Canada | 1 enfant canadien sur 3 de moins de 15 ans subit des violences physiques et/ou sexuelles

 

 

Près du tiers des Canadiens ont subi des sévices sexuels ou physiques, et parfois les deux, de la part d’un adulte, avant l’âge de 15 ans, indique les statistiques Canadiens dans une analyse dévoilée jeudi par La Presse canadienne.

Plus précisément, 30 % ont déclaré qu’on leur avait infligé ces mauvais traitements lorsqu’ils étaient enfants ou adolescents.  Cela signifie plus de 10 millions de Canadiens.

Ces chiffres proviennent des données autodéclarées par des Canadiens de 15 ans et plus qui ont été recueillies dans le cadre de l’Enquête sociale générale (ESG) de 2014 sur la victimisation.

Cette analyse ratisse donc plus large que les crimes signalés à la police.

Environ 26 % des Canadiens ont déclaré avoir subi de la violence physique, et 8 %, des sévices sexuels avant l’âge de 15 ans.

Une plus faible proportion, soit 5 %, disent avoir subi les deux, les femmes étant plus nombreuses à signaler ces doubles abus.

 

Qui sont les victimes?

Plus d’hommes que de femmes ont été victimes de violence physique et sexuelle, soit 32 % par rapport à 27 %.

Mais, alors que les hommes ont été plus souvent victimes d’actes violents que les femmes, ces dernières étaient trois fois plus nombreuses que les hommes à avoir déclaré des agressions sexuelles.

La violence physique et sexuelle est plus fréquente chez les Autochtones : 40 % ont déclaré en avoir été victimes.

 

Gravité et fréquence des sévices

La gravité des actes violents a aussi été évaluée : 23 % des Canadiens disent avoir été giflés ou avoir été frappés avec un objet assez dur pour avoir été blessés.

Les formes les plus graves de violence – dont celle d’avoir reçu des coups de pied ou de poing, d’avoir été mordu, étranglé, brûlé ou attaqué d’une autre façon – ont été déclarées par 7 % des Canadiens.

En ce qui concerne la violence physique subie pendant l’enfance, elle est plus souvent le fait des parents ou des beaux-parents.

Parmi les victimes, 66 % ont indiqué avoir subi des sévices entre 1 et 6 fois, 20 % ont indiqué que cela s’était produit entre 7 et 21 fois, et 15 % ont mentionné un nombre encore plus grand d’agressions.

 

Peu de dénonciations à la police

 La très grande majorité des victimes (93 %) n’ont pas parlé à la police, ni aux services de protection de l’enfance, de ce qu’ils ont subi.

En fait, la plupart des victimes, soit 67 % d’entre elles, n’en ont parlé à personne, pas même à des amis ou à la famille.

Celles qui s’étaient confiées aux autorités étaient le plus souvent celles qui avaient vécu plusieurs agressions.

Selon les données de l’enquête, il semble aussi y avoir une triste continuité dans le temps.

Ceux qui ont été victimes de violences pendant leur enfance étaient deux fois plus susceptibles d’en avoir subi à nouveau une fois adultes, si on se fie à ce que les répondants ont dit avoir subi lors des 12 mois ayant précédé l’enquête : 7 % par rapport à 3 % des non-victimes.

Ces personnes étaient aussi exposées à un risque plus élevé de subir de la violence conjugale et d’autres types d’agressions plus tard dans la vie.

Par contre, l’état matrimonial, la scolarité, l’emploi et le revenu des personnes ayant subi de la violence pendant l’enfance sont semblables à celles qui n’en ont pas subi.

Source : Radio Canada

NDLR : Il est fondamental que des soins psychologiques soient instaurés sur du long terme pour permettre à ces “futurs adultes” d’agir dans le respect de leur intégrité et pour leur future descendance.

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