St-Mars-la-Brière | Victime de viols, Mickaël Choplain s’est suicidé. Le pédo a été relaxé

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Pédocriminel En liberté

Le pédocriminel a été relaxé par le Juge des peines et libertés
À 19 ans, Micka, élève en 2 année de bac pro maintenance en engins du TP, à qui tout souriait aux dires de ses proches, a mis fin à ses jours. Sa famille a découvert par la suite qu’il aurait été violé par un homme. (©Famille Choplain)
Le violeur de Micka n’a pas fait qu’une seule victime. L’un de ses amis confie : « J’avais 7 ans, lui 14, il me coinçait dans une cabane, au fond d’un jardin. En octobre, j’ai fini par craquer et déposer plainte. Micka n’en a jamais rien su ».

Marche blanche. En Sarthe, après le suicide de Micka, ses parents découvrent qu’il aurait été violé

Micka s’est suicidé. Sa famille a alors découvert qu’il aurait été violé. L’auteur présumé est libre. “Un danger” qu’ils veulent rappeler via une marche blanche, samedi 10 juillet.

Plus de huit mois ont passé. Mais la douleur est toujours omniprésente. Forte de caractère, Nathalie commence à raconter comment son fils en est venu à se suicider, le 7 novembre 2020, alors qu’il n’avait que 19 ans. Avant de filer chercher un paquet de mouchoirs en papier.

Plus tard, elle confiera :

« On m’a enlevé une partie de mes tripes. Notre vie ne sera plus jamais la même ».

Elle n’en démord pas.

« Micka, c’était un gamin souriant. Et c’est d’ailleurs ce qui a trompé tout le monde. »

Sa grand-mère la première, qui le pleure, et fait défiler sur son téléphone portable, les nombreux messages d’amour, entourés d’émoticônes et autres cœurs, reçus de son petit-fils, dont elle voue la « gentillesse » à qui veut bien l’entendre.

Le samedi de son suicide, Mickaël est en soirée chez un ami, Teddy, qui n’habite pas très loin de la maison familiale, dans le quartier des Loudonneaux, à Saint-Mars-la-Brière.

« On a passé la soirée à le filmer parce qu’il faisait le pitre, comme d’habitude. J’ai encore toutes les vidéos !»

De retour au domicile de ses parents, il saluera sa maman, et sa petite sœur, Marie, avant de monter se coucher.

Nathalie, persuadée d’avoir eu un mauvais pressentiment, se remémore :

« Ce soir-là, je n’explique pas pourquoi, mais je me sentais mal ».

Un de ces sentiments maternels qui ne s’explique pas.

Quelques instants plus tard, à 22 h, avec son époux, ils entendront une détonation, dans le jardin. Mickaël Choplain a retourné son arme de ball-trap contre lui.

La maman sanglote :

« Nous nous sommes précipités. Je lui ai demandé pourquoi il avait fait ça, et j’ai vu son ventre se soulever pour son dernier soupire ».

Loin de se douter, à ce moment-là, des motivations de son fils. La famille était bien au courant de soucis avec « une bande de Saint-Mars ».

Mickaël aurait été agressé physiquement, on s’en serait même pris à sa voiture, qui s’est retrouvée taguée.

Nathalie souffle  :

« Ses deux dépôts de plaintes avaient été classés sans suite ».

Qui pensait que l’histoire était derrière son fils.

Celle-ci oui, en effet. Mais parents et sœurs allaient découvrir la souffrance de Micka. Une souffrance en silence puisqu’il n’en aura jamais parlé à personne.

C’est sa grande sœur, Mélody, qui a découvert un dossier avec des captures d’écran de SMS, et même de messages audio dans son ordinateur portable.

« C’est comme cela que nous avons su qu’il avait été violé ».

« Hommage à Micka, soutien aux victimes ».

C’est l’intitulé de la marche blanche organisée par les parents de Mickaël Choplain, ce samedi 10 juillet à Saint-Mars-la-Brière. Le rendez-vous est fixé à 14 heures, au complexe des Châtaigniers, pour rendre hommage au jeune homme qui s’est suicidé le 7 novembre dernier, une semaine après son 19e anniversaire.

