Blois | Il entretenait des relations sexuelles avec une mineure de plus de 15 ans

C’est par visioconférence que le tribunal correctionnel de Blois s’est entretenu avec Stéphane, 44 ans, en détention dans une prison de l’est de la France. Il lui est reproché d’avoir corrompu une mineure de plus de 15 ans, entre le 1er septembre 2007 et le 1er avril 2008.

L’homme qui filmé sa belle-fille sous la douche a été condamné par le tribunal de Lisieux. | ARCHIVES OUEST-FRANCE.jpg

C’est sur son lieu de travail que le quadragénaire a rencontré, puis entretenu une relation avec Laure (*), une apprentie de 16 ans.

« Vous lui auriez parlé d’un projet de photos et de vidéos à caractère sexuel, en lui proposant de vous filmer pendant que vous vous masturbiez », souligne la présidente du tribunal, Maggy Deligeon, en faisant le résumé du dossier.

« A différents endroits, vous avez entretenu une relation sexuelle avec son consentement, sans la forcer. »

C’est dans le cadre d’une autre procédure concernant Stéphane que Laure s’est confiée, ce qui a conduit le parquet à ouvrir une enquête. Lorsqu’elle a été entendue, en 2017, Laure s’est dite naïve et jeune à l’époque, qu’elle s’est laissée embobinée.

Elle a mis fin à cette relation car elle pensait que Stéphane se moquait d’elle. Elle raconte que cette histoire l’a déstabilisée, qu’elle a été suivie psychologiquement.

Depuis la prison où il est incarcéré, Stéphane ne nie pas la relation qu’il a eue avec Laure :

« C’était vraiment une relation amoureuse. Malgré son jeune âge, elle avait la tête sur les épaules. Je savais qu’elle avait 16 ans. Notre histoire a duré en tout et pour tout quatre mois. Il y avait de l’attirance des deux côtés. Je ne me suis pas lancé dans cette aventure à l’aveugle. J’étais marié et j’avais un enfant, mais j’étais amoureux d’elle. »

« Avez-vous l’impression de l’avoir incitée à la débauche ? », questionne la présidente, Maggy Deligeon. « Elle me disait : “ Avec toi, je veux tout connaître. Je veux que tu me fasses l’amour comme à ta femme ”. Je ne l’ai jamais forcée à quoi que ce soit. »

La substitut du procureur, Béatrice Pavie, a demandé à Stéphane s’il considérait comme appropriée la découverte de la sexualité d’une jeune fille de 16 ans par un homme de 33 ans, à l’époque des faits.

La présidente du tribunal fait état de plusieurs condamnations pour agressions sexuelles et violences sur mineurs en ce qui concerne Stéphane.

Perversion ? Pour Me Aurélie Carré, avocate de Laure, les propositions à caractère sexuel ne pouvaient pas venir de la jeune fille, « complètement innocente. Il a été à l’initiative de ces actes. »

Dans ses réquisitions, la substitut du procureur reconnaît que l’adolescente était consentante, « qu’il n’y a pas eu de contraintes, et donc pas de viol. La corruption est plus subtile. On parle de pervertir la sexualité de la victime. Stéphane gagne la confiance de Laure en lui disant qu’il est malade, qu’il a besoin d’affection. Elle va même en devenir amoureuse, c’est là qu’est la perversion. »

Elle a requis une peine de six mois de prison.

En défense, Me Jérôme Dubois-Dinant, avocat de Stéphane, questionne le tribunal, avant de demander la relaxe de son client : « L’infraction est-elle constituée ? L’infraction “ la corruption de mineur de plus de 15 ans ” n’existe pas. Au-delà de cet élément légal, si la relation entre eux s’est tenue à des rapports consentis, il n’y a rien d’obscène. »

Après délibération, le tribunal a relaxé Stéphane pour la corruption de mineur du fait de l’absence de démonstration de perversion.

(*) Le prénom de la victime a été modifié.

Source : lanouvellerepublique.fr

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