Cherbourg-en-Cotentin | Un grand-père de 93 ans agresse sexuellement une petite fille

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Pédocriminel En liberté

« Utilisée » comme objet de ses pulsions sexuelles pendant plus de 8 ans
Condamné à du sursis par le tribunal judiciaire de Caen pour agression sexuelle et atteinte à la vie privée de deux de ses nièces
Ce mardi 11 avril 2023, le tribunal de Cherbourg (Manche) a condamné un homme de 93 ans à 48 mois de prison. Le nonagénaire agressait sexuellement la petite-fille de son épouse.

Ce mardi 11 avril 2023, un homme de 93 ans a comparu devant les juges cherbourgeois pour avoir « utilisé » la petite-fille de son épouse comme objet de ses pulsions sexuelles pendant plus de 8 ans, depuis les 6 ans de la petite jusqu’à son âge de 15 ans.

L’affaire aurait dû être examinée aux assises sous l’accusation de pénétrations de la victime par contrainte ou surprise, d’agressions sexuelles et de viols incestueux.

Mais la victime et ses proches ont insisté pour que l’affaire soit correctionnalisée, à cause de l’âge et de la fragilité du vieil homme, et aussi parce que la réponse pénale serait plus rapide.

Le mal-être profond de la victime

En 2021, une jeune fille de 15 ans est hospitalisée.

Elle est victime de troubles alimentaires, elle s’est autoscarifiée, signes d’un mal-être profond, d’un état psychologique très perturbé.

C’est au cours de ce séjour à l’hôpital que la jeune fille a révélé des faits dont elle était victime depuis son âge de 6 ans, de la part du mari de sa grand-mère, un homme né en 1929, et donc âgé de 83 ans quand il a commencé à agresser sexuellement la petite.

Un homme qui fuit ses responsabilités

La petite était « câline », et le grand-père la prenait volontiers pour des caresses affectueuses, ou pour la gratter dans le dos.

Mais le vieil homme n’en est pas resté à ces tendresses, sa main s’est faite plus agressive, provocatrice.

Et pendant des années, progressivement, il est passé d’attouchements, fréquents, à des actes de pénétration, comme c’est arrivé pendant des vacances en Crête, profitant de la sortie de la mère et de la grand-mère de la mineure pour s’imposer à elle.

Le vieil homme était présent mardi, mais le malaise de se voir à la barre, devant des juges, entendant mal les questions, évasif dans ses réponses, l’a conduit à ne plus assumer sa présence.

Devant la difficulté, le président a suspendu l’audience.

Le vieil homme s’est retiré, à pas malhabiles, aidé de sa canne, et il n’est pas revenu. Le procès a continué sans lui.

« Je ne me souviens pas »

En fait, comme lors de sa garde à vue, le grand-père s’est montré oublieux des faits, hésitant quant à les qualifier.

On le questionne sur les actes de pénétration dénoncés.

Il répond :

« Je ne sais pas. Je l’ai chatouillée. Il se peut, j’ai eu des gestes… Admettons, puisqu’elle le dit, ce doit être en partie vrai »

À chaque question des juges, c’était :

« Oui, peut-être, je ne me souviens pas »

Et puis, il est parti.

Pour le substitut du procureur, l’attitude du prévenu (et son refus d’assister à son procès jusqu’au bout) s’explique moins par son état de santé que par son refus de reconnaître la gravité de ses gestes envers sa petite-fille.

D’ailleurs, la plaignante n’a pas été sa seule victime : d’autres mineures dans la famille ont dit avoir été l’objet des attouchements du vieil homme, mais n’ont pas voulu porter plainte.

Coupable

Coupable, il l’a été reconnu par le tribunal, sans l’excuse d’une altération de sa conscience.

C’était essentiel pour la victime, à l’innocence bafouée, abusée pendant des années, jusqu’à ses 15 ans.

La question de la réponse pénale à ces actes se posait aux magistrats.

Comment punir l’extrême gravité des faits pour un homme de bientôt 94 ans, en santé médiocre ?

Le substitut du procureur avait suggéré de la prison ferme aménagée à domicile sous surveillance électronique.

Il a été condamné à 48 mois de prison dont 30 mois avec un sursis probatoire pendant 3 ans, avec obligation de soins et interdiction de contact avec sa victime.

Bracelet électronique

Ses 18 mois de prison ferme, il les effectuera chez lui, soumis au contrôle d’un bracelet électronique, avec horaires de sorties imposés.

Il devra à la mère de la mineure en tant que sa représentante légale la somme de 10 000 euros au titre des dommages subis, et 1 000 euros pour son préjudice moral en tant que mère de la victime, plus 800 euros pour ses frais de justice.

Le nom du vieil homme figure désormais sur le Fijais, le fichier national des délinquants sexuels.

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