Combs-la-Ville | 3 ans de prison ferme pour proxénétisme aggravé sur sa petite amie

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Un des clients la frappe puis la viole malgré «la surveillance» des prévenus
Ce vendredi 5 avril, deux hommes, âgés de 22 et 20 ans, comparaissaient devant le tribunal correctionnel de Melun pour des faits de proxénétisme aggravé sur une mineure de 16 ans. Ils ont été condamnés et incarcérés.

“J’ai enchaîné dix clients”, prostituée à 16 ans par son “petit ami” ».

Il écope de 3 ans de prison ferme et son complice d’un an. Ils encouraient 10 ans de prison

Ce 5 avril, 2 hommes, âgés de 22 et 20 ans, comparaissaient devant le tribunal correctionnel de Melun pour proxénétisme aggravé sur mineur.

C’est un schéma classique : il y a, au début, une histoire d’amour fantasmée par une adolescente de 16 ans qui rêve de s’enfuir loin de ses parents avec son petit copain.

Lui, il promet l’Eldorado : aller vivre dans le Sud. Mais pour cela, il faut de l’argent et le permis de conduire.

«C’est lui qui m’a suggéré de me prostituer et qui a fait les photos qui ont servi à rédiger les annonces sur les sites web. Il me disait que ça pouvait lui payer son permis», assure Chloé*.

Des fugues, des cours séchés, des passes.

Rien ne la prédestinait à vendre son corps. Issue d’une famille de la classe moyenne, bonne élève, Chloé menait la vie ordinaire d’une adolescente de son âge. Celui où l’on souhaite s’émanciper de ses parents.

Tout bascule lorsqu’elle rencontre Bakary, un jeune homme de son quartier de Combs-la-Ville. C’est à ce moment-là que ses 1ères fugues ont débuté. Elle a commencé à sécher les cours aussi.

“À l’époque, je n’avais pas fait le lien avec lui», explique la mère.

Ce petit ami, c’est le même qui crée un compte à Chloé sur “My Sugar Daddy”, une application qui se targue de «mettre en relation des personnes séduisantes et ambitieuses».

Sur cette application, Bakary, détenu à la prison de Meaux-Chauconin pour une affaire de vols, publie des annonces avec des photos d’elle dénudée et fixe les tarifs.

Mais Bakary n’est pas seul. Il est aidé d’Amadou. Alors que le 1er gère les annonces et l’aspect «sécurité», le 2ème est l’intendant. Il réserve une chambre d’hôtel, au Kyriad de Combs-la-Ville ou à l’hôtel F1 de Brie-Comte-Robert, dans un premier temps avec sa carte bancaire.

«Bakary n’avait pas de moyen de paiement. Il m’a demandé de faire la réservation», explique le 2ème.

Une version démentie par Bakary qui nie d’ailleurs toute implication dans les faits de proxénétisme concernant son ex-copine.

Amadou, lui, assume son implication :

«Au début, j’avais la sensation de rendre service»

Un service qui coûte cher au corps et à l’âme de l’adolescente.

« Un soir, j’ai enchaîné 10 clients. J’ai demandé à arrêter, mais ils n’ont pas voulu».

Au début, c’était 80 € la fellation et 150 € le rapport. Puis Chloé, sur les conseils d’Amadou, augmente les prix.

«Ce n’était pas pour gagner plus d’argent puisque je ne touchais rien. C’était simplement pour en avoir moins à faire». «Je trouvais que c’était peu pour ce qu’elle faisait», précise Amadou, le seul des deux à exprimer de l’empathie.

D’autant que l’un des clients la frappe puis la viole. Et ce malgré «la surveillance» des prévenus, qui se relaient, au début, dans la salle de bains de la chambre pendant les passes.

«Ils m’ont très vite laissée seule. En revanche, ils récupéraient l’argent à chaque fin de journée».

L’avocat des parties civiles, Me Rosenthal :

«L’impact psychologique a été énorme : dissociation de l’identité, nausées, boule au ventre, comportements addictifs… La famille a dû tout quitter, partir s’installer en Bretagne par peur de représailles et pour permettre à Chloé de prendre un nveau départ. »

Elle est épaulée par l’association “Agir contre la prostitution des enfants”, qui s’est constituée partie civile.

L’avocat de l’ex petit ami, Bakary, tente par tous les moyens de montrer que la version de la victime, corroborée par celle du complice de son client, ne suffit pas à démontrer sa culpabilité :

«Ne cédez pas à la tyrannie de l’émotion».

L’avocat d’Amadou met en avant l’avenir.

«Si vous l’envoyez en prison, lui qui n’en a jamais fait, c’est terminé ! Ne réduisez pas à néant les efforts que mon client a faits pour s’en sortir».

Bakary a été condamné à 3 ans ferme de prison et Amadou à 2 ans de prison dont un 1 an ferme, avec mandat de dépôt.

  • les prénoms ont été modifiés

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