Castelsarrasin | Un pédocriminel séropositif condamné à 4 ans ferme pour agressions sexuelles sur 3 mineurs de 7 à 11 ans

Condamné à quatre ans ferme, le quadra, en détention provisoire depuis juin dernier, a regagné sa cellule à l’issue de son jugement.

Poursuivi pour plusieurs agressions sexuelles sur trois mineurs de 7 à 11 ans, un pédophile castelsarrasinois de 42 ans, séropositif, a été condamné à quatre ans ferme et à dix ans de suivi sociojudiciaire, mardi, devant le tribunal correctionnel de Montauban.

Les yeux rivés au sol, Yannick Pefourque, 42 ans, jugé mardi pour une série d’agressions sexuelles commises entre 2015 et 2016, à Castelsarrasin, sur de jeunes mineurs, a été peu disert sur ce qui l’a conduit à passer à l’acte.

«Une pulsion», lâchait laconiquement le Castelsarrasinois, dont le casier judiciaire était étrangement vierge.

Un fait qui contrastait avec le prévenu précédent, Thomy Ginestet, un autre pédophile, qui, à 28 ans, cumulait déjà neuf condamnations, dont cinq pour viols et agressions sexuelles sur des fillettes (notre édition d’hier).

«Il est séropositif et il le sait»

Plus grave encore que les faits que détaillait le président Philippe Colson, c’est le danger sanitaire du prévenu.

«Il est séropositif et il le sait», certifiait le ministère public Pierre Vignolles.

«Il y a ces trois nuits où il tente de pénétrer Lucas (le prénom a été changé) qu’il accueille régulièrement chez lui.

Mais il y a surtout l’attente interminable pour les parents : savoir si leur enfant de 9 ans a été contaminé, Yannick Pefourque n’ayant pas mis de préservatif lors de ces agressions sexuelles», plaidait Me Jessica Chefaroudi.

Des mots insoutenables pour la mère de la jeune victime qui s’écroulait en larmes.

Il était le parrain du plus jeune

Profitant encore de la proximité des enfants d’un couple d’amis, le prévenu ne s’était pas arrêté là.

«Mes clients se sentent d’autant plus coupables que cet homme, que leurs enfants appelaient «tonton Yannick», était le parrain du plus jeune», tempêtait l’ancien bâtonnier Jean-Louis Pujol.

Surpris par la mère de famille alors qu’il était sous la couette avec ses deux garçonnets nus, le prévenu reconnaissait les faits sans difficulté.

Des réponses qui ne satisfaisaient guère le vice-procureur Pierre Vignolles qui n’épargnait pas le mis en cause.

«Cela m’a pris d’un coup», dit-il.

«Tout démontre le contraire dans son parcours», assurait le magistrat, rappelant que ses deux compagnons avaient 15 ans alors que lui en avait 28 et 36 ans à l’époque.

Le ministère public évoquait aussi deux autres infractions : la découverte de photos pédopornographiques dans l’ordinateur du pédophile.

«On n’a pas affaire à de la photo d’art, il s’agit de viols d’enfants.

Il baigne là-dedans !»,

Tonnait Pierre Vignolles, qui requérait sept ans ferme.

«Il a été victime d’agressions sexuelles»

Des réquisitions qui ne laissaient pas de marbre l’avocate de la défense, Me Lætitia Nicaud, qui plaidait longuement, racontant les difficultés personnelles et le passé de son client.

«Il a été victime, lui aussi, par deux fois, d’agressions sexuelles», rappelait-elle.

Après une longue interruption, le tribunal livrait son verdict, identique à la première affaire : quatre ans ferme avec mandat de dépôt à l’issue de l’audience, assortis de dix ans de suivi sociojudiciaire, le maximum prévu par la loi.

«Si vous ne le respectez pas, lui enjoignait le président Colson, vous encourez sept de détention supplémentaire.»

Quelques secondes plus tard, dans les couloirs qui devaient le conduire au véhicule de l’administration pénitentiaire, les cris aigus du prévenu qui s’effondrait en larmes contrastaient avec les sourires et les baisers adressés par ses proches à l’une des victimes…

Max Lagarrigue.

Source : La Dépêche

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