Si cet individu de 49 ans était poursuivi pour viol, il aurait été jugé devant une cour d’assises.
C’est à la barre des prévenus du tribunal correctionnel de Chartres que ce père de deux enfants est jugé pour des attouchements sexuels sur sa belle-fille, sur une durée de dix ans, alors qu’elle avait pendant dix ans, entre l’âge de 7 et 17 ans.
Devant les juges, la jeune femme, aujourd’hui âgée de 29 ans, témoigne : « Ça a commencé dès qu’il est venu vivre avec ma mère et moi, en 1997. Il a commencé à avoir des gestes déplacés ».
Profitant du sommeil de sa compagne, le beau-père aurait pris l’habitude de visiter sa belle-fille dans sa chambre, en pleine nuit.
« Il venait une à deux fois par semaine. À chaque fois, je lui disais d’arrêter mais il n’y avait rien à faire. Il me disait de me taire et me caressait, m’embrassait, me léchait le sexe, me pénétrait. J’avais peur de lui. Quand il buvait, il était très violent. Et puis, j’étais fille unique et j’avais des relations fusionnelles avec ma mère. J’avais peur de lui faire du mal si elle apprenait ce qui se passait. C’est pour ça que je n’ai rien dit. »
Le fait qu’il soit papa m’a incitée à porter plainte. Je ne voulais pas que sa fille subisse la même chose.
Tout au moins jusqu’en 2014, l’année de ses 24 ans. Le prévenu a alors quitté sa mère pour une autre femme, avec laquelle il a eu une petite fille : « Le fait qu’il soit papa m’a incitée à porter plainte. Je ne voulais pas que sa fille subisse la même chose. »
En garde à vue, le prévenu conteste la version de sa belle-fille. Une position qu’il maintient à la barre, mollement, sans manifester la moindre émotion : « Tout est inventé. Je ne me suis jamais relevé pour aller la voir dans sa chambre. J’avais des relations sexuelles normales avec sa mère, ça me suffisait. »