Chartres | Un homme condamné pour détention et diffusion d’images pédopornographiques

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Pédocriminel En liberté

Il va aussi avouer avoir utilisé des images de sa propre nièce et filleule de 12 ans.
Illustration | Tribunal Judiciaire de Chartres
Ce lundi 28 mars, le tribunal de Chartres doit juger un homme accusé d’avoir diffusé des images pédopornographiques, avec des montages utilisant le visage de sa nièce.

Actualisation du 30 Mars 2022:

Il était l’homme de confiance, le parrain modèle, affectueux, attentionné.

Et puis un beau jour les proches de cet homme le découvrent sous un pseudonyme, Sora7580, dévoilé par les enquêteurs de l’Office central pour la répression des violences aux personnes, saisis par leurs homologues d’Australie traquant la pédocriminalité.

L’adresse IP de l’ordinateur de cet homme lâche une adresse, en Eure-et-Loir à quelques kilomètres de Chartres.

Le tribunal judiciaire l’a jugé ce lundi 28 mars 2022, avec le sentiment que son interpellation est arrivée à temps, avant un passage à l’acte.

Grâce à une cyber-infiltration

Le quadragénaire, cadre dans une entreprise des Hauts-de-Seine, est poursuivi pour détention d’images de mineurs présentant un caractère pornographique; diffusion de ces images; consultation habituelle d’un service de communication au public en ligne mettant à disposition de telles représentations de mineurs mais également utilisation, conservation ou divulgation de documents ou enregistrements portant sur des paroles ou images à caractère sexuel et obtenu par une atteinte à l’intimité de la vie privée d’autrui.

Les faits incriminés se passent du 23 juillet au 30 décembre 2019.

Un cyber-enquêteur australien s’infiltre dans les nombreux sites connus pour héberger des profils de pédophiles.

Il parvient à des échanges avec des prédateurs sexuels et notamment l’un d’eux, se cachant derrière le pseudonyme Sora7580.

Les Australiens transmettent le dossier à leurs collègues français qui remontent jusqu’à cet homme en Eure-et-Loir.

Dans son ordinateur, aucun doute, ils y découvrent 166 fichiers montrant des jeunes filles mises en scène dans des postures pornographiques.

La teneur des messages trouvés sur sa messagerie corrobore l’ensemble.

« C’est horrible ce que j’ai fait »

Le prévenu reconnaît que « c’est horrible » ce qu’il a fait.

Il évoque « un contexte personnel de frustrations, d’immaturité »:

“Durant ma période de détention j’ai été mis devant le fait que quelque chose n’allait pas depuis longtemps et j’ai voulu des soins pour éviter un passage à l’acte et mettre des mineurs en danger.

J’ai lu des ouvrages de Roland Coutanceau, vu des reportages de l’Ange bleu… je suis désolé pour tout le mal que j’ai pu faire.”

Car de ce monde virtuel à une criminalité réelle il y a une frontière ténue.

L’homme se défend, estimant « qu’au plus profond de moi je pense que je ne passerai jamais à l’acte ».

Douze mois ferme avec aménagement de peine

Le tribunal a suivi les réquisitions en condamnant le quadragénaire à douze mois de prison ferme avec aménagement de peine à domicile, obligation de soins, d’indemnisation des parties civiles, interdiction de contact avec la victime mineure mais également d’avoir une activité en contact avec des mineurs durant cinq ans, suivi socio-judiciaire durant cinq ans.

Les scellés lui ont été confisqués et il est inscrit au fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles et violentes.

Pour leur préjudice moral l’enfant et sa mère vont être indemnisées à hauteur de 5000 et 3000 euros ainsi qu’au remboursement des frais engagés (suivis psychologiques, déplacements…).

 

Article du 28 Mars 2022:

C’est un profil de prédateur sexuel qui fait froid dans le dos.

Surtout lorsque l’on sait qu’il n’hésitait pas à faire des montages ignobles pour assouvir ses fantasmes.

Ce lundi 28 mars 2022, un homme de 41 ans a rendez-vous avec le tribunal judiciaire de Chartres (Eure-et-Loir), il est poursuivi pour la détention et la diffusion d’images pédopornographiques sur Internet.

Derrière ces qualifications pénales, se cachent les habitudes de dérives inquiétantes.

A l’autre bout du monde

L’affaire a commencé à plus de 15 000 kilomètres de l’Eure-et-Loir, en septembre 2019.

La police australienne mène une opération d’infiltration sur un site fréquenté par des pédophiles.

Les agents isolent un utilisateur répondant au pseudonyme de « Sora7580 ».

Il dispose de plusieurs albums contenant des photographies montrant des enfants.

Une source précise:

« Certaines avaient été clairement prises dans la rue, des parcs, des supermarchés ou des transports ; à l’insu des enfants et de leurs parents. D’autres étaient clairement à caractère sexuel »

Des enfants et sa nièce de 12 ans

Les policiers australiens, ayant noté que l’adresse IP était localisée en France, vont donner l’affaire à l’Office central pour la répression des violences aux personnes.

Les enquêteurs français vont se rendre dans un petit village situé à une vingtaine de kilomètres de Chartres.

Ils vont immédiatement placer en garde à vue le quadragénaire et saisir l’ensemble de son matériel informatique.

Au fil des auditions, cet ingénieur de profession va confesser son penchant pour les enfants ; d’abord les adolescentes puis les plus jeunes, dès 6 ans.

Des montages pour « alimenter son fantasme »

Il va aussi avouer avoir utilisé des images de sa propre nièce et filleule de 12 ans.

Il récupérait la partie de son visage pour faire un montage grossier sur des corps d’enfants nus.

Il a alors expliqué que ça alimentait son fantasme, une sorte d’excitation malsaine qu’il ressentait face à ces images.

La proximité familiale de cette victime identifiée va interroger.

L’homme serait-il allé plus loin ?

De l’enquête, il résulte qu’il se serait contenté de massages dans le dos, descendant parfois trop bas.

Les investigations vont démontrer que l’homme s’était intéressé à des proches, comme la fille de son propre patron.

Dans le parc du château de Nogent-le-Roi

Un informateur précise:

« Il aurait aussi utilisé une application spéciale, rendant l’écran de son téléphone noir pour ne pas que l’on voit qu’il faisait des photos, comme dans le parc du château de Nogent-le-Roi »

Pour se justifier, l’homme a exprimé sa solitude, la relation platonique qu’il entretenait avec sa compagne.

« Il s’était alors lancé dans ces activités perverses, avec l’idée de se créer une fausse famille et une conjointe plutôt dévergondée. Il a convenu qu’il était pervers, malsain et dégueulasse, selon ses propres termes. »

Jusqu’à présent, il était inconnu de la justice.

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