Canada | La sentence de l’homme aux 73 955 fichiers pourrait être allongée

La Couronne a obtenu mercredi la permission d’en appeler de la sentence de 18 mois imposée à Raynald Régnier pour avoir accumulé 73 955 fichiers de pornographie juvénile de 1998 à 2015.

Photo Roger Gagnon

La procureure aux poursuites criminelles et pénales, Me Marie Sirois, estime que la sentence rendue le mois dernier par le juge Jean Hudon de la Cour du Québec ne reflète pas la gravité du crime, en raison du nombre élevé de fichiers illégaux cumulés sur une aussi longue période de temps.

Lors des représentations sur la peine en première instance, la Couronne avait demandé une sentence exemplaire de trois ans de pénitencier.

L’avocat de la défense, Me Jean-Marc Fradette, avait suggéré une sentence dans la communauté parce que la plus grande partie des fichiers avait été transmise avant l’avènement des sentences minimales pour ce type de crime.

Le juge Hudon avait opté pour une sentence à mi-chemin entre les deux positions.

Décision en septembre

Mercredi, les deux avocats ont fait leurs représentations devant la juge Dominique Bélanger de la Cour d’appel qui a rendu sa décision. Elle a ordonné aux avocats de présenter leurs arguments à un banc de trois juges le 13 septembre prochain au palais de justice de Québec.

Raynald Régnier, propriétaire de dépanneur, a été incarcéré à la prison de Roberval dès que sa sentence a été connue, à la mi-mars.

L’homme de 55 ans était sans antécédent judiciaire au moment où un patrouilleur numérique de la Sûreté du Québec l’a intercepté en pleine action sur la toile. Un mandat a mené à la perquisition de son ordinateur qui a livré 17 années de secrets enfouis dans sa mémoire.

«Pas de mal à personne »

Au moment de sa mise en accusation en février 2015, Régnier avait fait preuve d’incrédulité envers l’intervention policière et avait déclaré spontanément qu’il «ne faisait pas de mal à personne».

Il lui a fallu entreprendre une thérapie volontaire pour comprendre que les fillettes prépubères et pubères filmées et photographiées en posant des gestes, qualifiés de «dégradants et dégoûtants» par le tribunal, sont de réelles victimes d’adultes.

À la fin de sa thérapie, Régnier a publiquement exprimé des regrets. Il lui est dorénavant interdit d’entrer en contact avec des mineurs et doit constamment mettre à jour ses coordonnées au Registre national des délinquants sexuels.

Source : journaldequebec.com

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