Locqueltas | Un clan familial condamné pour maltraitance et agressions sexuelles sur leurs cinq enfants

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Cette famille était pourtant suivie depuis dix ans par les services sociaux
Pendant six ans, à Locqueltas (56), cinq enfants ont grandi dans un univers sordide de privation de soins et nourriture, de violences et agressions sexuelles.

Ce lundi, le tribunal de Vannes a condamné le père, la mère, la grand-mère et un ami de la famille à de la prison avec sursis et au retrait de l’autorité parentale.

« Parce que nous manquions de moyens financiers, nos enfants n’allaient voir aucun médecin pour des soins.

Oui, je les frappais, surtout mon fils, mais pas avec une ceinture comme ils le disent.

Car ils m’énervaient quand je rentrais du travail, je les punissais en les privant de repas.

Mais je n’ai jamais agressé sexuellement mes filles, ce n’était qu’un jeu de touchers rapides seulement avec une. »

Froidement à la barre, ce père résume l’affaire particulièrement sordide évoquée ce lundi 5 décembre pendant cinq heures, devant le tribunal à Vannes.

À huit dans deux chambres

Cette famille vivant à Locqueltas était pourtant suivie depuis dix ans par les services sociaux, en raison de son surendettement et des difficultés éducatives des cinq enfants, mais c’est un appel anonyme, en septembre 2020, dénonçant que l’aînée de 12 ans dormait chaque nuit avec son père, qui a permis de connaître le véritable univers dans lequel grandissaient quatre filles, âgées de 4 à 12 ans, et leur frère de 11 ans.

Avec des dents cariées et des poux plein la tête, ces enfants étaient également rachitiques, n’étant nourris que de conserves.

Leurs auditions par les enquêteurs avaient aussi permis de découvrir qu’ils étaient l’objet de violences, de menaces de mort et d’agressions sexuelles.

Et pas seulement de la part de leur père, 56 ans, et de leur mère, 32 ans, puisque sont aussi poursuivis leur grand-mère maternelle, 49 ans, qui avait été l’amante du père plusieurs années, et un ami de la famille, âgé de 56 ans.

Car en fait les trois premiers adultes et ces cinq enfants vivaient tous sous le même toit, dans un duplex ne comptant que deux chambres.

Violences et agressions sexuelles

Dans une lettre lue au tribunal, les jeunes victimes, désormais en famille d’accueil mais traumatisées, ont écrit aux quatre prévenus :

« Vous nous avez frappés, touchés et menti.

Vous saviez que nous étions en danger et vous ne nous avez pas protégés ».

Sous curatelle, la grand-mère reconnaît sans remords :

« C’était moi qui m’occupais des enfants, mais ils ne m’obéissaient pas.

Alors je leur lançais un torchon mouillé au visage, comme un fouet ».

L’ami regrette :

« Je venais les week-ends, en achetant des pizzas aux enfants qui n’avaient pas à manger.

Moi-même, petit, j’ai été agressé sexuellement.

Je n’aurais alors pas dû caresser cette fillette ».

Présentée comme une femme soumise, la mère n’a pu prendre la parole et a quitté la salle en revivant ce contexte incestueux et de violences.

Car elle-même est née d’une relation de la grand-mère avec son propre frère.

Car elle-même a dénoncé avoir été victime d’un viol par son conjoint, le père des cinq enfants, des faits pour lesquels il est actuellement mis en examen et dans l’attente d’un procès.

Pour le procureur,

« en vivant dans la promiscuité, ces parents, la grand-mère et cet ami ont été incapables d’assurer l’éducation des enfants et ils ont mis en péril leur santé, en les privant de nourriture et de soins, en les violentant et, pour les deux hommes, en les agressant sexuellement comme des prédateurs.

Les prévenus minimisent leur rôle et se renvoient leurs responsabilités, mais le père est le personnage central de cette affaire ».

Le tribunal les a tous reconnus coupables, avec trois ans de prison avec un sursis probatoire pour le père, dix-huit mois avec sursis pour la mère, huit mois avec sursis pour la grand-mère, avec retrait de l’autorité parentale pour les trois, et un an avec un sursis probatoire pour l’ami.

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