Abbeville | Un pompier de 32 ans en garde à vue pour agression sexuelle sur une mineure de 16 ans

Déjà impliqué dans un scandale sexuel en 2010 à la caserne d’Abbeville, le pompier Guillaume Lion a été placé en garde à vue ce jeudi matin dans les locaux du commissariat d’Abbeville. Il est suspecté d’agression sexuelle sur mineure.

Illustration. Courrier Picard

Un encadrant des Jeunes sapeurs pompiers d’Abbeville est en garde à vue depuis ce jeudi 2 mai en matinée dans les locaux du commissariat d’Abbeville.

Il est suspecté d’avoir commis une agression sexuelle sur une mineure (elle serait âgée de 16 ans), au sein de la caserne des pompiers d’Abbeville.

Et ce, 9 ans après l’affaire des relations sexuelles qui avait secoué le principal centre de secours de l’ouest du département.

Guillaume Lion, 32 ans, faisait d’ailleurs partie des pompiers impliqués dans l’affaire de 2010.

Affaire à l’issue de laquelle il avait été poursuivi administrativement et avait écopé d’une suspension.

C’est la mère de la jeune fille, membre des JSP d’Abbeville, qui a porté plainte.

Sa fille aurait dénoncé une relation sexuelle non consentie au sein de la caserne avec un pompier qu’elle aurait désigné comme étant Guillaume Lion.

La plainte a été déposée en fin de semaine dernière au commissariat d’Abbeville.

Après avoir entendu les camarades de la jeune fille, les policiers ont placé le pompier en garde à vue ce jeudi matin.

Des informations confirmées par le Parquet d’Amiens.

Les faits se seraient déroulés en marge d’entretiens individualisés avec les Jeunes sapeurs pompiers, sur leur devenir au sein de la caserne.

Selon nos sources, Guillaume Lion faisait donc partie des pompiers impliqués dans le scandale de 2010, lorsqu’une jeune fille de 17 ans, extérieure à la caserne, avait eu des relations sexuelles avec plusieurs pompiers du centre de secours et avait été filmée.

Les clichés des ébats avaient circulé.

Une dizaine de pompiers avaient reconnu leur implication, trois avaient été poursuivis pour corruption de mineures ; deux d’entre eux avaient été relaxés.

Guillaume Lion, alors placé en garde à vue, n’avait pas été poursuivi pénalement, mais administrativement.

Il avait été suspendu de ses fonctions pendant deux ans, et avait finalement réintégré la caserne d’Abbeville, à sa demande.

Il est adjoint au responsable des Jeunes sapeurs pompiers, et doit être nommé sergent en fin d’année.

Chefs de garde et chefs d’équipe ont été convoqués ce jeudi matin à Abbeville, pour une réunion au cours de laquelle ils ont été « briefés » sur la situation par le président du Service départemental d’incendie et de secours, Stéphane Haussoulier.

Ce dernier a par ailleurs suspendu à titre conservatoire le pompier visé par les accusations de la jeune fille et a diligenté une enquête administrative « pour tenter de comprendre ce qu’il s’est passé ».

L’enquête doit également permettre de comprendre « comment la décision de lui confier des responsabilités auprès des jeunes, compte tenu de l’affaire de 2010, a pu être prise », insiste Stéphane Haussoulier.

La plupart des pompiers impliqués dans le scandale de 2010 – scandale qui avait finalement débouché sur deux relaxes et une condamnation à une peine de prison de 4 mois avec sursis – avaient été réintégrés à la caserne d’Abbeville.

Si la présomption d’innocence s’applique, dans le rang des pompiers on se dit « dégoûtés.

Il y en a par exemple qui se posent la question de savoir s’ils vont annuler, ou non, le loto prévu à la salle des fêtes d’Abbeville, samedi soir », confie un pompier sous couvert d’anonymat.

L’affaire ravive les mauvais souvenirs de 2010 lorsque le scandale sexuel avait divisé les soldats du feu, entre les soutiens aux pompiers impliqués et ceux qui estimaient que des soldats du feu avaient sali l’honneur de la profession.

Source : Courrier Picard

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