Limoges | Un touriste néerlandais de 45 ans condamné à 6 mois avec sursis pour agression sexuelle sur un garçon de 10 ans dans un camping

Un homme de 45 ans vient d’être condamné à Limoges pour avoir sexuellement agressé un garçon de dix ans l’été dernier dans un camping en Haute-Vienne.

Illustration © Juliette Benhaim

Qui est Joris* R. ? Pour la société, c’est un Hollandais de 45 ans, célibataire, professeur de mathématiques agrégé dans un lycée aux Pays-Bas, reconnu par tous pour ses grandes qualités professionnelles.

Pour l’expert psychiatre qui l’a examiné, c’est un homme sans pathologie mentale, au profil un peu particulier : timide, à la limite de l’inhibition, toujours vierge, très complexé, connaissant de grandes difficultés à aborder les femmes.

« Depuis tout petit j’ai compris que je devais vivre sans sexe », a-t-il déclaré à l’expert.

Pour la justice désormais, il s’agit d’un homme inscrit au fichier des auteurs d’infractions sexuelles.

L’été dernier, Joris et un de ses amis sillonnent la France à bord de leur camping-car et décident de passer quelques jours dans un camping en Haute-Vienne.

Dans la nuit du 28 au 29 juillet, une soirée festive est organisée et Joris boit.

Beaucoup trop, selon ses dires.

Il fait la connaissance de ses voisins de camping, une famille néerlandaise composée de deux garçons de 8 et 10 ans, de leur mère et de leur beau-père.

La nuit est déjà bien avancée mais la soirée se prolonge.

La plupart partent se coucher.

Seuls restent Joris, le garçon de 10 ans et sa maman.

Joris et le petit sont en grande conversation sur les jeux vidéos, les mathématiques, le foot…

Le petit a besoin d’aller aux toilettes et se dirige vers les sanitaires. Joris l’accompagne.

A leur retour, la mère va à son tour se soulager.

Quand elle revient, Joris n’est plus là et son fils est en larmes, choqué.

Il explique alors que le professeur a tenté de l’embrasser et lui a mis la main aux fesses.

Plus tard dans la nuit, alors que sa mère décide de dormir à ses côtés pour ne pas le laisser seul, il lui dévoile que lors de leur passage aux toilettes, le quadragénaire se serait enfermé dans la cabine avec lui, lui demandant de lui montrer ses fesses.

Il l’accuse également d’avoir mis sa main sur son sexe, et d’avoir tenté de mettre sa langue dans sa bouche.

La mère, le beau-père du garçon, et Joris R. sont revenus en Haute-Vienne, le temps du procès, mardi 30 avril à Limoges.

Ce dernier a reconnu avoir demandé au garçon de lui montrer ses fesses, « par jeu, cela me rappelait mon adolescence où on montrait nos fesses aux trains qui passaient », explique-t-il par la voix de son interprète.

Il concède lui avoir « tapoté » les fesses, « c’était sentimental » et l’avoir embrassé « juste pour lui dire au revoir et le remercier ».

« J’avais beaucoup bu et quand je bois je suis une autre personne. Je vais beaucoup plus vers les autres, je suis plus tactile. »

La maman du garçon, qu’elle décrit comme toujours bouleversé aujourd’hui, s’interroge sur le fait que le comportement du professeur était pourtant tout à fait approprié en sa présence…

« Quand cette affaire est remontée au parquet au cœur de l’été, nous nous sommes demandé si nous avions affaire à un prédateur.

Nous avons vérifié dans les autres campings où le prévenu et son ami ont séjourné avant, mais aucun fait n’a été rapporté », précise le vice-procureur Bruno Robinet.

Néanmoins, dans la même soirée de juillet, un adolescent de 15 ans a assuré aux enquêteurs avoir été clairement « dragué » par Joris… celui-ci ayant préalablement pris des renseignements sur ses centres d’intérêts auprès de sa sœur.

« Je présente mes excuses pour toutes les personnes impliquées, je regrette mon comportement.

Depuis je ne bois plus d’alcool, je ne sors plus dans la rue, ou au supermarché… »

Si Me Julien Maret a plaidé la relaxe, assurant que son client n’avait aucune intention sexuelle et que son comportement, « à la frontière entre une attitude inadaptée et une infraction sexuelle caractérisée », a été mal interprétée par le jeune garçon.

Demande rejetée par le tribunal qui a condamné le professeur à six mois de prison avec sursis, avec l’interdiction de paraître en France pendant cinq ans.

De fait, son nom a été inscrit automatiquement sur le fichier des auteurs d’infractions sexuelles.

Il devra en outre payer 500 euros à la maman du garçon pour son préjudice, et 1.500 euros au garçon lui-même.

« Mon fils m’a dit que s’il pouvait effacer une seule chose dans sa vie, cela serait cet épisode », a déclaré la maman.

* Le prénom a été modifié

Source : Le Populaire du Centre

Source(s):