Nathalie Choplain, sa maman, explique :

« La sépulture s’est déroulée en plein confinement, et nous n’avions le droit qu’à 25 personnes dans l’église. Cette marche, c’est pour permettre à ceux qui n’ont pas pu le faire, de rendre hommage à Micka ».

Mais l’événement a un autre but dans la tête de la mère de famille. Elle affirme :

« Que les gens n’oublient pas qu’il y a un homme qui est toujours dehors et dangereux. Nous invitons les jeunes, et leurs parents, à faire attention. Et c’est aussi pour montrer notre soutien aux victimes, parce qu’il y en a d’autres, pour qui le combat continue. Il y a encore deux semaines, une plainte était déposée ».

Le cortège passera devant l’école maternelle, puis l’école primaire dans laquelle Mickaël a été scolarisé, avant de défiler devant les commerçants de Saint-Mars-la-Brière, « pour être vus », et le café que le jeune homme fréquentait.

L’auteur présumé ? Ils le connaissent fort bien.

C’est un jeune qui a un terrain de loisirs, dans lequel Micka s’est rendu à plusieurs reprises.

« Il adorait bricoler et il était courageux. Alors, il allait faire l’entretien là-bas et le propriétaire offrait aux jeunes qui l’aidaient un MacDo, une bière, des clopes ».

Un piège bien rodé selon la maman. Qui se souvient :

« Un jour, il n’a plus voulu y aller parce qu’il lui avait demandé de montrer son sexe ».

Nathalie et ses proches ne soupçonneront jamais que Micka ait pu vivre pire que ça.

« Il ne voulait jamais sortit tout seul, en voiture ou à moto. En fait, mon fils avait peur. Parce que cet homme le harcelait. Il l’attendant au carrefour de chez nous, ou à Saint-Corneille, où il allait régulièrement voir des amis. »

En découvrant le pot aux roses dans l’ordinateur, la famille dépose plainte pour viols, attouchements et harcèlement. Sans savoir que d’autres victimes existeraient.

À commencer par un super ami de Micka, celui-là même chez qui il se trouvait, le soir du drame.

Un ami proche de Micka confie :

« J’avais 7 ans, lui 14, il me coinçait dans une cabane, au fond d’un jardin. En octobre, j’ai fini par craquer et déposer plainte. Micka n’en a jamais rien su ».

L’homme en question, âgé d’une trentaine d’années, sera placé en garde à vue, du 7 au 9 avril 2021.

Nathalie regrette :

« Mais il nie tout en bloc, il dit que c’est un complot familial ».

À sa sortie, le 9 avril, il sera mis en examen pour viols et agressions sexuelles sur mineurs, dont un de moins de 15 ans et pour corruption de mineurs.

La maman s’énerve :

« Mais il a été relâché et il n’a même pas de bracelet électronique ».

L’homme aurait simplement une interdiction de se rendre à Saint-Mars-la-Brière, le temps que l’enquête se poursuive.

La grand-mère maternelle peste :

« Pour lui, le soleil brille, alors que nous, on pleure tous les jours ».

Une colère qui a gagné de nombreux jeunes de Saint-Mars, disent-elles. Qui n’ont pas hésité à placarder des photos de l’homme en question, estampillées de « Pédophile en liberté » dans toute la ville, à la suite de sa libération.

Un acte totalement interdit motivé « par une telle colère et de l’incompréhension », analyse Nathalie.

Le Juge d’instruction puis le Procureur avaient demandé une détention provisoire. Mais il a été relaxé par le Juge des peines et libertés.

Aujourd’hui, l’homme est donc libre. Nathalie insiste :

« Mais toujours dangereux ! »

Qui organise une marche en blanche en l’honneur de son fils, ce samedi 10 juillet 2021 :

« Mais aussi pour que les gens n’oublient pas, qu’ils comprennent qu’il est toujours dehors. L’été arrive, les jeunes vont sortir et se rassembler et je suis sûre qu’il va en approcher. »

De la prévention, avant que la Justice ne s’empare de l’affaire, une fois que l’enquête sera terminée, c’est le seul leitmotiv des proches de Micka.

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