Chéraute | Un quadragénaire condamné à 15 mois avec sursis pour agression sexuelle sur mineur

Le prévenu a tenté de minimiser les faits d’agression sexuelle qui lui étaient reprochés. Le tribunal l’a condamné à 15 mois de prison avec sursis.

Illustration, tribunal de Pau. Photo : archives so

Prévenu d’agression sexuelle sur mineur de moins de 15 ans, Antonio, 49 ans, ne semble pas comprendre pourquoi il est renvoyé devant le tribunal correctionnel. Les faits sont anciens, la date incertaine. La fillette victime assure qu’elle était en CM2 et âgée de 10 ans quand l’auteur suggère qu’elle avait 13 ou 14 ans.

Ce qui n’est pas contesté, c’est que cet été-là, lui, le voisin, a caressé la poitrine d’une enfant à Chéraute.

« Ce n’était pas sexuel, je l’ai juste effleurée », minimise Antonio à la barre du tribunal quand il avait reconnu des caresses dans ses auditions.

Ses propos sont maladroits.

Interpellent la présidente Christel Cariou.

« On peut se poser des questions sur votre attirance sexuelle pour les adolescentes et les jeunes femmes. »

Une précédente procédure, en 2014, avait été classée sans suite.

Une adolescente qu’il affirmait avoir rattrapée alors qu’elle allait tomber avait déposé plainte pour des attouchements.

« Je stresse et je ne sais pas m’exprimer », bredouille le prévenu.

Les faits ont été révélés fin 2016 par la victime, en proie à un mal-être profond alors que sa grand-mère, qu’elle considérait comme sa mère, venait de mourir.

À l’époque des faits, elle souffrait déjà de « carence affectives familiales » importantes, souligne Me Virginie Lambert, l’avocate de cette désormais toute jeune majeure.

« Oui, Monsieur, vous avez posé vos mains sur la poitrine d’une jeune fille de 10 ans qui n’avait rien demandé, et ça s’appelle une agression sexuelle !

Une gamine de dix ans en débardeur en plein été, pour lui, c’est un décolleté.

Il est en dehors des réalités.

Combien de victimes n’ont rien dit ? »

Elle réclame 4 000 € de dommages et intérêts.

Le prévenu souffle ostensiblement.

Le vice-procureur Bernard Lambert intervient sur le même ton.

« On ne va pas ergoter sur un attouchement du bout des doigts ou une caresse.

Ce qui m’interpelle, c’est qu’il n’a aucune empathie pour la victime. »

Il requiert une peine de « deux à trois ans » de prison avec sursis et mise à l’épreuve, obligation de soins, « qu’il comprenne au moins psychologiquement ».

Pour la défense, Me Alexandra Courtin tente de poser les mots que son client, « angoissé » n’a pu dire à la barre.

« Il se rend compte avec la mécanique judiciaire de la gravité des faits et de toute la honte qu’il va porter.

Il travaille, il est marié », précise-t-elle encore, jugeant sévère de requérir un suivi socio-judiciaire « pour un primo-délinquant ».

Le tribunal condamne Antonio à 15 mois de prison avec sursis.

Il devra indemniser la victime à hauteur de 2 500 €.

Source : La République des Pyrénées

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