Brest | Le beau père pédophile échappe à une peine de prison ferme

non

« Il pelote sa fille avec son aval ! »
photo d'un homme de loi la main sur un épais dossier dans une salle d'audience
Un quadragénaire a été condamné ce lundi, pour agressions sexuelles sur sa belle-fille, par le tribunal judiciaire de Brest. L’adolescente a eu à subir ses paroles inappropriées et gestes choquants, durant de longues années.

Ce lundi 6 mars 2023, agressions sexuelles par une personne ayant autorité sur la victime et corruption de mineur de 15 ans sont les délits qui ont longuement retenu à la barre du tribunal judiciaire de Brest un homme de 49 ans.

Les faits, qui s’étirent entre 2015 et 2021, ont eu lieu en Corse et dans la région brestoise.

Élégant et droit au milieu du prétoire, le quadragénaire écoute sans sourciller la lecture de la plainte de sa belle-fille faite par le président Christophe Subts.

Cette dernière déclare le connaître depuis ses 2 ans et avoir attendu sa majorité pour s’exprimer enfin.

Il érotise son lien avec sa belle-fille

Dès que la jeune fille a atteint la puberté, le compagnon de sa mère a progressivement érotisé leurs relations.

Ce sont d’abord des « bisous sur la bouche » qu’elle cherche à éviter en tendant en vain sa joue.

Ce sont ensuite des paroles indignes d’un adulte à l’endroit d’une préadolescente :

« Le petit cul d’amour de ma foufounette » ou encore : « Je t’aime tout partout ! ».

Ce sont, au final, des massages imposés dans des positions suggestives et des « rasages de pubis ».

Six années qui assombrissent la jeune vie de celle qui confirme ses dires à l’audience en susurrant entre deux sanglots :

« J’ai honte ! ».

Sur le banc des parties civiles, elle est auprès de son père qu’une tension intérieure fait grimacer.

La jeune femme vit désormais au domicile paternel. Elle a en effet rompu tout lien avec sa mère, qui soutient le prévenu.

Celle qui « ne voyait pas de difficultés, même pour les séances de rasage », inspire à Me Gourmelon, l’avocate de la partie civile, le grave constat :

« Il pelote sa fille avec son aval ! ».

« Une attirance à caractère pédophile »

Quand le juge interroge le mis en cause, l’apparence stoïque de ce dernier s’évanouit dès la première parole.

La bouche sèche, d’une voix introuvable, il répond :

« Je ne sais pas ce qu’il faut exprimer ? ».

Peu à peu, son discours s’éclaircit par des explications troublantes :

« Ce sont des bisous d’affection »,

« Je l’ai aidée à se raser car c’était mon rasoir »…

Ses propos n’étonnent guère sous l’éclairage des conclusions de l’expert psychiatre, retenant, entre autres, « une attirance à caractère pédophile ».

C’est sur le fondement de ce rapport que le procureur Arthur Rigal, dénonçant « un climat malsain et nauséabond », requiert un emprisonnement ferme de trois ans avec un mandat de dépôt.

La juridiction répressive fait le choix d’une obligation de soin, dans le cadre d’une peine de prison de trente mois avec un sursis probatoire de deux ans.

Outre l’interdiction de tout contact avec des mineurs, une inscription au fichier judiciaire des auteurs d’infractions sexuelles est prononcée.

Source(s):