Meaux | Laxisme judiciaire pour un récidiviste pédocriminel

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L’homme est déjà connu de la justice pour agression sexuelle sur mineur de 15 ans en 2003.
photo de la balance de la justice trônant
Un homme de 64 ans a fait des propositions sexuelles à un garçon âgé de 14 ans. Il a été jugé à la barre du tribunal correctionnel de Meaux, mercredi 25 janvier.

Pour occuper ses week-ends et ses vacances à l’été 2021, Kévin* accepte une proposition d’une habitante de Sainte-Aulde, connue de ses parents.

Chaque jour, pendant quelques heures, il aide au ramassage de l’herbe et à l’entretien des petits chemins de desserte dans un parc de la commune proposant la location de chalets en bois.

Il y fait la connaissance de Gérard*, un résident à l’année.

Malgré la différence d’âge, ils sympathisent et en arrivent à échanger leurs numéros de portables.

Une autre agression sexuelle sur mineur en 2003

Tout se passe bien les premières semaines, mais ensuite, Kévin a commencé à recevoir des SMS louches et insistants :

« As-tu envie ? Si tu as envie, viens ! Moi, j’ai envie de toi ! ».

Ne sachant comment faire comprendre à Gérard son refus de toute relation de cet ordre, Kévin hésite à retourner travailler.

À chaque présence, il s’arrange pour éviter de le rencontrer.

Pour autant, il ne se confie pas à ses parents.

C’est un message de Gérard adressé par erreur au père de Kévin qui déclenche tout :

« On peut se parler ? ».

Intrigué, il interroge son fils qui finit par tout révéler.

Alors, accompagné de sa mère, Kévin dépose plainte à la gendarmerie.

Il remet son téléphone aux gendarmes qui accèdent aux nombreuses sollicitations de Gérard et constatent la succession de refus sans ambiguïté de Kévin.

Une première vérification des fichiers leur permet de découvrir que Gérard est déjà connu de la justice pour agression sexuelle sur mineur de 15 ans en 2003.

Quand ils se présentent à son domicile champêtre, ils trouvent Gérard fortement alcoolisé et une lettre qui pourrait expliquer une tentative de suicide.

Ils le placent alors en garde à vue et le soumettent à une expertise psychiatrique qui conclut à un alcoolisme chronique et à une dangerosité possible envers lui-même.

Il s’alcoolise au quotidien

C’est un homme visiblement mal à l’aise, tremblant, à la voix hésitante et à l’élocution chevrotante, qui s’est présenté face aux magistrats.

Il a reconnu s’alcooliser au quotidien, surtout le soir, depuis le départ de sa dernière compagne, au rythme d’une bouteille d’alcool tous les deux jours :

« Je me sens complètement perdu. J’ai l’impression d’avoir tout raté ! ».

Un aveu d’échec qui a fait réagir la présidente d’audience :

« Alors, vous vous suicidez à petit feu !

Vous avez tous les stigmates de quelqu’un qui boit depuis longtemps ! ».

Ensuite, elle lui a demandé :

« Vous vous rendiez compte que vous mettiez un gamin en difficulté ? »,

question à laquelle il a répondu :

« Quand j’ai bu, je fais n’importe quoi.

Quand on n’est pas dans son état normal, on fait des choses sans savoir pourquoi ».

Puis, il a assuré qu’il n’aurait « jamais touché le garçon », affirmant que son appétence sexuelle s’orientait exclusivement vers les femmes.

Huit mois de prison avec sursis

Après une explication des termes juridiques employés pour qualifier les infractions reprochées à Gérard – corruption de mineur (volonté de pervertir la sexualité d’un mineur) et propositions sexuelles (envoi de messages),

il ne s’est pas apitoyé sur son sort et n’a pas mâché ses mots :

« Nous avons affaire à un pédophile ! ».

Les juges ont condamné Gérard à huit mois de prison avec sursis.

Ils lui ont imposé un suivi sociojudiciaire d’une durée de dix ans assortis d’une peine de trois ans d’emprisonnement en cas de non-respect.

Il devra se soumettre aux interdictions de contact avec la victime et d’activité avec des mineurs.

Son nom ira grossir la liste des délinquants sexuels (FIJAIS) pour la seconde fois.

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