Lens | Violences conjugales et agressions sexuelles: un père de famille condamné à de la prison ferme

Deux adolescentes de 14 et 15 ans ainsi que leur mère ont porté plainte contre le compagnon de celle-ci pour des faits de violences conjugales et d’agressions sexuelles. Malgré la rétractation des trois plaignantes, il a été condamné à deux ans de prison ferme.

La justice a continué les poursuites malgré le retrait des plaintes des victimes. – VDNPQR

Durant l’été 2017, elle avait porté plainte contre son compagnon. Cette mère lensoise affirmait alors subir des violences conjugales depuis huit ans. Insultes, coups, étranglements, menaces de mort.

C’est ce que révèlent les témoignages de la mère, de ses deux filles et du fils qu’elle a avec son compagnon.

L’homme était aussi poursuivi pour agression sexuelle sur ses deux belles-filles. D’après les deux enfants de 14 et 15 ans, l’homme serait venu à plusieurs reprises dans leurs chambres en pleine nuit. Pendant leur sommeil, il leur faisait des «  caresses sur les cuisses et sur le sexe  ».

La mère retire sa plainteIl y a quelques mois, la mère a pourtant choisi de retirer sa plainte. «  En aucun cas je n’ai reçu de coups  », écrit-elle. Dans la foulée, ses deux filles adressent des lettres au tribunal correctionnel de Béthune. Avec des tournures de phrases adultes, elles s’excusent d’avoir «  menti  ».

«  Elles voulaient m’avoir pour elles toutes seules  », explique la mère, devant le tribunal ce jeudi. Les poursuites contre le beau-père sont maintenues par le parquet. L’association France Victime s’est portée partie civile pour les deux adolescentes. Elle demande 1 000 euros de dommages et intérêts.

Durant l’audience ce jeudi, la mère, qui avait porté plainte au départ, défend tant bien que mal son compagnon. Les larmes aux yeux, elle s’énerve, coupe la parole à la présidente du tribunal correctionnel de Béthune. Elle affirme qu’«  il n’est plus le même homme quand il a bu  ». Elle veut juste qu’il revienne à la maison et que la situation redevienne «  normale  ». La présidente la dévisage. «  Parce que vous trouvez que cette situation était normale ?  », demande-t-elle, interloquée. «  C’est normal chez nous  », marmonne la mère.

Le père de famille, lui, reste évasif. La procureure lui demande s’il a battu sa femme. «  Peut-être, si elle le dit  ». Il nie en bloc les accusations de ses belles-filles. Il déclare qu’il ne veut plus les voir. Et donc qu’il ne compte pas revenir vivre avec elles. Le visage de la mère se ferme. «  Madame va donc devoir choisir entre ses filles et Monsieur  », interroge la présidente. «  Mes filles, évidemment.  »

Le prévenu a été condamné par le tribunal correctionnel de Béthune à deux ans de prison ferme dont quatre mois de sursis avec mise à l’épreuve pendant deux ans. Il lui est interdit de contacter les victimes. Il doit indemniser les deux enfants à hauteur de 600 euros chacune.

Nous n’indiquons pas le nom du prévenu pour préserver l’anonymat des victimes. (NDLRWP : Sophisme de journaliste. C’est surtout pour préserver l’anonymat des coupables.)

Source : lavoixdunord.fr

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