Calais | Aménagement de peine pour l’oncle bourreau

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Il n’a eu de cesses durant plusieurs années de les caresser ou de leur montrer son sexe.
Un Calaisien de 44 ans, a été condamné par le tribunal judiciaire pour des faits de corruption de mineurs et d’agressions sexuelles sur mineurs de moins de quinze ans.

Les faits se sont déroulés à Calais et à Boulogne du 1er janvier 2010 au 31 décembre 2017 en ce qui concerne les faits de corruption et du 1er janvier 2011 au 31 décembre pour les agressions sexuelles.

Le casier judiciaire du prévenu fait état de 9 mentions pour des faits d’exhibitions sexuelles, d’agressions sexuelles, de menaces de mort et de violences envers sa compagne, entre autres.

« J’ai peur, j’ai honte de ce que j’ai fait avec mes nièces, je ne peux pas contrôler mes pulsions »,

a tenté d’expliquer Julien*, en pleurs en arrivant à la barre.

Le président du tribunal lui a fait remarquer qu’il avait été averti par la justice avant ces faits.

Depuis sa dernière sortie de prison, le prévenu est soigné et n’a plus de pulsions.

Des caresses répétées

Pauline (*) a expliqué à sa mère qu’un jour, alors qu’elle était sur le canapé, Julien lui a caressé le sexe au-dessus de ses vêtements.

Une autre fois, alors qu’elle se déshabillait dans la salle de bain, elle s’est rendu compte que quelqu’un regardait par le trou de la serrure, c’était son oncle.

Chloé (*) a expliqué à son tour que son oncle lui avait montré son sexe dans les toilettes d’un hypermarché et qu’à plusieurs reprises, il lui avait caressé le sexe et les fesses, alors qu’elle avait 9 ans.

À l’âge de 7 ou 8 ans, il l’a poussée sur le canapé et en a fait autant, mais sous ses vêtements.

La fillette a été tellement choquée qu’elle est allée vomir après.

À plusieurs reprises, le prévenu a montré son sexe en érection à Chloé entre 2014 et 2017.

Le médecin légiste n’a pas délivré d’Incapacité temporaire de travail (ITT) à Julie et Chloé n’a pas souhaité le rencontrer.

Le psychologue a conclu son rapport en écrivant que les explications des deux sœurs étaient crédibles.

Les avis des professionnels

Le prévenu a ajouté à l’audience qu’il caressait ses nièces au-dessus de leurs vêtements et qu’il avait été victime d’agressions sexuelles et de viols par son père durant son enfance.

Le psychiatre qui a examiné le prévenu a expliqué que ce dernier avait un comportement déviant, notamment devant des enfants très jeunes, prépubères.

Il n’a pas hésité à employer le mot « pédophile », sa responsabilité est engagée.

Plusieurs proches de Julien ont été entendus dans le cadre de l’enquête et il apparaît qu’il utilise un vocabulaire déplacé et vulgaire, qu’il caressait le sexe de l’une de ses compagnes devant tout le monde.

Une autre personne a dit qu’il était gentil, doux et courageux.

La mère des enfants, appelée à la barre, a assuré que ses filles ne parlaient plus de ces faits.

Elle a ajouté que ses enfants avaient subi d’autres agressions sexuelles avant celles évoquées lors de l’audience.

« Il est devenu leur bourreau »

Le procureur de la République adjoint a requis 3 ans de prison avec un sursis probatoire de 3 ans en peine principale.

Maître Cécile Lannoy, l’avocate du prévenu, a parlé d’un dossier sensible et douloureux :

« Les nièces de Julien ont été agressées sexuellement entre quatre et douze ans.

Cela a commencé par des exhibitions et ensuite, il est devenu leur bourreau.

Depuis 2017, il ne représente plus de danger, son repenti est sincère. »

L’avocate a demandé la relaxe pour les faits de corruption et une peine modérée pour les agressions sexuelles.

Le tribunal a condamné Julien à 5 ans de prison dont 4 avec un sursis probatoire.

La peine ferme fera l’objet d’un aménagement.

Le prévenu devra continuer à se soigner et aura un suivi sociojudiciaire durant 10 ans, avec injonction de soins.

En cas de manquement à ce dispositif, il devra purger deux ans de prison ferme.

*Prénom d’emprunt

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