Carcassonne | 4 ans de prison pour corruption de mineur de 15 ans et exhibition sexuelle

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“On lui a sauvé la vie en allant la récupérer à la gare, car elle aurait été violée !”
Ce lundi 24 avril, un Nivernais de 21 ans a été jugé pour “corruption de mineur de 15 ans” et “exhibition sexuelle”, le tout en état de récidive. Reconnu coupable des faits reprochés, il a été incarcéré à l’issue de son jugement en comparution immédiate.

En détention provisoire depuis le 12 avril à la maison d’arrêt de Carcassonne, c’est sous escorte policière que Thibault est arrivé devant le tribunal ce lundi après-midi, pour son jugement en comparution immédiate.

À ce natif de Nevers, il était reproché d’avoir encouragé une fillette âgée de 11 ans à avoir des relations sexuelles avec lui, du 6 au 11 juin 2022 à Val d’Edre-d’Auxence (Maine et Loire).

Mais aussi de s’être masturbé à la fenêtre de sa chambre à la vue de sa voisine d’en face, le 1er novembre 2022 à Bourges (Cher).

Le 6 juin dernier, c’est la mère de la fillette de 11 ans qui va signaler sa disparition inquiétante à la gendarmerie.

Très vite, les grands moyens seront déployés pour retrouver sa trace, avec notamment l’intervention d’un chien qui va localiser la fillette à la gare d’Angers, où elle joue du piano.

La jeune fille qui a fugué explique ainsi avoir raté le train qui devait la conduire à Bourges, où l’attendait celui qu’elle avait rencontré sur internet.

La fillette était bien loin de penser que son interlocuteur était âgé de 21 ans, et non de 16 comme il le lui avait dit lors de leurs échanges par écrans interposés.

Thibault va alors tout faire pour organiser une rencontre. En lui donnant notamment des consignes assez précises pour qu’elle le rejoigne en train.

Et tout ça, en étant bien conscient de son âge.

“On lui a sauvé la vie en allant la récupérer à la gare, car elle aurait été violée !”,

a déclaré la procureure de la République de Carcassonne, Géraldine Labialle.

Le 1er novembre 2022, c’est au commissariat de Bourges qu’une femme va ensuite se présenter pour déposer plainte contre Thibault, qui s’est masturbé à la fenêtre de sa chambre devant elle.

Selon la voisine, c’est la troisième fois qu’il s’exhibe ainsi. Comme pour la précédente affaire, le prévenu a reconnu les faits reprochés en expliquant que

“les pulsions ont repris le dessus, car mon traitement n’était plus adapté.

Je n’ai pas réussi à résister !”

Du parcours pénal du prévenu, on découvre que son casier judiciaire affiche déjà trois condamnations récentes, toutes en lien avec des faits similaires ayant eu lieu en 2018, 2019 et 2020.

Nous sommes là dans la continuité. Lors des faits reprochés en 2021, Thibault était sous le coup d’un sursis probatoire, avec un suivi sociojudiciaire assorti d’une injonction de soins pour calmer ses pulsions sexuelles.

Résidant à Bourges, c’est au début du mois de décembre 2022 qu’il a décidé de déménager dans l’Aude, où son père réside.

D’où sa comparution devant le tribunal de Carcassonne. Sur sa personnalité, le prévenu est décrit comme renfermé.

“Il se présente comme victime de ses pulsions”

dira de lui un expert, avant d’évoquer sa crainte que Thibault devienne pédophile.

“J’essaie vraiment de tout faire pour éviter de devenir ça !”

a-t-il déclaré au tribunal.

Dans son réquisitoire, les premiers mots de la procureure Géraldine Labialle ont été pour la fillette, “qui souffre d’un trouble du déficit de l’attention”.

“Elle est particulièrement vulnérable, car elle peut être prête à tout pour attirer l’attention sur elle.

Elle a d’ailleurs été prête à tout pour se mettre en danger.

Elle a été la proie idéale pour le prévenu, car elle s’est exposée.

Lui, c’est le prédateur. Un homme extrêmement dangereux. Il est tout sauf malade, et ne vit que d’excitation sexuelle car il n’a que ça !”

Face au risque de réitération qui n’est écarté par aucun expert, c’est la peine de trois ans de prison qui a été requise, assortis d’un suivi sociojudiciaire de cinq ans avec une injonction de soins.

À la défense, Me Jean-Christophe Marti a dénoncé “des réquisitions lourdes, avec une certaine forme de renoncement de la part du parquet.

“Nous ne sommes pas là sur un prédateur qui cherche sa proie.

Mon client a des pulsions d’hypersexualité de tous ordres, pas que sur les enfants…”

À l’issue de son délibéré, le tribunal a finalement condamné Thibault à quatre de prison, assortis d’un suivi sociojudiciaire de cinq ans. L’interdiction définitive qu’il exerce une activité avec des enfants a également été ordonnée.

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