Besançon | Un Français condamné à 20ans de réclusion pour des viols de mineurs en Malaisie

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Les enquêteurs ont passé 5.000 heures à regarder les vidéos pour tenter d’identifier les victimes
Jean Christophe Quenot par Police
Jean-Christophe Quenot, un professeur de français de 55 ans installé en Asie depuis 30 ans, était jugé pour une première série de viols et d’agressions sexuelles commis sur des enfants âgés de 10 à 17 ans en Malaisie.

Jean-Christophe Quenot a exprimé des “regrets” juste avant que la cour ne se retire.

Au terme de trois jours de procès éprouvant, où les détails sordides sur les faits reprochés à l’accusé n’ont pas été éludés, ce Français de 55 ans, installé en Asie depuis 1990 a été condamné ce mardi à 20 ans de réclusion criminelle par la cour criminelle départementale de Paris pour des viols et des agressions sexuelles commis sur des enfants de 10 à 17 ans en Malaisie.

La veille, cet homme de 55 ans, coiffé cheveux en arrière, lunettes fines sur le nez, à l’allure bossue, avait répondu aux questions de la cour.

Des enfants dont les visages juvéniles défilaient sur les écrans de la salle, et qu’il ne quittait pas des yeux, Jean-Christophe Quenot avait dit n’avoir que “peu de souvenirs”.

Pourtant pour certains, il avait multiplié les rencontre tarifées pendant plus mois pour enchaîner les pratiques sexuelles, humiliantes et dégradantes.

“J’ai fait une erreur”, avait convenu le professeur de français originaire de Besançon.

La cour avait alors eu l’espoir que l’homme prenne conscience de ses crimes.

“Je les ai crus indestructibles, s’était-il justifié.

Les mineurs que je rencontrais connaissaient la rue, il venaient d’un milieu où on se bagarrait facilement, on faisait de la vitesse à vélo, à scooter.

Ils arrivaient parfois dans la chambre après être tombé, avec des plaies incroyables.

J’avais l’impression que rien ne les touchait.”

“M. Jean-Christophe Quenot est aujourd’hui encore particulièrement dangereux pour la société et les enfants qu’il serait amenés à croiser”, a affirmé plus tôt dans la journée mardi l’avocat général en requérant contre l’accusé, qui prenait des notes, la peine maximum prévue par la loi.

Il a souhaité que la peine de 20 ans de réclusion criminelle soit assortie d’une période de sûreté des deux tiers.

Il a également demandé une obligation de suivi socio-judiciaire de 20 ans à l’issue de la peine.

Il a mené des abus sexuels à “une échelle industrielle”, a affirmé l’avocat général.

“On peut affirmer sans grossir le trait que la vie de M. Quenot tournait autour de sa pédophilie“.

Vendredi, jour d’ouverture de son procès, la directrice d’enquête était venue détailler les éléments retenus à l’encontre de Jean-Christophe Quenot.

Il avait été interpellé en France en mars 2019 après avoir été arrêté début février en Thaïlande dans une chambre d’hôtel avec deux jeunes garçons de 14 ans.

Grâce au paiement d’une caution, il avait pu prendre la fuite et se réfugier en France où il avait été cueilli chez sa mère.

Dans ses bagages, Jean-Christophe Quenot détenait 100.000 vidéos à caractère pédopornographique.

Des images de l’ensemble de ses rencontres avec ses jeunes victimes qu’il conservait depuis des années.

Il consignait également tous les détails des pratiques sexuelles imposées aux garçons dans des carnets.

Des enquêteurs ont passé 5.000 heures à regarder ces vidéos, pour la simple période 2014-2017 en Malaisie, pour tenter d’identifier les victimes.

“M. Quenot est le consommateur de relations sexuelles avec les mineurs le plus prolixe que mon unité n’a jamais vu”,

a résumé Véronique Béchu, chef du groupe victimes mineurs à l’Office central pour la répression des violences aux personnes.

Dans un autre dossier, qui avait été disjoint lors de l’instruction, Jean-Christophe Quenot est soupçonné de centaines d’autres viols et agressions sexuelles en Thaïlande, Inde, Sri Lanka, Philippines et Indonésie.

 

Article du 02/11/2023:

“M. Quenot est le consommateur de relations sexuelles avec les mineurs le plus prolixe que mon unité n’a jamais vu”, a résumé Véronique Béchu, chef du groupe victimes mineurs à l’Office central pour la répression des violences aux personnes.

Dans un autre dossier, qui avait été disjoint lors de l’instruction, Jean-Christophe Quenot est soupçonné de centaines d’autres viols et agressions sexuelles en Thaïlande, Inde, Sri Lanka, Philippines et Indonésie.

Jean-Christophe Q., 51 ans au moment des faits, a été surpris le 4 février 2019 par la police thaïlandaise dans la chambre d’un hôtel de Bangkok avec deux adolescents de 14 ans.

Les agents découvrent les trois individus dans le lit, avec une caméra sur trépied, reliée à un ordinateur, qui filme tout.

“Des investigations particulièrement lourdes tant du fait du nombre d’abus sexuels étendus dans le temps que des investigations internationales (…), doivent se poursuivre s’agissant des autres chefs de mise en examen”, ont estimé les enquêteurs et ont ainsi décidé de “scinder”

Le quinquagénaire est accusé au total d’une cinquantaine d’agressions sexuelles ou de viols sur des enfants âgés de 10 à 17 ans.

Des faits qu’il aurait commis pendant près d’une trentaine d’années dans plusieurs pays tels que la Thaïlande, la Malaisie, Singapour, Philippines, Inde, Sri Lanka et Indonésie.

Jean-Christophe Q. sera libéré que quelques jours après son arrestation et son placement en détention, après avoir réglé une caution de 300.000 bahts, soit l’équivalent de 8 000 euros en liquide.

Ce dernier a ensuite réussi à récupérer son passeport et ensuite prit la fuite jusqu’en Malaisie, transite par le Qatar, puis la Suisse avant de finir à Besançon, ville située dans l’est de la France.

Après avoir été signalé auprès d’Interpol, il est finalement interpellé le 30 mars 2019 par des agents de l’Office central de répression des violences aux personnes (OCRVP), dans la ville franc-comtoise, où il avait gardé des contacts familiaux.

Dans l’ordinateur, les enquêteurs ne trouveront pas moins de 174 000 photos et vidéos le mettant en scène abusant d’enfants.

Jean-Christophe Q. a déclaré que :

“Les gamins aiment bien jouer à la “porn-star” quand ils ont des relations sexuelles avec moi”, lors des interrogatoires.

Lorsque la question du consentement est abordée, ce dernier a encore de quoi répondre :

“Ce n’est pas que je nie la question du consentement, mais j’ai l’impression que la société est à côté de la plaque”, avait-il expliqué.

Lors de ce procès hors norme qui débute ce vendredi, il sera question de reconnaître la culpabilité de Jean-Christophe Q. dans cette affaire de “pédocriminalité itinérante” qui touche l’Asie.

Il devra aussi répondre de ces faits devant la justice de Malaisie.

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