Castres | 16 ans de réclusion pour «tonton Ludo» Ludovic Cueva

Assises du Tarn: 16 ans de réclusion pour «tonton Ludo» Ludovic Cueva

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Maître Derkaoui et maître Renier avec l’avocat général Senat n’ont jamais cru à la thèse du complot ourdi par les jeunes filles contre leur beau-père / Photo DDM, P S.

Ludovic Cueva, 40 ans, ancien militaire du 8e Rpima à Castres, était accusé de viols avec plusieurs circonstances aggravantes, sur ses deux belles-filles et sur une enfant d’un couple d’amis.

Les jurés et les juges de la cour devaient répondre à 21 questions avant de donner leur verdict, hier soir. Tous ont retenu la culpabilité de Ludovic Cueva et l’ont condamné à 16 ans de réclusion criminelle, assorties d’un suivi socio-judiciaire pendant 8 ans. L’accusé, qui a nié jusqu’au bout, n’a pas bronché.

«Je n’ai jamais fait de mal à ces enfants, ce n’est pas dans ma nature. Pour moi, un enfant c’est sacré. ça fait 40 mois que je suis en détention pour des faits de consultation et détention d’images pédopornographiques. C’était un soulagement pour moi lorsque les gendarmes m’ont interpellé», lance, au cours de son procès, Ludovic Cueva aux jurés et juges de la cour d’assises du Tarn.

Le vrai problème, c’est qu’il est accusé par ses deux belles-filles de viol et d’agression sexuelle à Castres et à la Réunion entre 1999 et 2004, mais aussi par les parents d’une enfant de 4 ans et demi qui le surnommait «Tonton Ludo». Mais il persiste dans sa ligne de défense.

Son avocat aussi en accréditant, non pas la thèse du complot mais d’une envie de vengeance irrépressible de la part des victimes et d’une partie de leur famille. «En entrant dans cette salle, il y a trois jours, j’ai su dès les premières minutes que ça allait être difficile de le défendre. Celles qui ont témoigné à la barre avaient le statut de victimes, tout était déjà joué. La défense gêne. Les erreurs sont toujours les mêmes, elles se ressemblent au fil des procès : la parole des victimes d’abord, puis la cohorte d’experts qui les crédibilisent.

Les témoins présentés par la défense ne représentent rien, tout accable cet homme, tout l’accuse. Famille, je vous hais, a dit André Gide. Ce n’était pas le bonheur dans cette famille, la haine s’y est vite installée lorsqu’il y est entré. Je ne sais pas si c’est un complot mais rien ne va dans cette maison. Jusqu’à la révélation des faits, poursuit Me Édouard Martial. Deux déclarations «copier-coller» qui mettent aussi en cause une mère qui aurait tout vu et rien dit. Alors qu’elle certifie qu’elle n’a jamais surpris son mari avec ses filles nues. Mais elle, on ne la croit pas. Cet homme a toujours dit la même chose, alors comment expliquer ce dont on l’accuse ? Il ne peut pas, on ne l’entend plus !»

«Le couvercle sur la marmite»

Pourtant assure Me Younès Derkaoui, «Il y a quelqu’un qui ment dans cette histoire et ce n’est pas la petite fille de 4 ans et demi qui évoque des attouchements avec des détails précis. Ses paroles transpirent la vérité».

Me Hervé Renier, qui représente les deux jeunes filles, attendait des regrets «pour le mal terrible qu’il leur a fait. Et que leur mère les soutienne, qu’elle admette les faits. Rien, vous avez une part d’ombre et vous salissez une deuxième fois ces jeunes filles qui ont eu le courage de témoigner jusqu’au bout».

L’avocat général Sena, en requérant 18 ans de réclusion criminelle, a enfoncé le clou de l’intime conviction.

«J’ai eu le sentiment, au cours de cette audience que c’était un mauvais rêve, une mauvaise pièce de théâtre qui met en avant l’absurde d’une situation. Une dénonciation calomnieuse contre l’accusé qui devient victime et des coupables dans la partie civile. On aurait dû changer les places ! Avec un regret, toutefois, c’est que sa femme soit restée sur le banc des témoins. Elle n’a rien fait pour protéger ses filles. On a posé un couvercle sur la marmite pendant 10 ans» lance-t-il en balayant la théorie du complot.

Ses réquisitions ont pesé lourd dans le verdict.

Source: http://www.ladepeche.fr

http://wanted-pedo.com/bis/des-viols-et-la-mort-dun-bebe-a-la-barre/

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