits, dont celui d’avoir filmé sa belle-fille de 13 ans, à son insu, sous la douche.

Le 18 février 2015 sa compagne dépose plainte pour des violences verbales et physiques. Elle déclare que son compagnon lui fait du chantage, l’humilie, la force à rester des heures sur un tabouret pour l’écouter et qu’il fait tout pour la couper de ses proches.

Le 15 avril elle dépose une nouvelle plainte. En cherchant un film sur l’ordinateur de son conjoint, elle tombe sur une vidéo de sa fille de 13 ans, nue sous la douche. L’homme avait déposé son téléphone portable branché sur la vidéo, à l’insu de l’adolescente. En continuant ses recherches, elle met la main sur une série de photos pornographiques de très jeunes filles. Elle explique aux enquêteurs avoir surpris son ex en train de regarder dans la chambre de ses autres filles lorsqu’elles se changeaient, et l’avoir observé en train de toucher la poitrine de la plus grandes lors de jeux anodins.

Elle interroge alors son compagnon qui déclare « être voyeur compulsif et devoir se soulager plusieurs fois par jour ».

Un processus de destruction

À la barre, il nie tout. « J’ai développé un sentiment pour elle. Une certaine proximité », dit-il.

Sa belle-fille, victime de la vidéo, témoigne : « J’ai un sentiment de malaise. Je ne suis pas la seule ! Je ne voulais pas parler, mais je ne voudrais pas, plus tard me dire que j’aurai dû ! » insinuant que les autres filles de la famille recomposée ont pu subir ses gestes déplacés. Deux d’entre elles ne veulent plus le voir.

La mère confie : « Ma fille n’était pas une exception. Quand elle a commencé à se former, il ne la frappait plus. J’ai voulu le faire changer. Je ne pouvais pas entendre qu’il était attiré par les jeunes filles ! »

L’homme a un casier vierge. L’expert psy le dit « lucide, avec un discours cohérent. Il n’est pas psychopathe mais directif ! » L’avocate des victimes enfonce le clou : « C’était un lent processus de destruction totale de la personnalité de sa compagne, un tyran domestique. Il est malsain ! »

Le procureur parle « d’atteinte à la dignité. Il est psychorigide autocentré et inquiétant ! »

« Mais où sont les preuves ? répond la défense. J’ai l’impression que la messe est dite ! C’est un travail de sape. Le harcèlement et les violences ne sont pas corroborés.

On se convainc sur un ressenti. On juge en droit. Ce n’est pas la cour des miracles ici mais un tribunal », s’insurge l’avocat qui déplore qu’il y ait « deux poids deux mesures ».

Son client a été condamné à deux ans de prison dont dix-huit mois avec sursis, assortis d’une mise à l’épreuve de deux ans. Il devra payer les frais d’avocat de ses victimes : 800 €.

Source : ouest-france.fr

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