Mayenne | Agressions sexuelles dans une famille relais

oui

Pédocriminel En liberté

Il effectuera la partie ferme de sa peine à son domicile sous surveillance électronique
Illustration | Tribunal Judiciaire de Mayenne - ©Le Courrier de la Mayenne
Un homme de 68 ans qui exerçait la mission de famille relais a été jugé par le tribunal de Laval (Mayenne), jeudi 2 mars 2023, pour des agressions sexuelles sur mineures.

C’est une affaire d’agression sexuelle qui va clore cette journée d’audience au tribunal correctionnel, ce jeudi 2 mars 2023 à Laval (Mayenne). À Ernée, un homme de 68 ans a pratiqué, pour le moins, des attouchements sur des mineures de 15 ans alors que lui et son épouse exerçaient la mission de famille relais.

Deux de leurs « protégées » vont avoir le courage de raconter ce qui leur est arrivé : des caresses sur les seins pour l’une et une main vers son intimité pour la seconde.

Des agissements plus graves n’ont pas été retenus.

« Un décolleté trop important »

Le prévenu, petit homme à la voix perchée, reste fruste et taiseux sous le flot de questions des différents acteurs du procès. Il explique avoir touché les seins de l’adolescente en lui pratiquant un massage d’épaules et avoir eu une main dans la culotte de la seconde en voulant vérifier l’état de cicatrices mal placées et susceptibles de s’être rouvertes après un exercice d’accrobranche. Il ajoute que s’il ne l’avait pas fait il aurait pu être poursuivi pour non-assistance à personne en danger. Il ira plus loin en évoquant une attitude provocatrice d’une jeune fille au « décolleté trop important ». Le prévenu se défend en affirmant que les victimes ne disent pas la vérité.

Le procureur, qui boue de ne pas intervenir, culpabilise le mis en cause :

« C’est quoi votre erreur ? » ; « Pourquoi ça ne se fait pas ? Parce qu’elle avait 11 ans. »

« Vous serez condamné ! »

Les parties civiles maître Labourel, puis maître Dirickx qui plaide en présence de la jeune victime mettent en avant le courage qu’il faut pour répéter sa douleur devant les enquêteurs, devant les experts, devant leur avocat, devant le juge et à chaque fois revivre et souffrir à nouveau.famille re

Maitre Dirickx souligne que ces jeunes filles ont été placées pour être protégées car elles ont déjà subi des agressions et même un viol à 8 ans pour l’une d’entre elle et c’est tout le contraire qu’elles ont vécu.

« Elle pense que tous les gens qui sont gentils avec elle le sont pour lui faire du mal… à cause de vous »

, martèle le plaideur en fixant le mis en cause dans les yeux.

Le procureur salue le courage de la jeune femme présente.

Lorsque le magistrat répète plusieurs fois en regardant le prévenu :

« Vous serez condamné ! »

Maître Doreau l’interrompt :

« Je peux peut-être m’en aller puisque vous connaissez déjà le verdict. »

« Quand on rentre dans la pathologie, on fausse le procès »

C’est à lui qu’il revient de retourner une partie qui semble bien mal engagée. L’avocat reconnaît la « défense pitoyable de son client » mais regrette aussitôt la présence de la victime : « La place des victimes n’est pas dans une audience correctionnelle. Quand on rentre dans la pathologie, on fausse le procès. » Et de conclure : « On est là pour rendre la justice sur la base d’éléments et non pour faire plaisir aux victimes. »

Le tribunal condamne le prévenu à trois ans de prison dont deux avec sursis, précisant que la partie ferme de la peine sera effectuée à l’aide d’un bracelet électronique. Inscrit au Fijais (Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes), le désormais condamné devra suivre des soins, indemniser les victimes et ne pas exercer d’activité en rapport avec des mineurs.

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