Philippines | Le pasteur Apollo Quiboloy devant la justice pour crimes sexuels
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 28/09/2024
- 16:16
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Actualisation du 28 Septembre 2024:
Les troubles connexions politiques du pasteur évangéliste aux 7 millions d’adeptes à travers le monde et criminel sexuel Apollo Quiboloy, 74 ans.
Cet “élu” a été arrêté dimanche 8 septembre à Davao (sud), après deux semaines de chasse à l’homme.
Célèbre dans son pays natal, ce prédicateur télévangéliste est notamment un proche de l’ancien président Rodrigo Duterte.
Le feuilleton de sa traque a mobilisé près de 2 000 policiers et passionné l’archipel.
Dimanche 8 septembre, le pasteur évangélique Apollo Quiboloy, 74 ans, sous le coup d’un mandat de recherche aux États-Unis pour crimes sexuels et contrebande d’argent, a été arrêté à Davao, dans le sud des Philippines, après deux semaines de cavale.
Inculpé pour des faits de « maltraitance d’enfants, agressions sexuelles et traite qualifiée d’êtres humains » par un tribunal de Manille, où il a été transféré par avion militaire en attendant son procès, le septuagénaire a conservé des liens étroits avec la famille de l’ancien président Rodrigo Duterte, dont il passait pour être le conseiller spirituel.
Quelle était la nature précise de ses liens avec l’ex-chef d’État, connu pour son anticléricalisme et ses innombrables bras de fer avec l’Église catholique – l’une des seules institutions qui avaient osé élever la voix, durant son mandat entre 2016 et 2022, contre ses dérives autoritaires ?
« Il est très possible qu’il ait justement présenté Apollo Quiboloy comme son directeur spirituel pour attaquer indirectement l’Église, en cherchant à montrer par là qu’elle n’est plus la directrice des consciences ici », envisage auprès de La Croix un prêtre de Manille, bon connaisseur du paysage religieux philippin.
« Véritable empire »
« Avec Duterte, tout est de toute façon très politique. C’est un opportuniste, qui sait adapter son discours en fonction des positions de ses interlocuteurs. Il avait par exemple dit une fois qu’il s’était converti à l’islam… Apollo Quiboloy, extrêmement riche, l’a certainement soutenu financièrement d’une manière ou d’une autre dans sa course politique », poursuit ce responsable religieux.
Non sans rappeler que le pasteur, dont les circonstances d’arrestation demeurent « floues », possède aujourd’hui « un véritable empire » dans l’archipel, où il détient de nombreuses propriétés.
Né en 1950 dans une famille évangélique de Davao, Apollo Quiboloy avait fondé en 1985 aux Philippines une communauté rédemptoriste, l’Église du Royaume de Jésus-Christ (KOJC), au sein de laquelle il s’autoproclamait le « Fils désigné de Dieu » et le « Propriétaire de l’univers ».
Il a affirmé avoir rencontré à plusieurs reprises « le Seigneur ».
Dans le troisième pays le plus catholique au monde (ils représentent 80 % de la population), son discours a essaimé, au point de fédérer aujourd’hui près de six millions d’adeptes à travers le monde.
Autre élément troublant, Quiboloy a nommé en mars dernier l’ancien président Duterte administrateur des propriétés du complexe KOJC.
Lourdes accusations
En novembre 2021, le ministère américain de la justice avait inculpé Apollo Quiboloy et deux autres hommes, pour des faits d’exploitation sexuelle de jeunes filles et jeunes femmes, âgées de 12 à 25 ans.
D’après l’acte d’accusation, le charismatique télévangéliste les aurait contraintes à avoir, entre 2002 et 2018, des relations sexuelles avec lui sous peine sinon de « damnation éternelle », après les avoir fait venir outre-Atlantique en les recrutant comme assistantes personnelles.
Les autorités américaines ont par ailleurs établi que certaines d’entre elles avaient été chargées de collecter des fonds, pour subvenir au « train de vie luxueux » des responsables de l’Église.
En février dernier, dans un message diffusé sur sa chaîne de télévision Sonshine Media, Apollo Quiboloy – qui a toujours nié en bloc ces accusations et clamé son innocence – avait déclaré se cacher par crainte d’un « enlèvement ou d’un assassinat » de la part des gouvernements américain et philippin.
La justice de son pays natal a en effet aussi lancé des poursuites contre lui, pour des soupçons de violences sexuelles commises contre des membres de sa communauté.
