Châteauroux | Un récidiviste de 23 ans condamné à 3 ans ferme pour le viol d’une adolescente de 13 ans

Un homme de 23 ans a été condamné après avoir eu des relations sexuelles avec une adolescente de 13 ans particulièrement fragile.

Hoquets de sanglots dans l’assistance tandis que le prévenu fond en larmes.

Le président, Pascal Almy, vient de décrire les premiers faits.

« En septembre, Carine a dû se faire avorter, l’analyse génétique prouvera que vous étiez le père… »

La nouvelle assomme la famille du prévenu présente dans les rangs du tribunal, vendredi matin.

Les faits deviennent concrets, dans toute leur dimension taboue.

La jeune fille en question, au moment des faits, a 13 ans.

Si l’homme a donné des explications en garde à vue, puis devant le juge d’instruction, il nie en bloc à la barre.

« Elles disent n’importe quoi, c’est pour détruire mon couple, par jalousie ! » rétorque-t-il ainsi au président alors que ce dernier lui expose les faits de deux mineures de 13 et 14 ans qui affirment que le prévenu a entretenu des conversations via Facebook, par caméra avec elles.

Il aurait tenté d’en embrasser une et aurait demandé à l’autre d’envoyer des photos de nu.

Il n’en démordra pas, il n’a rien fait.

« Regardez-moi ! » Le président le rappelle à l’ordre alors que le prévenu a le regard rivé sur sa famille.

Outre ces faits de contacts de mineures de moins de 15 ans sur Internet, il doit aussi répondre des faits de viol (Ndlr : “atteintes sexuelles” dans l’article d’origine …).

Les faits se sont déroulés à l’été 2016 ; Carine est la demi-sœur de sa compagne, elle a 13 ans.

Une première relation sexuelle a lieu, suivi de trois autres.

Auprès des forces de l’ordre et du juge d’instruction, le prévenu confesse des « fantasmes » sur les adolescentes.

« J’ai eu des pulsions. »

Revirement à l’audience.

« C’est elle, elle est venue, j’ai dit non, une fois, deux fois… »

L’homme est aujourd’hui incarcéré.

Il avait été condamné à trente mois de prison avec sursis pour agression sexuelle, par le tribunal pour enfants.

Sursis révoqué, l’homme n’a pas respecté ses obligations de soins.

Pour lui, l’adolescente a tout manigancé.

« Ce n’est pas la jeune fille parfaite mais aujourd’hui, elle est bel et bien victime », annonce Me Brice Tayon, avocat de la jeune fille.

Cette dernière est aujourd’hui placée par l’aide sociale, comme elle l’a été pendant cinq ans lorsqu’elle était jeune.

Fugue, tentative de suicide, décrochage scolaire, sa personnalité – comme son parcours affectif – est chaotique.

« Pour la première fois dans la maison, on s’intéressait à elle.

Il a profité de son âge et du passé de la victime. »

L’auditrice de justice qui prend la parole pour le parquet dénonce aussi le manque de prise en considération des faits par le prévenu.

« Il doit prendre ses responsabilités.

On aurait pu espérer, après sa première condamnation, que le travail soit fait. »

Des actes à assumer, une posture adulte à prendre : impossible pour l’avocate du prévenu, Me Aurélie Carré.

« Il a une immaturité affective.

Il ne parle qu’avec des ados parce que les femmes de son âge, c’est trop compliqué pour lui.

Lui, la seule chose qu’il prend en compte, c’est de savoir si elle est consentante. »

Seulement, même avec consentement, la relation entre un adulte et une mineure de moins de 15 ans est interdite.

L’homme a été déclaré coupable, condamné à trois ans de prison et trois ans de suivi socio-judiciaire, assortis d’une injonction de soin et d’une inscription au fichier des délinquants sexuels.

Aziliz Le Berre

Source : La Nouvelle République

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