Livarot | Deux ans de prison pour avoir tenté de sodomiser un jeune garçon…

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Laxisme judiciaire pour le pédocriminel qui aimait s’éxhiber devant des garçons
Il avait à répondre d’exhibition sexuelle sur trois jeunes pré-ados nés en 2008 et 2009, et d’agression sexuelle et corruption sur l’un d’entre eux.

Un quadragénaire, dont le casier judiciaire était vierge, a été présenté en comparution immédiate au tribunal judiciaire de Lisieux (Calvados), vendredi 2 juillet 2021.

Les faits ont été commis à Livarot-Pays-d’Auge (Calvados) entre le 1er et le 25 juin 2021.

Agé de 46 ans, il a reconnu les faits les plus graves dont il avait à répondre : corruption de mineur de moins de 15 ans et agression sexuelle.

Mais lors de son audition de même qu’au tribunal, il a nié s’être montré nu dans son champ à la vue des jeunes.

La procureure, saluant le travail « remarquable » des enquêteurs, a lancé :

« Il fallait faire vite pour éviter la réitération de ces faits graves et dangereux ».

Une enquête qui a permis, en un minimum de temps, de réunir tous les intervenants de la procédure – experts médico-psychologiques et psychiatres – ainsi que tous les éléments indispensables à ce procès.

L’affaire a commencé par la plainte déposée à la gendarmerie le 24 juin par les parents d’un garçon âgé de 13 ans.

La veille dans l’après-midi, alors qu’il circulait à vélo dans un chemin, il avait été interpellé par un voisin fermier. L’homme lui avait posé quelques questions sur son identité et son adresse et avait demandé à quelle heure il repassait par là.

En revenant chez lui vers 18 h, le collégien avait vu l’homme nu dans son champ sortant de la haie.

Il s’en était confié à ses parents. Ces derniers s’étant immédiatement rendu chez lui, le quadragénaire avait prétexté avoir été envahi de fourmis et s’être déshabillé pour éviter de se faire piquer.

Le garçon confiera aux gendarmes que l’homme lui avait dit que c’était un secret entre eux et qu’il lui faisait confiance.

Cette plainte sera suivie par deux autres déposées par des mères de famille. L’une d’entre elle dénonce des faits semblables à ceux faisant l’objet de la plainte précédente.

Son fils qui circulait à proximité de la ferme avait vu l’homme nu à côté d’une mangeoire à bestiaux. Le quadragénaire, qui apparemment s’apprêtait à entrer dedans pour s’y baigner, lui avait adressé un signe de la main pour l’inviter à le rejoindre. Le garçon avait continué son chemin mais il avait été rattrapé par l’homme nu qui l’avait poursuivi pendant une quinzaine de mètres.

Le mis en cause nie avoir voulu se baigner dans la mangeoire. Selon lui, il était effectivement nu, mais près de ses bâtiments.

La présidente fait observer :

« Il faisait très beau ».

L’homme réponde :

« Oui, mais non. Il ne faisait pas assez chaud. »

Les faits les plus graves se sont déroulés avec sa troisième victime qu’il a rencontrée à quatre reprises.

La première fois, l’homme lui avait demandé de l’aider à remettre la barrière de son champ. On ne saura pas si c’est à cette occasion qu’il lui fera cadeau d’un téléphone portable avec une carte Sim – comme l’indiquera le jeune – ou s’il les lui a remis à une autre occasion.

Toujours est-il que l’enfant s’est retrouvé en possession d’un appareil destiné à lui envoyer des photos de son sexe. En fait, il lui enverra des photos extraites d’Internet. Le quadragénaire, qui tentera de le joindre des dizaines de fois, lui enverra une photo de son propre sexe.

Pour attirer sa jeune victime chez lui, il lui proposait de faire du tir avec sa carabine à plombs. Il s’avérera qu’il a essayé de le déshabiller complètement – ce que le jeune a refusé – , qu’il lui a demandé de toucher son sexe et de se faire toucher le sien et tentera de le sodomiser à deux reprises.

Devant le refus du garçon, il n’avait pas insisté.

Le prévenu, incapable de retenir ses larmes, lance :

« Je reconnais, mais je ne sais pas expliquer ».

Il s’effondre en sanglots quand la présidente commence à lire le rapport de l’expert qui l’a examiné. Son propre père a abusé de lui pendant plusieurs années quand il avait 10 ans. Cette évocation le marquera jusqu’à la fin de l’audience.

Il souffle :

« Je ne voulais pas le dire ».

La présidente se justifie :

« Ça peut-être un début d’explication ».

Le quadragénaire demande qu’on l’aide. La magistrate lui répond :

« Ça fera partie de la réponse pénale ».

Le quadragénaire est condamné à 4 ans de prison dont 2 avec sursis probatoire pendant 3 ans. Il a l’obligation de soins et il lui est interdit d’entrer en contact avec ses trois victimes. Il devra payer 800 € pour les frais d’avocat d’une des familles. L’affaire est renvoyée sur intérêt civil au 19 novembre pour évaluer le préjudice moral subi par sa dernière victime. Il fera l’objet d’une inscription au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes.

Le tribunal a prononcé son maintien en détention.

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