Denée | Denis Malécot, le prédateur sexuel d’Angers condamné à 20 ans de réclusion criminelle

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Un homme qui présente un « état de dangerosité élevé »
La cour d’assises de la Loire-Atlantique a condamné Denis Malécot vendredi 3 novembre 2023 à vingt ans de réclusion criminelle supplémentaire.

Vingt ans de réclusion criminelle supplémentaires pour « tentative de viol » sur une fillette de 10 ans et « agression sexuelle » sur une autre de 12 ans, treize ans après sa condamnation par la cour d’assises de Maine-et-Loire pour des faits similaires commis à Denée (Maine-et-Loire).

Ce « prédateur sexuel d’une extrême dangerosité » – âgé aujourd’hui de 59 ans – avait écopé à l’époque de seize ans de prison par les jurés : il avait violé et tenté d’étrangler une jeune femme de 27 ans avec son propre pantalon, après avoir recouvert sa tête d’un sac et mis un mouchoir dans sa bouche, et avant d’incendier sa voiture.

Après avoir fait mine de perdre connaissance, la victime était parvenue à s’enfuir en plongeant dans la rivière Le Louet.

L’arrestation de l’accusé, un an plus tard, avait permis de résoudre toute une série de crimes et de délits commis depuis 1983 ; sur la douzaine de faits recensés, la moitié était toutefois prescrite.

Interdit de rester en Maine-et-Loire à sa sortie de prison, le quinquagénaire originaire d’Angers était alors devenu aide-cuisinier au « centre de vie » Saint-Yves de l’association Saint-Benoît Labre à Vertou (Loire-Atlantique).

C’est dans ce contexte qu’il avait posé sa main sur le haut de la cuisse d’une fillette de 12 ans à un arrêt de tram à Nantes le 13 septembre 2021.

IL AVAIT CESSE SA « CASTRATION CHIMIQUE »

Même s’il avait « aussitôt retiré » sa main après lui avoir demandé « comment ça va à l’école », Denis Malécot avait « suivi » l’enfant jusque chez elle avant de rebrousser chemin à l’idée qu’il y ait « du monde dans la maison ».

Sur l’insistance de la présidente de la cour d’assises, il a finalement admis qu’il avait « très certainement de mauvaises intentions » à son égard.

Le lendemain de ces premiers faits, le quinquagénaire avait récidivé en suivant une fillette de 10 ans dans la rue jusque chez elle, à Saint-Sébastien-sur-Loire.

Alors qu’il n’y avait personne dans la maison, il l’avait « poussée » à l’intérieur au moment d’ouvrir la porte avant que celle-ci ne se réfugie dans une chambre et qu’il la poursuive ; il l’avait alors « embrassée » avant de « mettre sa main sur son sexe sous son short », alors que celle-ci « hurlait » et le « griffait ».

« Si tu parles, je te tue », lui avait-il alors lancé au moment de partir.

Prostrée, elle attendra finalement le retour de sa grande sœur pour se confier à elle.

Son second procès aux assises a ainsi été l’occasion de revenir sur le lourd casier judiciaire de Denis Malécot, qui comporte six mentions relatives à des agressions sexuelles ou des viols.

Il suivait« depuis décembre 2018 » un traitement « inhibiteur de libido » mais avait cessé de le prendre en catimini pour avoir des relations avec une jeune compagne rencontrée récemment.

Le psychiatre qui l’a examiné l’a décrit comme un homme « asocial », à la « capacité empathique quasi-inexistante » et avec une « vie sexuelle » d’une grande « pauvreté ».

Ses « carences affectives et éducatives » dans son enfance ont aussi contribué à façonner sa personnalité : il subissait les « humiliations » de son père, et sa mère aurait préféré le voir « au fond de la Loire »…

IL PROPOSE DE « PAYER » DES « COURS D’AUTO-DEFENSE » A SES VICTIMES

Placé de 9 ans à 14 ans dans un centre psychiatrique, il y aurait été victime d’agressions sexuelles, avant de faire plusieurs tentatives de suicide au cours de sa vie.

Au final, « aucun élément favorable » ne ressortait de l’expertise psychiatrique de cet homme qui présente un « état de dangerosité élevé », ce qui est « assez rare » avait souligné l’avocate générale.

Sa propre sœur et deux de ses anciennes compagnes l’accusent aussi de les avoir « violées ».

« Je ne suis pas d’accord pour assumer des viols que je n’ai pas commis…

Cela fait quarante-deux ans qu’on me balance des histoires de viols à la tête »,

s’était-il énervé lors de ses jours de procès.

Denis Malécot estime en effet être « un agresseur », et non pas un violeur.

Il nie par ailleurs toute attirance pédophile : s’il a « agressé » deux jeunes filles, c’est simplement parce que « c’est plus facile que d’agresser une femme plus âgée ».

S’il aborde des enfants, c’est donc uniquement « par lâcheté » ; il a d’ailleurs conseillé à ses deux jeunes victimes, dans des lettres écrites en détention, de « prendre des cours d’auto-défense » qu’il était même prêt à « payer »…

« TOUTES CES CONNERIES, C’EST FINI »

« Toutes ces conneries, c’est fini… Je ne recommencerai pas »,

avait ainsi promis Denis Malécot pour demander une « dernière chance » aux jurés de la cour d’assises avant qu’ils ne partent délibérer.

L’avocate générale avait pour sa part requis vingt-cinq ans de réclusion criminelle.

La cour d’assises de la Loire-Atlantique a finalement prononcé vingt ans de réclusion criminelle, assortis d’une période de sûreté des deux tiers, pendant laquelle Denis Malécot ne pourra pas demander d’aménagement de peine.

A sa sortie de détention, soit 75 ans au mieux, le quinquagénaire angevin sera astreint à un nouveau suivi socio-judiciaire de cinq ans, même si celui qui avait été prononcé par la cour d’assises de Maine-et-Loire n’est toujours pas terminé à ce jour…

Il comprendra une injonction de soins ; s’il ne s’y pliait pas, l’accusé risquerait de purger trois nouvelles années d’emprisonnement.

Les jurés lui ont aussi fait interdiction d’approcher tout mineur et l’ont rendu inéligible pour dix ans.

Sur le plan civil, à défaut de cours d’auto-défense, il devra verser une première « provision » de 6.000 € à la fillette de Saint-Sébastien-sur-Loire chez qui il s’est introduit, avant un réexamen ultérieur de ses préjudices.

Ses deux parents toucheront pour leur part 4.000 € chacun et sa grande sœur 2.000 € et Denis Malécot devra y rajouter 3.000 € pour leurs frais d’avocat.

Les mêmes sommes ont été allouées à la fillette qu’il avait suivie dans la rue à Nantes et à ses parents.

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