Devant la presse locale, l’actuel président des Philippines, Ferdinand Marcos Jr., a déclaré lundi 9 septembre que le célèbre prédicateur ne bénéficierait d’ « aucun traitement spécial » sur le plan judiciaire, en dépit de son puissant entregent avec des représentants politiques de l’opposition.
Dans le pays, deux législateurs ont par ailleurs réclamé l’ouverture d’une autre enquête pour faire la lumière sur le rôle éventuel qu’auraient pu jouer Rodrigo Duterte et sa fille, Sara Duterte – actuelle vice-présidente des Philippines –, dans la fuite d’Apollo Quiboloy ces dernières semaines.
Actualisation du 10 septembre 2024:
Des milliers d’agents de la police philippine ont pris d’assaut un gigantesque complexe religieux où se cacherait Apollo Quiboloy, 74 ans, un énième autoproclamé “fils de Dieu” et chef d’un mouvement sectaire évangélique ( désolé pour le pléonasme…) “Le Royaume de Jésus-Christ” qui compte 7 millions d’adeptes.
Il est accusé, entre autres multiples crimes, de viols commis sur des victimes âgées de 12 à 25 ans.
Lui et ses complices, sans doute des “cousins de Dieu”, encourent 30 ans de prison.
Il clame son innocence et parle de complot ourdi par… Satan.
Une impasse a éclaté aux Philippines alors que des milliers de policiers se sont rendus dans un vaste complexe religieux à la recherche d’un pasteur influent accusé de trafic sexuel d’enfants, entre autres crimes.
La police affirme qu’elle ne quittera pas le complexe tant qu’elle n’aura pas retrouvé le gourou Apollo Quiboloy,
Il se cacherait dans son complexe de 30 hectares, qui abrite une quarantaine de bâtiments, dont une cathédrale, une école et même un hangar.
Les autorités sont à la recherche de M. Quiboloy depuis des mois.
Il a déclaré qu’il “ne serait pas attrapé vivant”.
La police a effectué une descente dans le complexe du Royaume de Jésus-Christ (KOJC) dans la soirée du 24 août.
Elle a du utiliser des gaz lacrymogènes contre les adeptes de Quiboloy « indisciplinés et violents », a déclaré la major Catherina dela Rey, porte-parole de la police de Davao,
Des centaines de partisans de M. Quiboloy ont bloqué des parties d’une autoroute principale pour tenter de perturber la circulation vers le complexe.
Ils clament son innocence, affirmant que les allégations portées contre lui sont fabriquées de toutes pièces.
Un adepte de la secte évangélique est décédé d’une crise cardiaque lors du raid policier.
“La police pense que M. Quiboloy se cache dans un bunker souterrain grâce à un équipement censé être capable de détecter les personnes derrière les murs en fonction de leur rythme cardiaque”, a déclaré le major dela Rey.
Le KOJC de M. Quiboloy prétend compter sept millions d’adeptes et il a développé son ministère à travers la télévision, la radio et les médias sociaux.
Il exerce également une influence politique et sert de conseiller spirituel à l’ancien président Rodrigo Duterte, dont la famille dirige la politique de la ville de Davao.
Depuis la démission de M. Duterte en 2022, les autorités ont émis des poursuites judiciaires contre Quiboloy.
Il est accusé d’avoir trafiqué ses partisans vers les États-Unis pour solliciter des dons pour de fausses œuvres caritatives.
Il a déclaré que le « diable » était à l’origine de ses déboires juridiques.
Il a également déclaré qu’il ne souhaitait pas que le Federal Bureau of Investigation (FBI) des États-Unis « se mêle » de son affaire.
Quiboloy a déclaré en avril qu’il se « préservait » en se cachant des autorités.
“Je ne me cache pas des accusations parce que je suis coupable. Ce n’est pas vrai. Je me protège simplement”, a-t-il déclaré.
Pendant la pandémie de COVID-19, Quiboloy avait affirmé sur sa chaîne YouTube en 2021, que l’émergence de la variante Omicron était causée par ses poursuites judiciaires aux États-Unis et par les critiques négatives du public.
Il a affirmé que le virus s’arrêterait si les poursuites à son égard étaient abandonnées.
Qui est Apollo Quiboloy ?
Il est le chef du “Royaume de Jésus-Christ”, une secte évangélique qui prétend compter 7 millions d’adeptes.
