Nevers | Condamné à de la prison avec sursis pour sa collection de vidéos et photos d’actes sexuels avec des enfants

L’homme a expliqué collectionner les images comme il collectionnerait des timbres.

Illustration. (shutterstock)

L’homme, décrit par l’expertise psychiatrique comme ayant un profil pédophile, aura collectionné plus de 800 vidéos et de 650 photos. Il n’écopera que de dix-huit mois de prison avec sursis et d’une mise à l’épreuve pendant trois ans.

Un sexagénaire nivernais a été condamné à dix-huit mois de prison avec sursis pour avoir collectionné des centaines de vidéos et images d’actes sexuels avec des enfants.

Plus de 800 vidéos et de 650 photos. Un Nivernais de soixante ans était poursuivi par le tribunal correctionnel de Nevers, mardi 3 décembre, pour détention et diffusion d’images pédopornographiques.

Il a été repéré par un opérateur internet qui a alerté la gendarmerie. Son matériel informatique a été saisi.

« Ce qu’on y découvre n’est pas joli à voir. Ce sont des fillettes dans toutes les positions sexuelles qu’on peut imaginer. Avec des adultes », détaille le président du tribunal, Éric Lenoury.

« Vous ne contestez pas, mais vous cherchez à minimiser les faits. C’est difficile à contester car la preuve existe. Vous dites que ça fait partie de vos fantasmes pornographiques ».

Son casier est vierge. L’homme n’a jamais fait parler de lui. Divorcé depuis bientôt vingt ans, père d’une jeune femme, il n’a jamais refait sa vie. Il est discret et travaille comme chef de projet.

À la barre, il est tout aussi discret. Trop, même, aux yeux du tribunal et de la procureure, qui lui demandent des explications.

« Ça vous faisait quoi, ces photos ?, interroge la procureure, Marie-Christine Woldanski.
– Je ne sais pas.
– Vous savez, mais c’est une question qui vous dérange. Est-ce que vous ressentiez un désir ? Est-ce que vous aviez une érection en regardant ces photos ?
– Plutôt en parlant sur les tchats.
– Qu’est-ce qui vous excitait dans ces discussions ? Vous n’avez pas fait de travail d’instrospection. C’est le moment de le faire. De quoi vous parliez ? Qu’est-ce que vous ressentiez ?
– Je ne peux pas.»

« On a quand même 813 vidéos. Il y a une sorte d’accumulation. On dirait que vous aviez des vidéos et que vous en cherchiez d’autres que vous n’aviez pas. » Marie-Christine Woldanski (procureure)

L’homme n’a pas entamé de suivi psychologique. Il dit vouloir le faire aujourd’hui.

« Pourquoi vous ne l’avez pas fait avant ?, demande la procureure.
– Je ne sais pas à qui m’adresser. Il y en a des dizaines.
– Vous allez voir un psychologue et il va vous orienter vers un confrère. On a quand même 813 vidéos. Il y a une sorte d’accumulation. On dirait que vous aviez des vidéos et que vous en cherchiez d’autres que vous n’aviez pas.
– Peut-être.
– On cherche des explications. »

L’expertise psychiatrique indique une immaturité affective, avec un profil pédophile, mais un risque d’agression d’enfant faible. Le tribunal craint tout de même un passage à l’acte.

« Concrètement, ces vidéos, ça signifie que des petites filles ont subi des agressions et des viols. Vous en avez bien conscience ? », lui demande l’un des assesseurs. « Oui », murmure l’homme.

Son avocate, Me Marie-Christine Châtaigner, le défend :

« Ce sont des comportements interdits, il en a parfaitement conscience, mais il ne se l’explique pas. Il a toujours affirmé que cette déviance était de l’ordre du fantasme et ne pas avoir d’attirance dans la rue quand il voit des enfants ».

Pour elle, seuls des soins et un suivi psychologique peuvent l’aider. Pas une condamnation.

Le tribunal ne l’a pas suivie et a condamné le sexagénaire a dix-huit mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve pendant trois ans, obligation de voir un psychologue, d’avoir un suivi socio-judiciaire avec injonction de soin pendant cinq ans. Son nom apparaîtra également au Fijais (fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes).

 

Source : lejdc.fr

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