Autignac | Procès en appel de Laurent Belmonte, accusé de viol sur ses joueuses de 8 ans

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Laurent Belmonte - Croquis Aline Champsaur
Le procès de Laurent Belmonte, entraîneur de foot à Autignac, accusé de viols et agressions sexuelles, s’ouvre ce lundi 16 novembre, en appel à Carcassonne.

Laurent Belmonte, un entraîneur de foot d’Autignac, sera de nouveau dans le box des accusés à Carcassonne.

Il s’est pourvu en appel de son jugement du 5 juillet 2019, prononcé par la cour d’assises de l’Hérault qui l’a condamné à 20 ans de réclusion criminelle et dix années de suivi sociojudiciaire.

Laurent Belmonte avait alors été reconnu coupable du viol de quatre de ses joueuses, mais aussi de celui de sa cousine et enfin celui de sa femme, alors que cette dernière dormait.

Laurent Belmonte, l’ami de tout le monde au village, l’entrepreneur serviable, a toujours nié les faits.

En ce mois de juillet 2019, il était reconnu en tant que prédateur sexuel et pédophile.

Un “statut” qu’il est incapable d’admettre“, reconnaîtra un proche.

Des propos confirmés à l’audience :

S’il est coupable, il ne le reconnaîtra pas et il ne suivra pas de soins.

La négation lui permet de rester debout dans son fonctionnement de toute puissance“, avait analysé la psychologue Danielle Cany.

Les faits avaient été divulgués le 21 janvier 2016 auprès des gendarmes de la brigade de Murviel-lès-Béziers.

Des déclarations plus sordides les unes que les autres

La première victime présumée était alors une gamine de 8 ans.

Six jours plus tard, une seconde victime se présentait devant les enquêteurs.

Le 1er février de la même année, une information judiciaire était ouverte par le procureur de la République de Béziers à l’encontre de Laurent Belmonte, des chefs de viols et agressions sexuelles sur mineurs de 15 ans, mais aussi pour des faits de corruption de mineurs de 15 ans.

Il était alors mis en examen par un juge, mais criait “au complot ourdi par les parents des enfants“.

Mais les déclarations, plus sordides les unes que les autres s’enchaînaient et malheureusement, se ressemblaient.

Toutes dans le même sens.

Des vérifications des allégations de Laurent Belmonte étaient effectuées.

Rien n’aurait permis aux enquêteurs de la gendarmerie d’accréditer la thèse du “copain sympa”.

Des photos compromettantes

Dans les affaires de l’accusé, pas moins de 1 800 photos de femmes en train de dormir étaient découvertes.

Il était révélé que ces images laissaient penser à des scènes d’abus sexuels violentes.

Par ailleurs, un millier d’images volontairement effacées étaient encore découvertes sur l’ordinateur de l’entraîneur de foot, toutes à caractères pédopornographiques.

Le 22 avril, un peu plus de trois mois après le début de l’affaire, l’épouse de l’accusé déposait plainte contre son mari.

Elle avait découvert, dans une armoire fermée à clés des préservatifs, des somnifères et un disque dur.

Laurent Belmonte l’avait filmée après l’avoir droguée.

On pouvait alors découvrir des scènes de viols dont elle était la victime.

Son mari, alors emprisonné, lui aurait déclaré lors d’un parloir qu’il avait fait ça “pour sauver leur couple.”

Elle avait alors cessé de le voir en détention.

Le docteur psychiatre Claude Aiguesvives expliquait après avoir entendu les victimes :

Les corps de ces fillettes ou de sa femme ne sont que des objets, des bouts de chair qu’il souhaite s’approprier en projetant ses fantasmes d’intrusion, de voyeurisme.

Par ordonnance du 15 février 2018, soit après deux années d’enquête, la mise en accusation de Laurent Belmonte était ordonnée.

Sept victimes avaient été identifiées lors de l’enquête.

L’homme qui s’était, semble-t-il, volontairement affaibli lors de son procès en première instance, nie toujours être en quoi que ce soit coupable de ces viols et de ces agressions sexuelles.

C’est ce qu’il entend prouver à Carcassonne.

La personnalité de l’accusé au premier procès

Lors de son incarcération, en février 2016, Laurent Belmonte était propriétaire d’une entreprise de pneus à Magalas et une autre à Bédarieux.

Sa jeunesse a été marquée par l’incarcération de son père alors qu’il n’avait que six ans.

Ce dernier avait commis des faits de violence ayant entraîné la mort d’un homme sans intention de la donner.

Il avait été condamné à huit années de détention.

Selon les experts venus témoignés au procès, il y a très peu de repères chez cet homme qui reproduit un schéma de vie similaire à celui de son père, tenant très peu de cas de la loi et se faisant justice lui-même.

Il a créé sa première société en rentrant de Madagascar où il avait passé environ cinq ans.

La famille était partie sur la Grande Île à la libération du père.

Il avait environ 20 ans quand il est revenu en Métropole.

Quelque temps après, il rencontrait son épouse avec qui il aura deux enfants.

Au procès, il est rappelé que Laurent Belmonte a tout mis en œuvre pour réussir sa vie professionnelle et son ascension sociale ; qu’il aime à se mettre en avant et à enjoliver les choses ; qu’il a besoin de plaire et d’être apprécié.

Il ressortira de l’expertise psychiatrique de l’accusé que ce dernier se dit victime d’un complot.

Il s’en est convaincu mais ne parvient pas à l’expliquer.

Pour autant, il assure que cette machination qui l’a conduit devant les tribunaux est orchestrée par les amies de son épouse et que celle-ci veut le détruire.

Le procès a montré qu’il a du mal à prendre en compte les avis des autres, surtout dans le cadre professionnel.

Il ne supporte pas la frustration et aime imposer sa toute-puissance, s’il le faut par une éventuelle manipulation ou une emprise sur autrui.

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