Il affirme avoir entendu Dieu lui murmurer « Je t’utiliserai » alors qu’il assistait à un événement organisé par le pasteur évangélique américain Billy Graham en Corée du Sud en 1973. Cela l’a conduit à créer le KOJC à Davao, aux Philippines, en 1985.
M. Quiboloy prêche depuis une table en verre face à des photographies géantes de son domaine luxuriant au sommet d’une colline appelé le « Jardin d’Eden restauré ».
Lorsqu’il n’est pas à Davao, il est vu voyageant à bord de son jet privé.
Son ascension vers une notoriété nationale a reflété celle de M. Duterte. Tous deux ont débuté à Davao, où l’ancien président était maire.
Lorsque Duterte a été élu président en 2016, la notoriété de Quiboloy a encore augmenté. Mais cela a commencé à diminuer lorsque M. Duterte a quitté ses fonctions en 2022.
En dehors de son alliance avec Duterte, Quiboloy a également acquis une influence considérable en soutenant des hommes politiques lors d’élections.
Aux Philippines, les dirigeants des organisations religieuses et des sectes acquièrent un pouvoir politique lorsqu’ils ordonnent à leurs partisans de voter en bloc, affirment les analystes.
Les compétitions électorales peuvent devenir si féroces que certains candidats pensent que le soutien de dirigeants comme Quiboloy pourrait faire ou défaire leur campagne.
“La politique aux Philippines est avant tout un exercice moral. Par conséquent, les électeurs se tournent vers leurs chefs religieux pour obtenir des conseils”, a déclaré le politologue Cleve Arguelles à BBC News.
Quelles sont les charges retenues contre lui ?
En 2021, le ministère américain de la Justice (DOJ) a inculpé Quiboloy de trafic sexuel d’enfants, de fraude et de coercition et de contrebande d’argent liquide.
Le FBI a déclaré qu’il trafiquait des filles et des femmes des Philippines vers les États-Unis, où elles étaient obligées de solliciter de l’argent pour une fausse œuvre de bienfaisance.
Il a également demandé à ses assistantes personnelles, appelées « pastorales », d’avoir des relations sexuelles avec lui, a indiqué le FBI.
En janvier 2022, le FBI a publié un avis de recherche.
En mars 2024, le ministère de la Justice des Philippines a, à son tour, déposé des accusations de traite d’êtres humains et de harcèlement sexuel contre Quiboloy, pour avoir prétendument violé une adolescente en 2011.
Actualisation du 9 Septembre 2024:
Philippines – USA : Les Philippines “n’envisagent pas” à ce stade d’extrader Apollo Quiboloy, 74 ans, un pasteur philippin évangéliste aux 7 millions d’adeptes recherché par les Etats-Unis pour agressions sexuelles d’enfants et de jeunes femmes, a déclaré lundi le président Ferdinand Marcos après l’arrestation du suspect.
Apollo Quiboloy, “fils de Dieu” autoproclamé et qui était le conseiller spirituel de l’ancien président Rodrigo Duterte, a fondé aux Philippines la secte nommée Royaume de Jésus-Christ (KOJC).
À la suite d’une chasse à l’homme, le pasteur a été arrêté avec quatre membres de sa secte au siège de l’organisation dans la ville de Davao (sud), après des négociations entre ses représentants, la police et l’armée.
“A l’heure actuelle, nous n’envisageons pas l’extradition. Nous nous concentrons sur les plaintes déposées aux Philippines” a déclaré le président philippin à des journalistes, en marge d’une conférence à Manille.
Les autorités philippines n’ont pas indiqué si les Etats-Unis avaient réclamé l’extradition de M. Quiboloy, âgé d’au moins 74 ans selon le Federal Bureau of Investigation (FBI).
En novembre 2021, le ministère américain de la Justice avait inculpé Apollo Quiboloy et deux autres hommes pour exploitation sexuelle de jeunes filles et jeunes femmes, âgées de 12 à 25 ans, entre 2002 et au moins 2018.
Selon l’acte d’accusation, le pasteur les avait fait venir aux Etats-Unis comme assistantes personnelles avant de les forcer à avoir des relations sexuelles avec lui sous peine d’une “damnation éternelle”.
Actualisation du 8 Septembre 2024:
Après 2 semaines de chasse à l’homme, les Philippines arrêtent Appolo Quiboloy, 74 ans, le pasteur évangélique autoproclamé “Fils de Dieu”, gourou de la secte “Le Royaume De Jésus-Christ” aux 7 millions d’adeptes et proche de l’ancien président Duterte.
