Bar-le-Duc | Un récidiviste de 20 ans condamné à 8 mois ferme pour agressions sexuelles sur un enfant de 4 ans

Un jeune homme de 20 ans a pris huit mois ferme avec mandat de dépôt par le tribunal correctionnel pour avoir contraint un garçonnet à lui lécher le sexe.

Photo d’archives ER

« Je vous présente les excuses de l’État. Il y a eu des défaillances. Je sais que pour vous, ça ne change rien, mais je représente ici la société. » C’est pour les parents du petit Henri*, que la substitut du procureur Valérie Étile a eu des mots en attaquant son réquisitoire d’une affaire d’agression sexuelle devant le tribunal correctionnel de Bar-le-Duc.

Avocat de la partie civile, Me Forget n’avait pas manqué, quelques instants auparavant, de pointer la responsabilité de l’organisme qui n’avait pas averti des antécédents judiciaires du prévenu lors de son placement dans une famille d’accueil, chez la grand-mère de la petite victime, domiciliée un village du Sud meusien :

« Mes clients éprouvent un sentiment de trahison ».

Arrivé libre le matin à l’audience et sans doute loin d’imaginer la peine qu’il pouvait encourir, Thierry*, âgé de 20 ans, est ressorti menotté, encadré par des policiers, pour être conduit à la maison d’arrêt lorsque le jugement a été rendu en début d’après-midi.

Conformément à ce qu’avait demandé la représentante du ministère public, considérant qu’il « a eu suffisamment d’avertissements », les juges l’ont condamné à huit mois ferme avec mandat dépôt.

Les faits qualifiés de « graves » se trouvaient bien caractérisés.

À la barre, s’il a eu beaucoup de difficultés à s’expliquer, le jeune homme les a confirmés.

« Il m’a léché le zizi » : c’est cette confession du garçonnet de 4 ans qui a tout déclenché en mars 2016, quand son grand-père s’est rendu à la gendarmerie pour déposer plainte.

« J’ai eu une pulsion, c’est venu tout seul.

Il a ouvert la porte de la chambre, je n’ai pas pu me contrôler », raconte Thierry.

« Est-ce que vous l’avez seulement léché ? Ou est-ce que c’est allé plus loin », l’interroge la présidente, pour savoir s’il ne s’agissait pas d’une fellation qui avait été pratiquée.

Pas de réponse claire, mais il apparaît que ça n’a pas été un acte unique.

Une autre fois c’était à la faveur d’un jeu.

A-il obligé sa victime à faire de même ?

À une occasion au moins.

Le rapport psychiatrique ordonné évoque « une personnalité immature, dans un contexte de carence sexuelle, affective… »

« Vous savez ce que vous risquez ? » A la question du juge Kevin Le Fur, le mis en cause répond oui, mais parle seulement « de grosse connerie ».

Sa condamnation à 3 mois avec sursis, déjà pour agression sexuelle, par le tribunal des enfants de Verdun, en septembre 2014, joue contre lui.

Obligé à se soumettre à un suivi socio-judicaire à partir de mars 2015, il se montre incapable de dire ce qu’il a fait depuis, sinon participer à un groupe de parole.

Cette comparution devant le tribunal témoigne qu’il n’a pas respecté celle de ne pas commettre de nouvelle infraction.

Source : Est Républicain

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