Coudekerque-Branche | Le procès d’un pédocriminel pourtant récidiviste s’est tenu cinq ans après

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Un long combat mené par une mère courage qui voit enfin le bout du tunnel
le marteau de la justice, posé
Scales of justice and Gavel on wooden table and Lawyer or Judge working with agreement in Courtroom, Justice and Law concept.
L’homme, originaire de Coudekerque-Branche, accusé d’attouchements sur une enfant de 6 ans, sans jamais être inquiété, est convoqué devant le tribunal de Dunkerque mercredi 9 mars.

Le procureur de la République a réactivé, avec succès, le dossier, vieux de cinq ans.

Il aura fallu que les principaux acteurs judiciaires de cette affaire soient interpellés dans nos colonnes pour que la jeune fille, présumée victime, puisse enfin faire face au bourreau présumé dans un tribunal. Cinq ans plus tard.

Un long combat mené par une mère courage qui voit enfin le bout du tunnel.

Carole* a lâché un ouf de soulagement quand elle a reçu un courrier du tribunal de Dunkerque.

Inespéré.

« On n’y croyait plus, on avait l’impression que ça n’avançait pas et qu’on remettait, à chaque fois, une pièce dans la machine. »

Les commissariats, les tribunaux, les mairies…

« On avait tout fait. »

Jusqu’à cet article en date du 27 octobre.

Des attouchements pendant deux nuits, finalement dénoncés ?

Un peu plus de quatre mois plus tard, l’heure du procès, enfin.

« Ça y est, il n’y aura plus ce dur combat à mener pour être entendu.

On pourra se lever le matin et penser à autre chose. »

Anaïs, aujourd’hui âgée de 11 ans, est au courant des avancées de son affaire.

« Parfois, elle me demandait où il était, s’il avait été arrêté… »

Et cinq ans, dans la tête d’une jeune fille, c’est long. Très long.

« Quand elle a vu le courrier du tribunal, elle n’a pas eu d’effusion de joie, elle ne se rend pas compte des enjeux. »

La surprise viendra surtout du contenu de cette lettre.

Les faits qui sont reprochés au Coudekerquois concernent les nuits des 29 et 31 décembre.

Un rebondissement de plus dans cette affaire :

« La première nuit, il n’y a pas eu de violences, ni de coups ; ma fille n’avait pas conscience de ce qu’il faisait, donc elle n’y a pas fait mention. »

Il a fallu qu’il recommence une seconde nuit pour que la présumée victime décide d’en parler.

Mercredi prochain, Anaïs et sa maman affronteront leur ancien voisin, également ancien ami.

« On ne l’a pas revu depuis cinq ans. »

À l’approche du procès, plus les jours passent, plus l’angoisse gagne Carole.

« Je m’attends à ce qu’il fasse volte-face, qu’il raconte des excuses bidons et qu’il se positionne en victime. »

La mère de famille pourra compter, pendant l’audience, sur le soutien de l’association des victimes de Dunkerque.

Déjà condamné par la justice

Ce procès pourrait changer la vie de cette famille désemparée par cette affaire qui a pris des allures de scandale judiciaire.

Mais des questions demeureront, néanmoins.

Car, lorsque Carole dépose plainte, elle apprend que l’homme est inscrit au fichier des délinquants sexuels.

« Est-ce qu’il s’en est pris à d’autres enfants ? »

Parce que d’autres faits font froid dans le dos dans cette affaire : André est un récidiviste.

Le prévenu a déjà été condamné à deux ans de prison dont un avec sursis et mise à l’épreuve pendant deux ans avec obligation de soins, de formation, d’indemniser les victimes et l’interdiction d’entrer en relation avec elles.

La raison : agression sexuelle sur deux fillettes de 6 et 10 ans…

* Les prénoms ont été modifiés

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