Bacqueville-en-Caux | 2 ans de prison ferme pour avoir agressé sexuellement sa demi-soeur

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« Sa demi-sœur était sa poupée gonflable »
Le tribunal judiciaire de Dieppe a condamné, vendredi 11 février 2022, à quatre ans de prison dont deux avec sursis, un homme qui, à 29 ans, avait agressé sexuellement sa demi-sœur de 16 ans, à Bacqueville-en-Caux.

L’accusé a déclaré :

 «Je n’ai rien à dire, j’ai déjà tout dit.»
Pas un mot de plus.
Tout au long de l’audience devant le tribunal judiciaire de Dieppe, vendredi 11 février, le prévenu, un homme âgé de 37 ans, gardera cette ligne de défense.
Le fruit de ses réflexions, puisqu’il comparaît sans avocat, pour des faits pourtant graves : des agressions sexuelles commises dans la nuit du 25 au 26 octobre 2014, à Bacqueville-en-Caux, sur sa demi-sœur.
Il se dénonce dès le lendemain à la gendarmerie, mais avec une version des faits édulcorée…
L’affaire a mis longtemps avant d’arriver devant les juges, puisqu’une instruction a été menée, et que le prévenu n’a, à plusieurs reprises, pas répondu aux convocations.
La Présidente, Élodie Quenot justifie :
«Il a fallu délivrer un mandat d’amener»
L’homme est donc sous contrôle judiciaire depuis presque huit ans.

Dans le lit avec le fils de 4 ans

Ils ont le même père.
La demi-sœur est âgée à l’époque de 16 ans, lui de 29 ans.
Elle ne le voit pas souvent.
Ce soir-là, sur le canapé, devant la télé, la soirée dérape gravement, il lui touche les seins, passe sa main dans sa culotte.
Elle feint un mal de ventre pour s’extirper.
Mais la même scène se reproduit cette fois dans la chambre, où elle dort dans le même lit que lui, et avec le petit garçon de ce dernier, âgé de 4 ans.
Elle lui demande d’arrêter.
La présidente déclare :
«Vous vous êtes allongé sur elle, lui avez pris la main pour la mettre sur votre sexe en érection»
Elle évoque d’autres agressions sexuelles commises par le prévenu, alors qu’il avait entre 10 et 14 ans, sur sa sœur cette fois, âgée de 8 à 12 ans : des attouchements, des fellations…
Le prévenu assure :
«Aujourd’hui, je vais bien…»
Des faits pour lesquels il n’est pas jugé, compte tenu du jeune âge des protagonistes, « la responsabilité pénale n’étant pas engagée ».
La demi-sœur n’est pas plus bavarde :
«J’ai déjà tout dit, il y a eu des moments difficiles après, mais aujourd’hui je vais bien.»
Son avocate, Me Corinne Morival, est plus cinglante :
«Il s’en frotte les mains, il s’en fiche de ce qu’il a fait, alors que ça a été la catastrophe de sa vie pour elle. Il y a eu des tentatives de suicide.»
Elle réclame 9000 € de dommages et intérêts pour sa cliente.
Le procureur, Michaël Bouraya, est tout aussi sévère.
Il dénonce le cynisme du prévenu :
«Sa demi-sœur n’était plus qu’une poupée gonflable, et quand il s’arrête, il part fumer une cigarette.»
Le tribunal a suivi ses réquisitions : 4 ans de prison assortis de deux ans avec sursis.

 

 

 

 

 

 

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