Ambert | Un papy condamné pour agressions sexuelles sur ses trois petites-filles

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La grand-mère état au courant des agissements de son époux mais ne les a pas dénoncés
Un grand-père âgé de 73 ans a été condamné à quatre ans de prison ferme, lundi, par le tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), pour des agressions sexuelles incestueuses commises sur ses trois petites-filles, entre 2013 et 2019, à Ambert.

Tout débute en mai 2019, à Ambert.

Une adolescente, née en 2002, visiblement en proie à un profond mal-être, se confie à sa mère et lui avoue avoir été agressée sexuellement, depuis plusieurs années, par son grand-père. Ses deux sœurs, nées en 2007 et 2009, se mettent à leur tour à parler et évoquent, elles aussi, des agressions sexuelles incestueuses qu’elles auraient subies entre 2018 et 2019.

Ce lundi après-midi, c’est dans la salle d’audience du tribunal correctionnel clermontois que le grand-père, aujourd’hui âgé de 73 ans, a recroisé le regard des trois victimes pour la première fois depuis trois ans.

Son épouse (avec laquelle il est en instance de divorce), 70 ans, était elle aussi à la barre, poursuivie pour ne pas avoir dénoncé les attouchements imposés à l’une de ses trois petites-filles (*). Des faits dont elle avait pourtant eu connaissance, dès janvier 2019…

C’est d’abord à elle que s’est intéressée la présidente, Anne David.

« La souffrance de ces jeunes filles ne vous a pas interpellée ? Pourquoi ne rien avoir fait pour les protéger de votre mari ? », s’étonne-t-elle.

La prévenue tente d’expliquer :

« En apprenant ce qu’il avait fait à l’un d’elles, je n’ai rien pu faire, j’avais peur de perdre tout le monde. Mais je savais que ça allait se finir en tsunami. Et c’est ce qui est arrivé… Ce qu’elles ont subi, je ne l’ai compris qu’après. »

À quelques pas, le septuagénaire se manifeste bruyamment.

« J’ai pas mal de choses à dire ! », annonce-t-il en s’appuyant maladroitement à la barre.

S’il admet :

« Avoir embrassé deux ou trois fois le sexe » de l’une des fillettes, « lors de parties de cache-cache ».

Il nie tout le reste, agrémentant ses déclarations de petites phrases et de sous-entendus tous plus sordides les uns que les autres.

« Je sais que j’ai eu tort, mais je les adorais toutes les trois… », conclut-il.

Avant d’ajouter :

« Je n’attends plus rien de la vie, alors, le jugement, je m’en moque ! ».

Me Arnaud Remedem a ensuite martelé au nom des trois victimes, dénonçant « des comportements hideux », mais aussi « l’absence de remords, de culpabilité chez un homme pour qui autrui est juste une chose ».

Il ajoutera :

« La dignité des parties civiles, je la cherche toujours chez les deux prévenus ».

L’avocat de la grand-mère a quant à lui plaidé :

« La vie de cette femme, ça a toujours consisté à simplement essayer de survivre ».

La procureure de la République a poursuivi :

« L’attitude de cet homme inquiète et interroge vraiment. Il ne reconnaît pas les faits, mais il les conteste, voire les revendique, avec beaucoup d’irrespect pour les parties civiles. »

Elle a requis trois ans de prison, dont deux assortis d’un sursis probatoire pendant deux ans à son encontre et douze mois avec sursis contre sa future ex-femme.

Le tribunal l’a suivie sur ce dernier point, mais a été beaucoup plus sévère avec le grand-père, le condamnant à quatre ans de prison ferme, peine assortie d’un mandat de dépôt à effet différé : il devra se présenter le 26 octobre au centre pénitentiaire de Riom pour y être incarcéré (*).

(*) Il devra par ailleurs verser un total de 11.000 euros de dommages et intérêts à ses trois petites-filles. Sa future ex-femme devra quant à elle verser 800 euros à l’une des trois victimes (celle qu’elle savait avoir été agressée).

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