Allennes-les-Marais | Enterrée d’abord par une lettre d’excuses, l’agression sexuelle d’une fillette de 11 ans finit au tribunal

Cela ne devait pas se passer comme ça. Devant la 5e chambre correctionnelle de Lille. D’un commun accord, l’affaire était enterrée. Soldée par une lettre d’excuses de l’agresseur à l’agressée.

Le prévenu, un retraité de 67 ans, avait reconnu les faits, l’attouchement sexuel sur une fillette de 11 ans.

Les parents de la victime s’en étaient satisfaits.

Mais la mémoire est obstinée.

Deux ans plus tard, au cours d’un banal entretien avec le psychologue scolaire, la collégienne déballe tout.

Le psy signale les faits.

Et voilà comment le linge sale a fini par se laver en public, lundi. (NDWP : Encore un journaliste sans scrupule, la phrase ignoble ! )

« Je n’ai jamais eu de pulsions.
Je n’ai jamais été attiré par une petite fille.
Je ne sais pas pourquoi j’ai fait ça », répète le sexagénaire à la barre, sans nier quoi que ce soit.

Il n’a pas d’avocat.

Les parents de la victime, qui ont fini par se constituer partie civile, non plus.

Tous se connaissent bien. Ils sont, ils étaient, amis.

L’enfant avait l’habitude d’aller déjeuner, une fois par semaine, chez ces proches de la famille.

Après manger, elle regardait un dessin animé dans le canapé avec celui qu’elle s’était mise à appeler « papy ».

C’est là que ça s’est passé.

Des « caresses sur le ventre », la première fois.

Une main dans la culotte, la deuxième. Plusieurs mois plus tard.

« Vous n’êtes pas capable de vous refréner », pointe la présidente Audrey Bailleul.

L’homme jure que si.

Il a arrêté de boire. A entamé un suivi psychologique.

Il bredouille :

« Je sais que c’est grave.
C’est pas normal…
Je m’en voudrai toute ma vie.
Quand mes enfants vont savoir… c’est foutu. »

L’acte de contrition ulcère le ministère public.

« On dirait que monsieur craint plus pour sa situation que pour celle de la victime », tance Sophie Noël.

Quand la procureure requiert trois ans d’emprisonnement dont 18 mois ferme, le prévenu ne bouge pas.

Mais ses yeux se mettent à cligner à vive allure et il déglutit péniblement.

Son avocat fait ce qu’il peut, à savoir tenter de réduire la peine.

« Je vous demande de réduire le quantum à quelque chose d’utile », plaide Me Olivier Péan de Ponfilly.

Le tribunal l’entend, et condamne son client à quinze mois de prison avec sursis et obligation de soins.

Il devra aussi payer 2 000 € de dommages et intérêts aux parents.

Source : La Voix Du Nord

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