Beynes | Le responsable du service jeunesse de la mairie écroué pour viols sur mineur

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Marié, père de plusieurs enfants, Frédéric D. est dénoncé par une de ses anciennes victimes
Le responsable du service jeunesse de Beynes (Yvelines), soupçonné de pédophilie, vient d’être écroué. Des faits en partie commis lors d’un séjour au ski organisé par la ville.

Coup de tonnerre à Beynes après la mise en examen et l’incarcération, début mars 2022, du responsable du service enfance, jeunesse et périscolaire de la mairie, soupçonné de viols et d’agressions sexuelles sur mineurs.

Frédéric D., employé depuis une vingtaine d’années à la Ville, aurait commis une partie des faits qui lui sont reprochés dans le cadre de ses fonctions, fin février, alors qu’il accompagnait une quarantaine d’enfants et d’adolescents de Beynes à un séjour au ski, organisé par la commune du 18 au 25 février à Saint-Jean-d’Arves (Savoie).

Dénoncé par une ancienne victime

Lors de cette colonie de vacances, le suspect aurait eu des « gestes ambigus » sur un garçon né en 2010, semble-t-il dans un dortoir. Un homme d’une trentaine d’années, témoin de ces agissements, a fait éclater l’affaire. Il était présent en Savoie en tant qu’accompagnateur.

Lui-même aurait été agressé sexuellement et violé par cet homme, entre 2005 et 2009, alors qu’il était encore adolescent.

« Ce qu’il a vu lors de ce séjour lui aurait remémoré ce qu’il a vécu par le passé. Quand il est rentré, il est allé déposer plainte », indique une source proche du dossier.

Ces faits se seraient déroulés dans un cadre familial, précise-t-elle : « Le mis en cause était ami avec les parents de la victime. »

Frédéric D. a été placé en garde à vue le 3 mars dernier. On ne connaît pas le contenu de ses auditions.

Les enfants qui se trouvaient dans la même chambre que la petite victime présumée ont été entendus par les gendarmes, en charge de l’enquête. L’un d’eux aurait expliqué avoir entendu des bruits suspects, la nuit des faits, vers 2 heures.

Durant le séjour, l’affaire n’aurait pas éclaté au grand jour et personne n’aurait manifesté d’animosité particulière à l’égard du pédophile présumé.

Le 4 mars, la justice a ouvert contre lui une information judiciaire pour agression sexuelle sur mineurs de moins de 15 ans et de plus de 15 ans par personne ayant autorité, et viol par personne ayant autorité.

Dans la foulée, il a été placé en détention provisoire à la maison d’arrêt de Bois-d’Arcy, le temps que les investigations, confiées à un juge d’instruction, se poursuivent.

Un agent « très apprécié » dans la commune

Âgé de 47 ans, Frédéric D., grand, sec, les cheveux courts, est marié, père de plusieurs enfants, et n’a pas d’antécédent judiciaire. Celui qu’on surnomme « Fred » était « très apprécié » dans la commune, que ce soit par le personnel de mairie ou la population. Alors que la rumeur courait en ville, le 10 mars, la municipalité a écrit aux parents dont les enfants sont inscrits au service enfance et jeunesse.

Ce courrier signé de la main du maire, Yves Revel, parle de « faits potentiellement graves » :

« Je tenais à vous assurer que la commune était pleinement mobilisée au service de votre enfant et qu’elle était, à ce titre, en lien permanent avec les représentants de l’Éducation nationale. »

« Ça nous a complètement sonnés. Tout le monde a été abasourdi et très très surpris par la nouvelle de sa garde à vue car il n’a jamais fait parler en mal de lui », réagit le maire, joint par téléphone en début d’après-midi.

Il devrait être auditionné prochainement par les gendarmes et ignorerait la nature des faits reprochés à son agent, actuellement suspendu de ses fonctions.

La mairie a diligenté une enquête administrative, en parallèle de l’enquête judiciaire, pour savoir s’il y a eu des failles dans le fonctionnement du service.

« Cette lettre de la mairie pose plus de questions qu’elle apporte de réponses, déplore une habitante de cette ville de 7 500 habitants. Quand j’ai appris que c’était Fred, je me suis dit, « non, pas lui ». Mais ça a l’air d’être du sérieux. Si c’est avéré, c’est impardonnable et, comme beaucoup, je suis très attristée pour les victimes. »

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