Vannes | Pas de prison pour le papa pédocriminel en raison de l’ancienneté des faits…

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Pédocriminel En liberté

“Le prévenu essaie aujourd’hui de rejeter la responsabilité de ses actes sur sa fille”
photo d'une fillette de dos avec son nounours
Un père comparaissait, jeudi 20 janvier, au tribunal de Vannes. Il était poursuivi pour agression sexuelle sur sa fille, alors enfant. Des faits qui durèrent plusieurs années.

« Cette agression sexuelle s’est déroulée sur plusieurs années. Il me caressait la poitrine et le sexe lorsque nous regardions la télé, mais aussi dans le lit parental. Je l’admirais car c’était mon père. Mais c’était à lui de me dire que tout ceci était mal, car il était éducateur spécialisé auprès d’enfants. Je ne savais pas comment lui dire non. Il me harcelait aussi par des blagues lourdes ou en errant nu devant moi dans la maison. J’ai eu des conséquences psychologiques qui n’ont cessé que quand j’ai quitté la demeure familiale pour mes études. Mais il m’a fallu trente ans pour dénoncer ces faits que mes parents ont toujours refusé de reconnaître ».

Ce jeudi 20 janvier, en pleurs à la barre du tribunal de Vannes, celle qui, à 40 ans, est désormais mère de famille, évoque son passé – quand elle était une fillette de 10 ans – avec son père aujourd’hui poursuivi pour agression sexuelle incestueuse.

Sans avocat, le prévenu, aujourd’hui âgé de 71 ans, se défend seul, en rejetant les faits reprochés :

« Notre fille n’avait pas de bonnes relations avec sa mère. Elle préférait venir me voir dans ma chambre pour discuter. Mais un jour, alors qu’elle avait 10 ans, elle est venue toute nue. Je lui ai demandé de s’habiller. Je ne l’ai jamais caressée sexuellement, ce n’était que des câlins d’un père. À partir de ce moment, nos relations se sont distendues. Tout ce qui est raconté aujourd’hui me dépasse ».

Son expertise psychologique le décrit comme « sûr de lui, psychorigide et manipulateur, n’éprouvant ni regret, ni compassion ».

L’avocate de la victime souligne les conséquences de ces faits :

« Elle a longtemps vécu avec des idées suicidaires, ses relations ont été compliquées avec les hommes. Elle doit toujours suivre des soins ».

Pour la procureure :

« Le prévenu essaie aujourd’hui de rejeter la responsabilité de ses actes sur sa fille, alors qu’elle a su parfaitement révéler le mécanisme de l’inceste, avec un père profitant de l’absence de sa femme pour caresser sa fille, en lui faisant croire que c’était de l’amour paternel. »

Le tribunal a condamné le père à trois ans de prison avec sursis « compte tenu de l’ancienneté des faits » ; il devra également verser 8 000 € à sa fille pour son préjudice.

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