Benerville-sur-Mer | Un grand-père accusé d’agression sexuelle

La maman d’une fillette de 8 ans s’est présentée, seule, à l’audience du tribunal correctionnel de Lisieux (Calvados), mardi 3 avril 2018.

Un grand-père était jugé pour agression sexuelle incestueuse sur sa petite-fille, mardi 3 avril 2018. (©Le Pays d’Auge).jpg

« [Le prévenu] ne veut pas être présent pour des raisons médicales, j’imagine ? » demande la présidente Adeline Guerin à l’avocate du mis en cause, Me Floriane Gabriel, au tribunal correctionnel de Lisieux, mardi 3 avril 2018. Cette dernière le confirme, son client ne viendra pas.

En août 2017, l’homme de 73 ans résidant à Rambouillet (Yvelines), s’est rendu chez sa sœur, à Benerville-sur-Mer, près de Deauville. L’occasion pour le grand-père de voir sa petite-fille, venue passer quelques jours avec lui.

« Elles sont mignonnes tes petites fesses »

Pendant plusieurs nuits, l’enfant de 8 ans dort à Benerville-sur-Mer et se retrouve seule avec son aîné. « Au moment de la récupérer, elle fait plusieurs révélations à sa grand-mère », relate la présidente.

Parmi ces aveux, son grand-père lui aurait « caressé les cuisses en essayant de mettre un doigt dans son sexe », ou encore, il lui aurait dit « elles sont mignonnes tes petites fesses » tout en les caressant. « Elle voulait des câlins juste sur les jambes », rapporte encore la présidente.

« Avoir simplement lavé les cheveux »

Dans ses déclarations, le grand-père dit « lui avoir simplement lavé les cheveux. Les deux fois ils ont regardé la télé, il lui a fait des câlins sur les pieds, les jambes, le dos et les cuisses. » Celui-ci évoque une « attitude déviante » de la fillette « en tenue provocante » qui se serait masturbée devant lui.

À la mère de la victime, seule à la barre, de prendre la parole : « J’ai une petite fille qui va très mal. Ma maman m’a appelé en me disant « il faut que je te parle » […] Ma fille a pris beaucoup de poids. Quand on évoque la chose elle fond en larmes. » Elle explique que l’enfant a coupé tout contact avec son grand-père, mais que « quand on passe près de l’appartement, elle a peur. »

« Elle maintient les premières déclarations »

L’avocate de la mère, représentante légale de l’enfant, Me Monique Bretoc-Bureau pointe : « Ce genre d’affaire est désagréable, mais surtout quand le prévenu est absent. » Avant de plaider : « La petite fille a été entendue plusieurs fois. Elle maintient les premières déclarations et ne se contredit pas […] » L’avocate évoque notamment le certificat de son pédopsychiatre pour lequel « il ne fait aucun doute qu’elle a subi des violences ».

Une enfant perturbée ?

Me Floriane Gabriel demande, quant à elle, la relaxe pour son client : « Une expertise psychologique avant les faits révèle que c’était déjà une enfant perturbée. Elle avait un comportement inadapté à l’école. » Selon le rapport effectué avant l’agression, l’avocate relève une séparation compliquée entre ses parents et des violences : « Maman me tape », lit Me Gabriel. Avant de conclure : « Si elle a pu mentir sur les violences de sa maman, elle peut mentir sur son grand-père. »

Suivant les réquisitions du procureur David Pamart, le tribunal condamne l’homme de 73 ans à un an de prison avec sursis.

Il sera inscrit au FIJAIS (Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes) et devra verser 3 000 € à sa petite-fille et 1 500 € à son ex belle-fille.

Source : actu.fr

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