Canada | Un ex-raëlien de 66 ans plaide coupable de multiples abus sexuels sur une adolescente de 11 ans, les faits ont eu lieu entre 1988 et 1995 “dans le respect des valeurs du mouvement raëlien”

Un ancien membre du Mouvement raëlien, Camil Renaud, a renoncé à se défendre seul dans un procès prévu pour cinq jours et a décidé de reconnaître sa culpabilité à quatre chefs d’accusation en matière sexuelle sur une adolescente.

Camil Renaud. Photo La Tribune

Camil Renaud était accusé de contacts sexuels, d’incitation à des contacts sexuels, à de l’exploitation sexuelle et de corruption des mœurs entre janvier 1988 et 1995.

Contre toute attente, l’homme de 66 ans a plutôt enregistré des plaidoyers de culpabilité à quatre des cinq chefs (le 5e a été retiré), a reconnu les faits et a plaidé coupable sans aucune pression ni promesse devant le juge Michel Boudreault, de la Cour du Québec.

Avant que les procédures ne s’amorcent dans la salle 2,07 du Palais de justice de Chicoutimi, Me Jean-Sébastien Lebel, du bureau du Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP), et Me Nicolas Gagnon, de l’Aide juridique (il avait été désigné pour contre-interroger la victime), ont eu une discussion.

Me Lebel a exposé les grandes lignes de la preuve que le ministère public détenait sur Renaud, notamment sur sa déclaration incriminante aux enquêteurs au dossier.

Me Gagnon a par la suite rencontré l’accusé et celui-ci a pris la décision de renoncer au procès et de plaider coupable.

« Les premiers gestes à caractère sexuel ont commencé en 1988 à La Baie.

L’accusé avait rencontré la mère de la victime et les avait initiés aux valeurs du mouvement raëlien », a commencé par mentionné Me Lebel.

Raël, de son vrai nom Claude Vorilhon, est le chef du mouvement raëlien.

Il prétend avoir eu des contacts avec des extraterrestres techniquement avancés, les Elohim, qui auraient créé la vie sur Terre, de même que les religions comme le christianisme, le judaïsme et l’islam.

« L’accusé a commencé par faire des massages et des caresses à l’enfant de 11 ans à l’époque.

Il a amené l’adolescente dans une maison où les gens se promenaient nus, toujours en lien avec les valeurs du mouvement. »

Renaud a eu de 10 à 15 contacts sexuels allant de la masturbation à la fellation, sans oublier de cinq à dix frottements du pénis sur la vulve de l’adolescente sans qu’il y ait pénétration.

La jeune fille aurait initié une relation sexuelle complète.

Les actes dégradants ont eu lieu à La Baie, Chicoutimi et à L’Anse-Saint-Jean.

« Une partie des gestes ont été commis alors qu’il y avait un contexte de confiance et d’autorité.

Et toujours avec comme toile de fond les valeurs du mouvement raëlien », indique le procureur de la Couronne.

À la suite de l’interrogatoire policier, Camil Renaud, qui habite maintenant à Repentigny, a fait une déclaration incriminante, même si certains détails ne sont pas tous frais à sa mémoire.

Il est sans antécédent judiciaire et a quitté la secte de Raël, mais dit que son frère y est toujours actif et qu’il tente de l’aider.

Afin de s’assurer de mieux connaître l’agresseur sexuel Camil Renaud et de voir où il en est rendu dans sa vie, le tribunal ordonne la confection d’un rapport “présentenciel” (NdWP : Terme juridique canadien, le rapport présentenciel (RPS) est un rapport préparé par un agent de probation pour aider le juge à décider quelle peine imposer. Ce rapport contient des renseignements généraux sur le contrevenant.) et une évaluation sexologique avant de rendre la sentence appropriée.

Me Jean-Sébastien Lebel, de la Couronne, a suggéré au juge Michel Boudreault de procéder de cette façon, étant donné que les contacts sexuels se sont prolongés sur quelques années auprès d’une victime qui avait 11 ans au moment des premiers gestes, lesquels se sont poursuivis jusqu’à l’âge de 17 ans.

« Ça devrait nous permettre de voir si la toile de fond du Mouvement raëlien explique tout ce qui s’est passé derrière ça ou s’il y a autre chose.

Des personnes nous ont dit que l’accusé aimait les jeunes filles à une certaine époque », a soumis Me Lebel.

