Chadrac | Le grand-père reconnu coupable de viols incestueux violait également ses filles

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La petite fille était âgée de 6 à 10 ans au moment des faits, lui de 67 ans
Mardi, un Chadracois de 81 ans comparaissait à la barre du tribunal, sous les yeux de sa victime, une jeune femme de 20 ans. Et son unique petite-fille.

« Quand on vous voit, on ne se méfie pas… »

Celui qui faisait face à la présidente du tribunal mardi, est un homme aux cheveux blancs et à l’allure frêle, âgé de 81 ans.

L’homme est père de trois filles, ancien militaire, fonctionnaire, éleveur puis ouvrier. Nul n’imaginait ce qui se passait derrière sa porte pour l’enfant : entre 2007 et 2011, elle a été victime d’attouchements sexuels.

La petite fille était âgée de 6 à 10 ans au moment des faits, lui de 67 ans.

La victime a révélé les faits en 2017, au retour d’un repas de chez les grands-parents, ses parents lui reprochant son attitude irrespectueuse envers eux. Elle s’est livrée dans une lettre dans laquelle elle a décrit ce qu’elle avait subi « le mercredi, lorsqu’elle allait dormir chez son grand-père dont la femme travaillait encore ».

Elle dénonçait des attouchements, mais aussi des agressions sexuelles, des faits de viol.

Ces révélations, et la plainte de la jeune victime en 2018, ont fait éclater un terrible secret de famille : deux de ses filles – les tantes de la victime – avaient elles aussi subi des faits de nature sexuelle de la part du grand-père incestueux.

La présidente du tribunal, au cours des auditions, a souligné :

« Les révélations de vos filles vont faire trembler les murs ! »

En effet, chacune dénonçait des faits de viol – désormais prescrits. Seule la mère de la jeune victime a été épargnée.

En 2019, l’homme, sans antécédent judiciaire, a été mis en garde à vue. Il reconnaissait les « caresses », niant l’avoir forcée et contestant le viol.

Mardi après-midi, l’octogénaire qui se définit comme un « grand-père gâteau » , restait sur sa version concernant ces faits. Il lançait :

« Sinon je m’en souviendrais ! »

La présidente ironisait :

« C’est parce que c’est plus grave pénalement que vous ne la reconnaissez pas, alors que vous la reconnaissez sur vos filles ? »

Il avançait :

« Peut-être, à la rigueur, mon sexe est arrivé à la hauteur de son visage… »

La présidente rétorquait :

« Il va falloir être sérieux ! »

À la barre, il reconnaissait une fois de plus les attouchements sexuels :

« Le reste, non ».

Il maintenait ses déclarations devant le tribunal, ne jugeant « pas malsain » ses gestes pourtant déplacés envers l’enfant, avant d’évoquer finalement « une connerie ».

À la lecture glaçante des viols racontés par ses filles lors de leurs auditions, l’homme balbutiait :

« C’est arrivé comme ça… ».

La présidente lâchait :

« Ça ne vous empêche de dormir au moins ? »

Il souffle :

« Depuis 3 ans ».

La juge remarquait :

« Ah oui ! Depuis la procédure donc… »

L’expertise psychologique a confirmé « le déni » du prévenu, soulignant qu’il aurait :

« Besoin d’un contrôle permanent pour maîtriser ses pulsions ».

La jeune victime, en faculté à l’extérieur du département, se prépare à une carrière dans l’enseignement. Elle est restée sur ses positions, assurant que ça allait :

« Plus loin que des attouchements ».

Pour la partie civile (elle et sa famille) :

« Les faits sont sordides. Ses dénégations sont d’un intérêt bien compris. C’est un homme pervers », déclarait le conseil en demandant une peine de prison.

« On ne doit pas toucher à un enfant, a rappelé dans ses réquisitions le procureur. Vous allez juger un viol, pas une simple agression sexuelle. À partir du moment où on ne peut s’empêcher, on est un prédateur pédophile, qui a arrêté de violer ses enfants quand elles ont été réglées. »

Et de requérir 5 ans de prison ferme dont 2 ans avec sursis ; l’incarcération étant « la seule alternative pour lui faire comprendre la gravité de ses actes ».

Dans sa plaidoirie, l’avocate du prévenu arguait que son client « n’était pas qu’un prédateur, mais un homme », critiquant les conclusions des expertises psychologiques et psychiatriques. Quant à l’octogénaire, dernier à parler, il a seulement relevé ses difficultés à s’exprimer en public. Il a été condamné à 5 ans de prison dont 2 ans avec sursis et a passé sa première nuit en prison mardi.

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