Domfront en Poiraie | Prison ferme pour un routier qui a agressé sexuellement un ado

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Déjà condamné pour viol sur mineur et présente une certaine dangerosité criminologique
Un Ornais a comparu mercredi 9 février 2022 devant le tribunal pour des faits d’agressions sexuelles sur mineurs de plus de 15 ans.

Le 4 février 2022, les gendarmes de La Ferté-Macé sont sollicités par un homme qui affirme que son jeune frère âgé de 17 ans a été agressé sexuellement par un homme.

Il explique qu’il a été pris en stop par un routier, qui lui a tenu des propos déplacés et lui aurait caressé la cuisse et les parties intimes.

Ce jeune homme expliquait aux enquêteurs qu’il se trouvait à Domfront en Poiraie et qu’il rentrait tranquillement d’une soirée lorsqu’il a été approché par le conducteur d’un camion qui lui a demandé un briquet.

Il lui a alors proposé de le ramener.

Durant ce trajet, ce chauffeur lui caressera la cuisse, mais le jeune homme le repoussera.

Il continuera par lui poser des questions sur son orientation sexuelle, sur son hygiène intime, savoir s’il était rasé ou pas, s’il était attiré par les filles ou par les garçons.

Inquiet, il profite du trajet pour envoyer des SMS à son frère et lui expliquer ce qu’il se passe.

Alors qu’il lui demande une nouvelle fois un briquet, il en profite pour lui caresser une nouvelle fois les parties intimes.

Quelques kilomètres plus loin, il fait une halte dans un chemin et lui demande d’enlever sa veste ce qu’il refusera, néanmoins, le chauffeur glissera sa main dans le pantalon de son passager prétextant avoir voulu lui montrer où l’on pouvait cacher de la drogue.

L’adolescent descendra du camion et arrêtera un automobiliste qui le conduira à La Ferté-Macé.

Il ajoutera avoir eu très peur et avoir repoussé à plusieurs reprises la main de ce chauffeur.

Sur ces éléments, il sera rapidement identifié et interpellé.

Il s’agit d’un routier demeurant l’Orne et il reconnaîtra, au fil de son audition, les faits qui lui sont reprochés.

Avant de répondre aux questions du tribunal, il demande à ce que ses deux sœurs et son compagnon présents quittent la salle, affirmant qu’il ne parlerait pas si toutefois ils restaient.

Après avoir rappelé que cette audience était publique, le Président interroge ces personnes qui font le choix de sortir.

« Une pulsion »

  “Reconnaissez-vous avoir touché les parties intimes de ce jeune homme”,

lui demande le Président ?

“Non, je n’ai pas glissé ma main dans son pantalon, mais par-dessus ses vêtements”.

Et pourquoi avez-vous fait cela  » ?

” Une pulsion”.

Il affirme ne lui avoir touché les parties intimes qu’une seule fois et lui avoir caressé la cuisse deux fois.

” Pensiez-vous que votre passager était enclin ” ?

“Je n’y ai pas réfléchi, je n’ai pas réussi à me contrôler”.

À aucun moment, il ne remet pas en cause les faits dénoncés.

” Aviez-vous conscience qu’il était mineur ” ?

“Non” .

“Avez-vous une attirance pour les jeunes hommes” ?

“Oui, c’est vrai que j’ai une attirance pour les jeunes hommes” .

Il savait que son passager était mineur et on comprend qu’à aucun moment il ne s’est soucié de sa victime.

 “Avez-vous, dans le cadre de votre métier de chauffeur-livreur, l’habitude de prendre des passagers” ?

“Non, c’était la première fois que je prenais quelqu’un” .

Le Président souligne qu’il a déjà été condamné pour viol sur mineur de moins de 15 ans alors même qu’il n’avait que 14 ans et pour des agressions sexuelles imposées à mineurs de moins de 15 ans.

Un expert psychiatrique soulève chez cet homme une souffrance post-traumatique suite à un problème survenu dans son enfance.

Il aurait lui-même été victime d’une agression sexuelle dans son enfance commise par un proche de la famille.

Il présente une certaine dangerosité criminologique et doit recevoir des soins, mais reste accessible à une sanction pénale.

La Procureure de la République se dit « embarrassée par le comportement fuyant du prévenu» .

« Il a déjà été condamné pour des faits analogues, mais il n’a rien mis en place pour éviter le risque de récidive ».

À aucun moment le prévenu ne s’est soucié de la minorité et du refus de son passager.

« Cela interroge au regard de son passé judiciaire »

et elle requiert une peine de 18 mois d’emprisonnement ferme avec mandat de dépôt et un suivi socio-judiciaire pendant trois ans et une interdiction d’effecteur un travail en lien avec les mineurs.

Pour la défense, son client a reconnu les faits, mais il précise qu’il a agi par pulsion, c’est la situation qui a généré cette pulsion et non l’inverse.

Sa sexualité a été construite sur un traumatisme, mais il ne souffre pas de déviance, son conjoint le confirme, cela fait dix ans qu’ils vivent ensemble.

« Il a bien compris son comportement et ses agissements, ce n’est pas un prédateur sexuel ».

Il demande au tribunal de prendre en compte dans son jugement de tous les éléments de personnalité de son client.

Après en avoir délibéré, le tribunal déclare coupable des faits qui lui sont reprochés et, en répression, le condamne à une peine de 9 mois d’emprisonnement avec un maintien en détention, un suivi socio-judiciaire de 3 ans avec une peine de 2 ans d’emprisonnement en cas de non-respect, une injonction de soins et une interdiction de contact et d’exercer une profession en lien avec des mineurs pendant 3 ans et ordonne son inscription au FIJAIS (Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes).

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