Camil Renaud a sursauté en entendant les commentaires du procureur de la Couronne.

Le dépôt des rapports aura lieu en mars 2020.

Les parties ont prévu deux journées pour les audiences et représentations sur sentence.

Le directeur des poursuites criminelles et pénales aura quatre témoins à faire entendre, en plus de l’enquêteur au dossier, et fera visionner un entretien vidéo.

Me Lebel a demandé à ce que la victime au dossier puisse immédiatement (lundi) témoigner des conséquences des contacts sexuels qu’elle a subis lors de ces années.

« Elle est anxieuse et a hâte de raconter ce qu’elle a vécu.

Elle était prête à témoigner aujourd’hui.

Plus les procédures durent, plus c’est difficile pour elle », a fait valoir Me Lebel.

Par contre, l’accusé a fait valoir qu’il préférerait que ce témoignage se fasse au moment des représentations sur sentence.

« J’aurai alors un avocat au dossier.

J’avoue que je ne serais pas à l’aise que ça se fasse aujourd’hui, étant donné que je ne suis pas au fait des procédures judiciaires », de préciser Renaud.

Le juge Boudreault a accepté cette demande.

Camil Renaud a avoué au tribunal qu’il avait quitté la secte de Raël dans les années qui ont suivi les agressions sexuelles.

« Je suis allé jusqu’à Miami, derrière les rideaux de ce mouvement pour comprendre.

J’ai eu droit à un lavage de cerveau.

Ça m’a pris deux ans pour m’en remettre.

J’ai perdu mes amis et mes relations.

J’en suis sorti, mais mon frère y est toujours.

J’essaie de l’aider », indique Renaud.

« Si j’ai plaidé non coupable, c’est que je voulais avoir l’occasion de m’expliquer et d’expliquer ce qui s’est passé.

J’espère que la victime pourra soigner ses plaies pour tout le mal que j’ai pu lui faire », a conclu le sexagénaire.

Source : La Tribune

Note de WP : C’est assez clair dans cet article mais rappelons tout de même quelles sont les “valeurs” de la secte en matière “d’éducation des enfants à la sexualité” :

« Il est d’ailleurs très grave de constater que l’UNESCO a censuré l’un de ces rapports scientifiques suite aux pressions de lobbys chrétiens notamment la partie incluant un enseignement sur la masturbation à partir de 5 ans » ajoute Clémence Linard. « Aucune pression religieuse rétrograde ne doit influencer la science et la recherche. Cela vaut aussi pour l’éducation et la sexualité. »

Le Mouvement Raélien a lancé en 2015 la campagne SexEd pour dénoncer cette censure et demande la réédition du rapport de l’UNESCO sur l’éducation sexuelle dans le respect des études d’experts et la mise en œuvre par les gouvernements de ces principes directeurs fondamentaux, visant à contrecarrer les réactions conservatrices et expliquer les avantages de l’éducation sexuelle précoce.

Source : Rael Canada

Les extra-terrestres prêchent la bonne parole pédo :

« Ne rien dire à ses enfants au sujet du sexe, c’est mal, leur expliquer à quoi ça sert, c’est mieux mais ce n’est pas encore suffisant : il faut leur expliquer comment ils peuvent s’en servir pour en retirer du plaisir. »

Source : Wikipédia

Concernant la campagne SexEd :

Les enfants sont particulièrement vulnérables lorsqu’ils sont tenus dans l’ignorance concernant leur sexualité. Le but de cette campagne de sensibilisation internationale est également de promouvoir une approche plus holistique de l’éducation à la sexualité qui met l’accent sur le plaisir plutôt que sur la procréation. L’éducation à la sexualité complète pour les enfants et les adolescents doit être adaptée à leur âge et à leur culture, et doit mettre l’accent sur le plaisir, l’épanouissement et le bien-être dans le cadre de programmes de santé sexuelle bien structurés.

[…] Ces mêmes experts ont même recommandé que la masturbation soit enseignée aux enfants dès l’âge de 5 ans ! L’éducation à la sexualité complète est précisément ce que préconise la philosophie Raélienne depuis des décennies, ainsi que l’éducation sensuelle et au plaisir.

Source : Rael France

Reportage sur la pédophilie au sein du mouvement Raélien : Pédocriminalité dans la secte Raëlienne – Raël | Claude Vorilhon (2004)

Source(s):