Il était recherché par les États-Unis pour trafic sexuel d’enfants.
« Apollo Quiboloy a été arrêté », a déclaré le ministre Benjamin Abalos sur sa page Facebook officielle, sans donner plus de détails.
Le pasteur réputé proche de l’ex-président Rodrigo Duterte a également été inculpé de trafic d’êtres humains par un tribunal philippin.
Apollo Quiboloy, « fils de Dieu » autoproclamé était le conseiller spirituel de l’ancien président Rodrigo Duterte.
Il a fondé aux Philippines la secte nommée Royaume de Jésus-Christ (KOJC).
Exploitation sexuelle de femmes de 12 à 25 ans
Nicolas Torre, le chef de la police régionale qui a dirigé les opérations pour le retrouver au siège de la secte dans la ville de Davao (sud), a confirmé son arrestation lors d’une conférence de presse.
Quelque 2 000 policiers avaient été déployés au siège de la secte le 24 août pour faire appliquer un mandat d’arrêt.
Nicolas Torre n’a cependant donné aucun détail concernant les circonstances de son arrestation.
« Il s’agit d’un effort concerté de la part de toutes les personnes impliquées », a-t-il seulement indiqué.
« Soyons fiers, aujourd’hui nous avons fait notre travail », a-t-il dit.
En novembre 2021, le ministère américain de la Justice avait inculpé Apollo Quiboloy et deux autres hommes d’exploitation sexuelle de femmes âgées de 12 à 25 ans, entre 2002 et au moins 2018.
Article du 10 mars 2023:
Le pasteur évangélique Apollo Quiboloy 74 ans, le”fils de Dieu” autoproclamé, qui était le conseiller spirituel de l’ex-président M. Duterte, a fondé aux Philippines la secte nommée Royaume de Jésus-Christ (KOJC).
Le ministère américain de la Justice l’avait inculpé en novembre 2021 avec deux autres hommes d’exploitation sexuelle de femmes âgées de 12 à 25 ans, entre 2002 et au moins 2018.
Au total, 9 personnes faisaient l’objet d’accusations dans cette affaire dont 3 avaient été arrêtées aux Etats-Unis au moment de son annonce.
“Nous avons étudié l’affaire de manière approfondie et il a été démontré que le pasteur Apollo Quiboloy et ses collègues doivent en répondre”, a dit M. Remulla, ajoutant:
“Nous savons tous qu’il est difficile d’engager des poursuites lorsque les accusés occupent des positions de pouvoir”
Les accusations de crimes sexuels, punis de jusqu’à 30 ans de prison, seront portées devant un tribunal de Davao (Sud) où est basée la KOJC, a-t-il expliqué.
Le pasteur et cinq autres accusés seront également poursuivis chacun devant un tribunal de Manille pour trafic d’êtres humains et agressions contre des enfants, a-t-il précisé, indiquant qu’il demanderait à la Cour suprême de transférer le procès pour crimes sexuels à Manille.
L’AFP a déposé une demande de commentaire auprès de la KOJC.
Selon l’acte d’accusation du ministère américain de la Justice en 2021, le pasteur, âgé alors de 71 ans, avait fait venir aux Etats-Unis “des filles et des jeunes femmes” comme assistantes personnelles avant de les forcer à avoir des relations sexuelles avec lui sous peine d’une “damnation éternelle”.
Certaines devaient ensuite récolter de l’argent pour financer le “mode de vie fastueux” des dirigeants du groupe dont Apollo Quiboloy, avait à l’époque indiqué le ministère américain.
Apollo Quiboloy possédait de vastes résidences à Hawaï, à Las Vegas et dans une banlieue huppée de Los Angeles.
En février, dans un message audio posté sur la chaîne YouTube de sa télévision Sonshine Media, M. Quiboloy a annoncé se cacher par peur d’”un enlèvement ou un assassinat” de la part des gouvernements américain et philippin.
Les Etats-Unis n’avaient pas demandé son extradition jusqu’à la fin de la semaine passée mais M. Remulla a évoqué la possibilité que ce soit fait plus tard.
“Si nous lançons les poursuites seulement après la demande d’extradition, nous pourrions être accusés de la retarder”, a-t-il expliqué.
Interrogé lundi par l’AFP, un porte-parole de l’ambassade américaine aux Philippines a renvoyé toute demande concernant cette affaire au ministère américain de la Justice qui n’a pas répondu dans l’immédiat a une demande de commentaire.
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