La Réunion | Un quadragénaire, déficient mental, avoue s’être attaqué à des enfants dans les toilettes publiques depuis 2004

Arrêté samedi dernier par les gendarmes, un homme de 43 ans a été mis en examen et écroué pour agression sexuelle sur un garçonnet de 7 ans, hier. Sous curatelle, le suspect déclare céder à ce type de pulsions depuis 2004…

L’instruction qui s’ouvre s’annonce fastidieuse et particulièrement délicate.

Sur les faits tout d’abord.

Hier, un homme de 43 ans a été mis en examen pour agressions sexuelles sur mineur.

Samedi dernier, en pleine journée, il a approché un garçonnet de 7 ans alors que celui-ci se trouvait dans des toilettes publiques situées dans le centre-ville du Tampon, au fond d’un parking à côté de l’église.

L’alerte a été donnée rapidement et les gendarmes ont interpellé le suspect sur les lieux.

Placé en garde à vue, ce quadragénaire a reconnu ses actes.

Détail troublant, il s’accuse même de faits plus graves que ceux dénoncés par la victime.

Cet enfant décrit ce qui s’apparentent à une tentative d’attouchement.

Son agresseur, lui, affirme être parvenu à lui toucher le sexe.

En garde à vue, cet individu est allé encore plus loin, expliquant céder à ce type de pulsions pédophiles depuis 2004.

Sans pouvoir dénombrer ses passages à l’acte, il décrit des dérives régulières avec toujours le même procédé qui consistait à attendre que l’enfant se retrouve isolé dans des toilettes publiques.

L’homme, qui ne s’en prenait qu’à des petits garçons, se définit lui-même comme un “prédateur” :

“J’ai besoin d’être soigné.

J’ai essayé d’en parler à un médecin mais je n’y arrivais pas”, a t-il déclaré devant le juge des libertés et de la détention (JLD).

Sans surprise, et comme l’avaient demandé le parquet et le juge d’instruction, ce Tamponnais a été écroué à l’issue de cette audience.

Une incarcération que l’intéressé comme son avocat, Me Farid Issé, n’ont d’ailleurs pas essayé de contester.

“Mon client est finalement soulagé de cette interpellation, a souligné le conseil.

Il sait qu’il a un problème et veut sortir de cette spirale infernale”.

Visiblement “dangereux pour les autres mais aussi pour lui-même” dixit le parquet, le quadragénaire a été transporté à Domenjod, une prison plus adaptée pour ce type de profil.

Car la personnalité du suspect est aussi particulière dans ce dossier.

Sous curatelle renforcée, il présente une évidente déficience mentale.

Regard vide et par moment glaçant, il admet également un alcoolisme chronique – il a déjà été condamné pour conduite en état d’ivresse – et situe sa déviance sexuelle aux débuts des années 1990 où, à peine majeur, il s’en était déjà pris à son demi frère par alliance âgé de 5 ans.

Le mis en cause dit avoir été lui même victime de sévices dans sa jeunesse.

Cette instruction va aussi se concentrer sur ce passé et le parcours qui a suivi, non sans une certaine prudence.

Instable, l’homme se présente donc comme un «prédateur» qui aurait sévi impunément pendant 13 ans voire plus et au même endroit.

Cela sans qu’une série de plaintes ne vienne alerter les autorités ou que ses proches et sa curatrice n’aient rien décelé.

Présente hier au tribunal, cette dernière semblait très affecté par ces révélations, d’autant qu’elle suivait ce quadragénaire depuis des années à raison d’un rendez-vous par semaine.

Par ailleurs, et même si les faits de samedi dernier sont particulièrement inquiétants et reconnus, aucune autre victime n’a été identifiée à ce jour.

«Les expertises psychiatriques et psychologiques vont être déterminantes dans son cas.

Il ne s’agit pas de remettre en cause sa dangerosité mais de bien cerner sa personnalité», a souligné Me Farid Issé, s’interrogeant sans le dire sur de possibles affabulations.

Le JLD s’est aussi clairement posé la question de la santé mentale voire de la responsabilité pénale dans ce cas.

L’enquête se poursuit sous l’égide d’un juge d’instruction.

Source : Clicanoo

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