Affaires de pédophilie | Une journaliste avait averti le cardinal Barbarin dès 2005

“Histoire d’un silence” est le premier livre qui revient sur l’affaire Barbarin. L’auteure, Isabelle de Gaulmyn, était aussi un témoin direct des affaires de pédophilie du diocèse de Lyon.

barbarin

Dans le livre Histoire d’un silence, la journaliste Isabelle de Gaulmyn évoque le “silence de toute une communauté” sur les affaires de pédophilie du diocèse de Lyon. Rédactrice en chef adjointe de La Croix et spécialiste des questions religieuses, elle a aussi été un témoin privilégié de cette affaire.

Elle revient sur l’affaire Bernard Preynat, ce prêtre qui, de 1972 à 1991, est soupçonné d’avoir abusé de jeunes scouts entre huit et 12 ans, “faisant entre 65 et 100 victimes”, estime-t-elle.

“Le silence de toute une communauté”

Isabelle de Gaulmyn a grandi à Sainte-Foy-lès-Lyon, fréquentant pendant quatre ans le groupe Saint-Luc, la troupe scoute du père Preynat, éloigné de cette paroisse en 1991 mais enchaînant les postes jusqu’en 2015. Elle sait la singularité d’un territoire où “l’Eglise compte”, l’aura que pouvait y avoir un prêtre dynamique et autoritaire.

Le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, visé par des plaintes pour non dénonciation classées sans suite début août, avait dit avoir entendu parler en 2007 des soupçons pesant sur le père Preynat. Son informatrice, “c’est moi”, écrit Isabelle de Gaulmyn, 53 ans, même si elle n’est “pas d’accord sur la date”, évoquant l’année 2005.

“Pendant 25 ans, nous avons tous préféré nous taire. (…) L’incroyable impunité dont a bénéficié le père Preynat est le fait des évêques. Mais le silence est celui de toute une communauté“, estime l’auteure.

L’Eglise “du côté des accusés”

La journaliste ne ménage pas l’Eglise lyonnaise, qui “a posé un couvercle” sur ces “agissements” et qui, comme institution, “s’est mise du côté des accusés”. La Parole libérée, l’association des victimes du prêtre, “aurait dû être créée par le cardinal Barbarin, s’il en avait eu le courage”.

Dans une interview à L’Obs, Isabelle de Gaulmyn estime :

“L’Eglise est largement coupable et doit le reconnaître. Et ce n’est pas faire du mal à l’Eglise que de dire cela, c’est lui demander d’être fidèle à son message”

Le 1er août dernier, le procureur de Lyon a classé sans suite l’enquête préliminaire ouverte en février pour “non-dénonciation” d’agressions sexuelles sur mineurs de moins de 15 ans.

Source : http://www.bfmtv.com/

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